Gilbert Clément, Jardinier planétaire, le combat d'un solitaire ( ou presque)
Gilbert Clément aime contribuer à l’harmonie.
De formation ingénieur horticole et paysagiste, il s'est engagé à contribuer à un monde plus juste et respectueux de la diversité de son environnement.
Sinon, comme bcp de lanceurs d'alerte, il nous le signifie : nous allons vers le pire avec la destruction de notre espèce, elle meme.
Mais qu’est ce qu’un jardinier planétaire? (d’aprés l’interview de https://www.franceculture.fr/conferences/maison-de-la-recherche-en-sciences-humaines/etre-un-jardinier-planetaire ) Selon Gilbert Clément nous sommes tous jardinier, d’une certaine manière, mais nous ne le savons malheureusement pas. Selon lui, nous faisons donc absolument souvent n’importe quoi.
l’idée que la terre est un« jardin planétaire" a été exprimée pour la première fois dans Thomas et le voyageur, en 1996, sur la base d’un triple constat: la finitude écologique; le brassage planétaire et la couverture anthropique) http://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/forge/4124
la finitude écologique signifie que: plus nous en apprenons sur l’écologie, plus nous comprenons que nos ressources sont épuisables (http://www.gillesclement.com/cat-jardinplanetaire-tit-Le-Jardin-Planetaire)
Le brassage planétaire : Il est amené partout des choses qui viennent d’ailleurs (comme tout ce qu’on mange qui vient très peu de chez nous)
c’est un phénomène naturel de base : comme le dit Gilbert Clément; le résultat d’une agitation incessante des flux autour de la planète : vents, courants marins, transhumances animales et humaines, par quoi les espèces véhiculées se trouvent constamment mélangées et redistribuées.
Mais c’est un mécanisme ancien accéléré par l’action humaine. Et c’est la ou ça devient d’autant plus problématique
Selon Gilbert Clément : » Contrairement à l’homme, seule espèce capable de franchir toute les barrières climatiques à l’aide de multiples prothèses (habitats, vêtements, véhicules climatisés), les plantes et les animaux se redistribuent selon leurs capacités de vie au sein des grandes zones climatiques sur la planète, encore appelées biomes. L’image dite du « continent théorique », empilement de biomes assemblés en une seule figure, tous continents confondus, bien que virtuelle, traduit une réalité biologique actuelle. Le brassage planétaire menace la diversité spécifique par la mise en concurrence d’espèces d’inégales vitalités mais induit de nouveaux comportements, de nouveaux paysages, parfois aussi de nouvelles espèces. Le jardin, pris dans le sens traditionnel, est un lieu privilégié du brassage planétaire. Chaque jardin, fatalement agrémenté d’espèces venues de tous les coins du monde, peut être regardé comme un index planétaire. Chaque jardinier comme un entremetteur de rencontres entre espèces qui n’étaient pas destinées, à priori, à se rencontrer. Le brassage planétaire, originellement réglé par le jeu naturel des éléments, s’accroît du fait de l’activité humaine, elle-même toujours en expansion.
une expansion conduit par notre modele économique qui selon Gilbert Clément est à bout de souffle. Il dit " qu'il est bien trop dominé par des spéculateurs et des personnes qui ne pensent qu’à leur enrichissement personnel. Ainsi l’homme détruit son environnement. Et il le fait d’une manière qui est en plus toujours plus robotisé, uniformisé.
ll fait ainsi également le constat que la mondialisation nous conduit à ne plus tenir compte des individus, de leur spécificité et leur culture. Il prend pour exemple le nombre d’agriculteurs qui cessent leurs activités, chaque année. https://www.letelegramme.fr/morbihan/auray/conference-gilles-clement-jardinier-planetaire-10-12-2016-11326133.php Ainsi pour lui au final encore une fois, il s’agit de la vie humaine dans sa diversité, y compris dans son humanité qui est menacée.
Nous en arrivons donc à La couverture anthropique : la couverture anthropique concerne le niveau de « surveillance » du territoire affectée à la régie de l’homme. Dans un jardin, si tout n’est pas maîtrisé, tout est connu. Les espèces délaissées du jardin le sont volontairement, par commodité ou par nécessité, mais l’espace délaissé n’est pas nécessairement un espace inconnu. La planète, entièrement soumise à l’inspection des satellites, est, de ce point de vue, assimilable au jardin.
il ne s'agit donc en aucun cas de faire de la Terre un jardin au sens moderne du terme (c'est-à-dire en extraire les espèces sauvages pour les remplacer par des cultures à haut rendement), mais de considérer la Terre comme un espace clos, dans lequel des espèces évoluent sous l’œil de l'Homme. Cette conception permet de considérer la responsabilité capitale de l'Homme dans le bon équilibre de ce jardin, y compris entre les zones cultivées ou laissées en friches, ainsi que l'équilibre et la complémentarité de l'ensemble (wikipedia)
Toutes ces connaissances ne sont pas assez promues, selon Gilbert Clément. A commencer, chez nos gouvernants. Au mieux, selon lui, il y a de l’ignorance, de leur part, au pire une complicité. Cette connaissance (comme toutes les connaissances) devrait être selon lui, partagé d’une manière démocratique, pédagogique et gratuite.
Il en fait le reproche tout de même, beaucoup plus aux gouvernants dans la confidence ( science, acteurs de terrain) qu’aux citoyens, qu’il regarde avec bienveillance . Si il constate donc que collectivement nous faisons du mal à notre planète, selon sa vision, nous sommes ignorants, et nous ne pouvons pas être assimilé à des criminels dans notre manière de traiter l’environnement. Nous pourrions dire, si l'on suit le fil de sa pensée que pris dans le cours de nos vies, nous sommes des enfants qui n’avons pas conscience (pour prendre un exemple) qu’un poisson rouge ne peut pas vivre hors de son aquarium.
Mais alors, puisque la connaissance n’est pas partagée, puisqu’on nous ne enseigne pas à devenir un jardinier planétaire, puisque les politiques ne soutiennent pas une vie plus respectueuse de la planète, Comment le devient-on ? Peut-on l’être seul, comme Gilbert Clément, sans le soutien des collectivités territoriales ?
c’est ainsi que Gilles Clément, a une apparente tendance à escamoter l’enjeu des échelles (locale, nationale, supranationale, ...)
Ce n'était pourtant pas les contrats qui lui manquait, vers 2007. Mais malheureusement l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence le déçut, estimant que ce choix ne permettrait pas le nécessaire sursaut écologique de la politique française. Gilles Clément décide alors d'annuler tous ses contrats avec l'État français et de se consacrer à des « projets de résistance » (wikipedia)
il préfère désormais passer du temps à comprendre, observer, à enseigner et à trouver des partenaires pour des actions, hors du cadre « officiel » (https://www.franceculture.fr/conferences/maison-de-la-recherche-en-sciences-humaines/etre-un-jardinier-planetaire)
Et, on ne peut pas dire qu’il ne multiplie pas ses efforts: il va ainsi partout sur la planète. Comme, notamment pour une mission en Bosnie Herzegovine .https://www.pavillon-arsenal.com/fr/arsenal-tv/conferences/paysages/9069-faire-et-refaire.html On nous narre comment en réorganisant un jardin, il a s’agit de faire avec les conséquences de la guerre, et ses habitants qui ont du quitté les lieux. On a constaté que le dialogue était rompu entre les communautés. Il alors été espéré que le jardin participerait à recréer du lien. On a pu constater par la suite un nouveau rapprochement des habitants. Il est dit humblement par un conférencier que cela n'a pas été l'unique raison pour laquelle les gens se sont de nouveau rapproché. Mais selon une étude, cela a été un facteur.
Et c’est une des grandes satisfactions de Gilbert Clément. Une de ses réussite qui fait de lui un homme sur solliciter, comme dans son cas, et n’est pas assez présent pour les siens, ceux qu’ils aiment
Gilles Clément : "Je n'ai qu'une ambition : vivre en harmonie avec moi-même et avec les autres. Tout est donc question d'équilibre. Alors, oui, vivre devient un art. J'en suis arrivé à faire ma maison, à vouloir un jardin à tout prix, c'était pour moi vital. Mais je dois avouer que je n'arrive pas totalement à cet idéal d'harmonie. En particulier, je ne parviens pas à ménager assez de temps pour les gens que j'aime. "
« Mon idée du jardin planétaire est celle où tout être vivant serait un jardinier potentiel. J'espère que cette vision ne restera pas au stade de l'utopie ».
Le défi est donc en tant que citoyen de se responsabiliser et d’exiger que cet enseignement soit promu.
l’autre défi serait donc ensuite de s'approprier ces connaissances pour exploiter la diversité sans la détruire. Continuer à faire fonctionner la « machine » planète, faire vivre le jardin, donc le jardinier.
Gilbert Clément donne envie en tous cas de s’intéresser un peu plus à notre environnement, à le protéger lui et son équilibre. Et par la meme , préserver notre propre existence en tant qu’humain. Organiser la vie de la meilleure des facons, avec le respect du vivant c’est peut etre aussi ca un des buts de l’existence de l’homme.
" Ensemble, nous décidons que la Terre est un seul et petit jardin " Gilbert Clément