- Citation :
- La série raconte les histoires entrelacées d'une demi-douzaine de personnages. Meryem, une jeune femme, musulmane pieuse, est le personnage principal. Elle fait des allers retour entre le gratte-ciel où elle travaille comme femme de ménage et la banlieue rurale où elle habite. Elle s'occupe de la maison car sa belle-sœur a été traumatisée par un viol subi quelques années plus tôt. Le frère de Meryem est un soldat devenu videur dans une boîte de nuit et oscille entre douceur et violence psychologique vis-à-vis de sa femme violée. Meryem, qui a des évanouissements, consulte une psychiatre un brin islamophobe. Elle se confie par ailleurs à un imam à qui elle est censée ne rien cacher de sa vie et de ses pensées. La fille de l'imam est homosexuelle et hésite à dire à son père qu'elle ne veut plus porter de foulard
Excellente série, non sans problemes, mais le positif l'emporte.
Crée par Berkun Oya, Bir Başkadır ( attention à la prononciation
ca veut dire l'autre en Français ) dresse un tableau des tensions qui traversent les différentes catégories sociales et religieuses Turques. Et parfois au sein d'une meme famille... Elle a fait pas mal de polémiques en Turquie notamment des conservateurs religieux. Je crois voir un des points qui les a fait tiqué (
- Spoiler:
une femme notamment abandonne le voile
), mais en meme temps, la série n'attaque pas de maniere radicale la religion. Ce n'est meme pas son propos. Il s'agit surtout de montrer la difficulté que les conservateurs religieux comme les libéraux ont de vivre leur vie y compris face aux autres souches socio culturelles. Tout au plus, on y dévellope ausssi le mépris de classe. ( qui fait échos à ce qu'on peut retrouver dans nos pays) l'intolérance qui vient d'ailleurs de certains libéraux comme de certains conversateurs. Donc, la série n'est pas orienté à mon sens. Elle dévellope surtout l'idée de respect et de liberté de consience dans un cadre consenti, et ou l'emprise ne s'excerce pas d'une maniere active. Dit comme ça, on peut trouver ça rébarbatif! Et bien pas du tout.
La série portée d'abord par le personnage de Meryem (Öykü Karayel, exceptionnelle) , femme voilée et pieuse, trés agréable à suivre et extremement interessante. Son jeu est plein de nuances, et son personnage plein de vie est à la fois candide, et intelligent. Elle en devient trés drole par moment, et c'est de toutes les façons un bonheur de la voir évoluer. Son alchimie avec le personnage de son Yasin (Fatih Artman ) son frere est évidente, et donne du piment à l'affaire. Un mélange d'affection ( trés sous entendu) et de dureté. Son personnage joue le role stéréotypé au prime abords de l'homme de ce milieu socio culturel : Macho, autoritaire, religieux. L'acteur rend son personnage trés attachant. Sous ses dehors nerveux, se dessine un homme sensible et blessé au bord la crise nerveuse, qui sais plus quoi faire pour faire plaisir à autrui. Un homme au bord de la crise de nerf, Notamment du fait de la condition de sa femme, Ruhiye, violée quelques années auparavant et désormais quasi mutique et dépressive. Sa condition, et son personnage réserves quelques scenes explosive et plutot dure. On a de la peine pour cette femme dont la beauté semble souillée. Elle a tous les stigmates de quelqu'un dont la vie s'est arrétée... son interprete Funda Eryiğit joue sur une palette limitée ( dépressive, le regard lointain jusqu'à se faire mal puis joyeuse) mais elle est intense. Quelqu'un qu'on oublie pas.
Gravitant autours de cette famille, il y a cette psy Peri (Defne Kayalar ) : que Meryem fréquente et apprécie. Une Islamophobe qui lutte interieurement de toutes ses forces pour repousser Myriem. Son personnage est de toutes les façons associal et se désespére de ne pas faire sa vie. Son interprete joue parfaitement de ses traits secs. Elle est tour à tour touchante, et glaçante. Cette femme semble seche elle meme. On sent que la douleur est la quelque part, prete à ressortir. Ce qui augure une scene particulierement explosive, et émouvante.
Dans son sillage, on découvre une autre psy, Gülbin (Tülin Özen ) :. Une femme qui se veut provocante et libre. Et qui ne l'est pourtant pas tant que ça. Encore une beau personnage, trés bien joué, intense. Tour à tour provocante sensuelle, mais aussi blessé... elle est malheureusement aussi bien symptomatiques des problemes de la série. En effet, elle est un de ces personnages dont on découvre tard la réelle problématique et elle est expédiée (Quand bien meme le coeur de sa problématique est sa relation avec sa soeur religieuse et voilée, Gulan jouée par Derya Karadas et ca en est touchant, parce que les deux actrices sont excellentes) C'est tout aussi vrai pour la problématique autours d'un homme qu'elle fréquente : monsieur Sinan (Alican Yücesoy). Un type qui longtemps dans la série ( jusqu'au 6 eme épisode) semble quasiment faire de la figuration. Avec une présence forte (et un look terribleee ) mais il est la prostré sur un canapé. Et d'un coup, on en découvre énormément d'une maniere expédiée. Et ca se conclue sans vraiment se conclure.
Il y a aussi dans l'entourage de Meriem ce religieux Ali Sadi Hoca (Settar Tanriögen ) forte présence, bcp d'ambiguité, qui a une storyline réellement dévelloper dans les derniers épisodes, avec sa fille Hayrunnisa (Bige Önal )(qui veut vivre sa vie en dehors de la religion... et qui a une amie avec qui elle fait les 400 coups et plus encore . Mais, ca va alors bien trop vite, avec des personnages moins marquants, bien moins attachants que les autres.
Il y a également cet homme/ Hilmi ( Gökhan Yıkılkan, trés bon lui aussi ) qui tombe amoureux de Meryem. Son personnage est un mélange de sagesse et de mal etre. Sa maladresse pour tenter de conquérir le coeur de Myriem (qui n'a d'yeux que pour un autre homme) donne quelques scenes qui ont leur pesant d'humour et ou il se révele aussi touchant.
il y a aussi cette actrice Melisa ( Nesrin Cavadzade) pleine de vie elle aussi qui sert surtout de moteur d'exposition à la psy associale. On peine à comprendre sa réelle utilité en dehors de ça. Heureusement l'actrice au charme évident fait passer la pillule....et il y a cette félure bien moindre que chez les autres, mais ellle est la : tous ces personnages sont seuls en fin de compte, et on bcp de mal à communiquer avec autrui. C'est le nerf de la série.
la réal fait la part belle aux personnages dans de "longs" plans fixes ( souvent). Le tout est esthétique, agréable, et efficace. Le rythme est soutenu. Le tout n'a rien de transcendant, et d'unique, mais c'est est bien racontée.
Si on veut aller au dela des préjugés, qu'on peut avoir de la société Turque ou qu'on veut la découvrir dans toute la complexité des rapports des différentes couches socio culturelles.... Si plus simplement, on veut découvrir le parcours de beaux personnages trés atypiques, trés attachants une série raffraichissante, Bir Başkadır est à voir!