Dans notre société de consommation, les chaînes de télévision sont prêtes à tout pour faire de l’audience. Le concept d’une nouvelle émission de télé-réalité consiste à bouleverser l’éthique et la religion et à re-créer un clone de Jésus.Attention, comics de folie en vue.
Une BD qui traite de nombreux thèmes, une BD pleine de révolte. On a une critique très acerbe de notre société actuelle à travers la télé réalité prête à tout pour l’audimat, les manipulations médiatiques, les grandes entreprises qui tirent les ficelles en coulisses et surtout la religion. Mais là où la BD est intelligente c’est qu’elle ne tombe pas dans le piège de faire une critique bête et méchante de la religion en disant « Dieu n’existe pas, ceux qui y croient sont des cons », l’auteur pointe surtout du doigt les extrémistes religieux, qui représentent le vrai danger et qui peuvent devenir limite terroriste pour imposer leurs idées.
Le Jesus du titre va alors se révolter contre tout ça, et pour cela il se réfugiera dans le punk, symbole ultime de la rébellion contre la société et l’ordre établi. Il deviendra alors un messie, pas celui qu’on attendait, mais celui qui mènera les gens à se rebeller contre les dérives de notre société et du mode de vie américain.
Cela dit, le clone de Jesus n’est pas du tout le personnage principal du comics, il prend de l’importance à un moment, mais le perso le plus en vue reste son garde du corps, ancien membre de l’IRA, croyant en quête de rédemption et qui cherche des réponses à sa foi. Un perso ultra charismatique, une montagne de muscle qui au fil de la BD se révélera bien plus que ça.
Les autres personnages même secondaires sont bien développés comme la mère de Jesus, nouvelle vierge qui sera totalement manipulé par le grand enfoiré du livre, le directeur de l’émission télé.
Dommage que le dernier chapitre aille trop vite pour conclure cette histoire. On attendait qu’un gros truc se passe, finalement on a à la place une grosse scène d’action et les révélations qui suivent sont téléphonés (il y a une révélation évidente depuis le début) ou trop faciles. On sent que l’auteur aurait eu besoin de plus de pages ou d’un chapitre supplémentaire pour correctement conclure tout ça. Mais ces points négatifs paraissent légers tant cette BD a été bien écrite, riche, intelligente et puissante jusque-là.
En plus d’assurer coté scénario, Sean Murphy assure comme une bête au dessin. Les dessins sont très bruts par moments comme si le mec avait mis toute sa colère en dessinant.
Bref du grand art à ne pas rater!