Tout le monde connait l'histoire de Ranma, un jeune homme macho adepte des arts martiaux qui se transforme en fille quand il est au contact de l'eau froide, avec son père qui se transforme en panda, pour ne retrouver son apparence initiale qu'au contact de l'eau chaude. Il est marié contre son gré (et c'est réciproque) au garçon manqué Akane, fille du maître du dojo Tendo, de par un accord entre leurs parents pour la succession du dojo.
C'est cette histoire bien connue que nous propose de redécouvrir ce drama de Noël.
Les adaptations live de manga ne sont jamais des réussites, et en drama encore moins. Aussi, on pouvait craindre le pire en ce qui concernait l'adaptation d'un manga aussi décalé.
Des craintes balayées d'un revers de la main car, la magie de Noël opérant peut-être, Ranma est une réussite et, contre toute attente, s'impose comme la meilleure adaptation de l'oeuvre de Rumiko Takahashi.
Je n'ai encore jamais vu ça: une adaptation live qui arrive à la fois à nous plonger complètement dans l'ambiance d'un manga totalement déjanté, avec un fun et un dynamisme qui n'ont rien à envier aux animés, et sans paraître ridicule, tout en nous plongeant dans la psychologie des personnages comme jamais auparavant. Qui sont Ranma et Akane ? Que pensent-ils au fond d'eux-mêmes ? Pour la première fois de leur longue carrière, on a enfin l'opportunité de comprendre pleinement ces personnages en pleine crise identitaire.
Bien sûr, qui dit Ranma dit beaucoup d'humour et de situations cocasses (je laisse la surprise, mais les fans du manga seront aux anges). Elles pullulent dans ce drama, armées de prestations solides et d'une réalisation inventive comme jamais. De nombreux gags sont ainsi véhiculés/portés par les choix de réalisation avec une ingéniosité indéniable. Les comédiens sont de plus parfaitement à l'aise dans leurs rôles, s'en donnant à coeur joie à porter ces caricatures de personnages, les plus difficiles étant étonnamment les plus réussies (Ranma fille, Kuno et le panda en tête). Seul Ranma garçon est un peu plus limité, mais ça passe.
Quand aux combats, les chorégraphies sont très réussies et bien mises en valeur par le dynamisme de la réalisation. On a aussi droit à quelques effets spéciaux style Kamehameha. C'est sûr qu'on est loin d'avoir des effets spéciaux cinématographique, mais la réalisation gère ça de telle manière que, malgré leur relative faiblesse, ils remplissent parfaitement leur usage.
Que dire au final si ce n'est que ce drama de Ranma est la bonne surprise inattendue qui s'est glissée au pied du sympa. Joli conte de Noël et adaptation très réussie de l'oeuvre de Rumiko Takahashi, on a ainsi droit à un excellent téléfilm d'une très grande originalité qui a comme qualité remarquable de retranscrire à la perfection l'ambiance d'un manga réputé inadaptable.