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 Hommage à Alain Corneau (1943-2010)

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Killzeus
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Killzeus


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Hommage à Alain Corneau (1943-2010) Empty
MessageSujet: Hommage à Alain Corneau (1943-2010)   Hommage à Alain Corneau (1943-2010) Icon_minitimeLun 30 Aoû - 20:17

Hommage à Alain Corneau (1943-2010) 85895-alain-corneau-637x0-1

Citation :

Il sera mort presque en scène. Alain Corneau est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l'âge de 67 ans. Jusqu'au bout, il aura lutté pour assister au baptême de son dernier-né, Crime d'amour. Le 18 août, jour de la sortie, il était déjà depuis plus de deux semaines à l'hôpital, victime d'une rechute grave. Mi-juillet, il faisait encore l'effort de nous recevoir dans son appartement du Marais pour parler de ce dernier "crime".
Il déroulait des mètres de tuyaux avec le sourire, comme si tout cela faisait partie du rituel : pendant une demi-heure, on parla de l'identité, thème qui innervait son cinéma, de la cinéphilie (Lang, Hitchcock), de son ami, l'écrivain Jim Thompson qu'il est allé rejoindre. La voix, d'ordinaire si sonore, était déjà un peu éraillée, mais pas un mot, pas une plainte et parfois encore quelques éclairs de cette énergie légendaire dans le milieu. Sur la table s'empilaient les livres de la rentrée, comme autant de projets possibles.
S'il fallait résumer Alain Corneau en un mot, ce serait la curiosité. Il faut en effet avoir l'esprit bien curieux pour tenter, à 22 ans, de faire un film sur John Coltrane ou Bud Powell, les deux géants du jazz. C'est ce qu'il fit, filant à New York pour traquer ces légendes vieillissantes. Il faut aussi être curieux pour partir aux États-Unis afin d'essayer de mettre la main sur un des grands noms du polar, Jim Thompson, perdu dans l'alcool. Le premier film d'Alain Corneau devait être "1275 âmes". Le film ne se fit pas (Tavernier, plus tard, l'adapta sous le titre Coup de torchon), mais la démarche de Corneau était pour le moins originale et audacieuse. Elle trahissait aussi un goût déjà prononcé pour le polar - il en lisait des centaines - qui allait être sa première marque de fabrique.
France société anonyme, Police Python 357, La Menace, Le Choix des armes, Série noire : autant de titres qui ont fait de lui un maître du genre. La carrière de Corneau débute en 1973. La date n'est pas anodine. Elle correspond à la mort de Melville. Corneau, à ses débuts, fut salué comme le successeur de Melville. Comme lui, il filmait sous forte influence cinéphilique, avec un faible pour l'Amérique.
Montand, son acteur fétiche
La cinéphilie : une autre manifestation de sa dévorante curiosité. Son acteur fétiche n'était ni Delon ni Ventura (comme pour Melville) mais Montand - rencontré sur le tournage de L'Aveu, alors qu'il était le jeune assistant de Costa-Gavras - qui ne fut jamais aussi vulnérable et tourmenté qu'avec Corneau. De cette première période, admirable, émerge Série noire (autre livre adapté de Jim Thompson) qui transcende le genre. Tous les contributeurs étaient exceptionnels : Georges Perec aux dialogues, un bouleversant Patrick Dewaere dans le rôle principal qui tentait d'aimer une jeune femme paumée, Marie Trintignant, la fille de Nadine, que Corneau avait rencontrée en étant son assistant sur Ça n'arrive qu'aux autres (1971), qui racontait la perte de l'enfant qu'elle avait eu avec Jean-Louis Trintignant.
La seconde période, plus hétéroclite, plus brouillée, est un autre effet de sa curiosité insatiable. Il rêve de soleil et de grands espaces ? Ce sera Fort Saganne, le plus gros budget de l'année 1983, où, contre vents et tempêtes de sable, il renoue avec la tradition du film d'aventures, populaire et de qualité. Il cherche un projet sur sa grande passion que fut la musique. Il fait la rencontre de Pascal Quignard, qui vient de publier Tous les matins du monde. Les deux hommes s'apprécient, car, en dehors du jazz, Corneau est aussi un bon connaisseur de la musique baroque. Ce sera son plus grand succès public, pour un film qui ne fut pas son plus personnel, loin de là. Mais avec Quignard, il s'entend si bien qu'ils repartent ensemble pour Le Nouveau Monde, chronique des bases américaines en France, où Corneau s'inspire aussi de ses souvenirs d'enfance dans le Loiret.
Un grand auteur
Toutes ses réalisations ne seront pas suivies de la même réussite : Le Môme, Le Prince du Pacifique, où il échoue à retrouver le souffle épique de Fort Saganne... Quand il revient vers le polar (Le Cousin), on le sent un peu moins inspiré, moins puissant qu'au temps de sa jeunesse. Quand il veut s'offrir un petit plaisir cinéphilique en réalisant le remake, presque plan par plan, du Deuxième Souffle, de Melville, on frôle la sortie de route. L'échec fin 2007 fut violent et l'affecta au plus haut point.
De cette seconde période, on retiendra deux adaptations qui ont pour thème commun l'identité : Nocturne indien de celui qui deviendra son ami Antonio Tabucchi, et Stupeur et Tremblements d'Amélie Nothomb. L'Inde, le Japon : deux terres lointaines, deux dépaysements radicaux, où le héros va se perdre à chaque fois pour essayer de savoir qui il est. C'est aussi la marque des curieux impénitents dont fit partie Alain Corneau : une quête interminable, hétéroclite, pour tenter de répondre à cette question. Ce fut sa manière à lui d'être un auteur. Un grand auteur qui aura marqué le cinéma français.


R.I.P à ce cinèaste trés important du cinèma français qui aura lutté jusqu'au bout pour lutter contre cette saloperie de cancer.Bon courage a sa famille Hommage à Alain Corneau (1943-2010) Icon_pale
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