Messages : 453 Date d'inscription : 08/12/2009 Localisation : New York
Sujet: Le topic du high Lun 9 Mar - 23:09
Pour arrêter d'enfumer le topic d'Inherent Vice, voilà le topic spécialement dédié au high. C'est toujours plus élégant que "la défonce", ça a une connotation plus positive et plus rigolote.
Evidemment, il faut que ce topic reste sur cette note positive et vu que cette belle plante qu'est la marijuana est encore illégale en France, on est pas ici pour s'échanger des plans ou quoique ce soit mais simplement d'en discuter comme des grands garçons. Mais vu également que c'est légal dans bon nombre de pays et d'états américains, et que ses vertus thérapeutiques sont reconnues, il devient de plus en plus légitime d'en parler librement sans préjugés et sans culpabiliser. C'est pas de l'héro ou du crack, je vous rassure ce topic n'est pas destiné à devenir un repaire de "toxico".
Que ce soit des questions, des débats sur la légalisation du cannabis, des anecdotes, des liens à partager, ou des expérience de films sous l'influence de cette substance, c'est ici ! Pas de jugement, pas d'incitation, pas d'attaque, seulement des points de vue, des questions et des expériences.
Et voilà mon expérience personnelle vis à vis de la weed : J'ai du toucher mon premier pétard vers l'âge de 18 ans. Au début j'avais du mal à cerner l'effet que ça faisait, puis j'ai compris que je ne fumais tout simplement pas. (j'étais non-fumeur à l'époque). Bref, après j'ai pris goût à l'herbe pendant les soirées entre potes occasionnelles, quand on en avait. Je fumais peut-être un pétard par mois, et de manière plus intense quand on partait en vacances entre potes, le grand classique quoi. C'est à New York que j'ai fumé de manière plus régulière. Déjà, parce que c'est facile d'en trouver. On connaît quelqu'un (ou on en rencontre) qui a un numéro. On appelle ce numéro, on laisse sonner, puis on nous rappelle quelques secondes plus tard d'un numéro privé. Dans l'heure, le livreur débarque avec sa mallette, offrant une quantité impressionnante de choix d'herbe, tel James Franco dans Pineapple Express. C'est d'ailleurs souvent un mec assez classe, en costard, c'est très marrant. On se check, "alright thanks bro, see ya later", et voilà. Rapide, efficace, classe, professionnel. Ensuite, parce que là bas, "tout le monde" fume. Beaucoup d'états aux US ont déjà légalisé le cannabis et ça se voit. S'il y a encore parfois une répression judiciare (encore que... tu peux facilement fumer ton pétard en passant devant la NYPD qu'ils te feront un fist bump en te souhaitant une bonne journée), il n'y a plus de répression morale. La consommation est totalement déculpabilisée. Parce qu'au final, ils se sont rendu compte que fumer un pétard c'est pas plus grave, voire moins, que de se prendre deux verres de whisky. Et en plus y'a pas de gueule de bois. Sans compter les véritables utilisations médicales. La weed n'était plus cette drogue qui faisait de toi un raté. Et pour quelqu'un pour qui la weed a souvent été associé à cette image de la racaille des cités qui fait chier son monde et qui bousille sa vie, ça a été un grand changement.
Du coup, je fumais assez souvent à NY. Mais jamais dans la journée, sauf très rares exceptions où j'avais tout un week-end et je me baladais avec un pote dans Central Park au soleil. Sinon, uniquement le soir, rouler un pétard étant la dernière chose que je faisais de la journée, après avoir fait tout ce que j'avais à faire, après le taff. D'ailleurs ça a commencé pour soulager mes atroces crampes aux jambes après 14 heures de travail au bar. On se fout souvent de ma gueule quand je raconte ça, mais c'est vrai, la première motivation c'était d'atténuer la douleur et de pouvoir m'endormir sans souffrir. Je m'explique : j'étais debout pendant 14 heures d'affilé, je piétinais, et au bout de quelques jours je ne sentais plus ma jambe, et quand je la bougeais ça me faisait un mal de chien. Mon corps n'étant pas habitué à l'époque à rester dans cette position sans aucun repos. ça me faisait si mal qu'une fois j'ai du monter les escaliers de chez moi en rampant. Je déconne pas. Me mettre au lit était un supplice, et le moindre mouvement dans mon sommeil était une souffrance. Donc à un moment je me suis dit qu'il était temps de donner un coup de fil à Jack Flash (le nom de mon livreur ), ça pourrait m'aider. Et c'était pas mal en effet. Les douleurs étaient plus supportables et je m'endormais comme un bébé. Puis au bout d'une dizaine de jours, mon corps s'étant habitué à ce nouveau taff au bar, les douleurs ont disparu... et j'ai continué à fumer. Parce que je trouvais ça rigolo, parce que j'aimais l'effet, parce que je gagnais assez pour pouvoir me permettre d'en acheter sans me priver d'autre chose (ah, ces 150$ de pourboire quotidien...), parce qu'au rythme auquel je fumais, c'est à dire uniquement le soir juste avant de m'endormir et de me mater un épisode de Friends, cela n'avait aucun impact sur ma vie sociale, professionnelle et sentimentale, et surtout, surtout, parce qu'il n'y a rien de mieux que de se mettre sur un rooftop à Harlem au printemps avec un pétard avec un(e) pote en écoutant du Pink Floyd. Merde, ce post me rend terriblement nostalgique. ça duré bien 3-4 mois comme ça. A un moment donné, je ne vais pas vous le cacher, j'ai eu peur d'une certaine dépendance. En fait j'avais peur de ne plus être capable de m'endormir sans. Peur qui a été balayée lorsque je suis parti en road trip jusqu'à Los Angeles avec deux amies qui étaient venues en vacances de Paris juste pour ce trip en voiture. J'ai pas osé ramener mon petit sachet, j'ai vu assez de films américains pour savoir qu'un flic qui t'arrête sur la route c'est jamais bon signe. Donc bon, tant pis. 10 jours de voyage en voiture au travers les Etats-Unis sans weed, après 2 mois de fumette quotidienne le soir. Mon appréhension n'a donné aucune suite. Je n'ai eu aucun souci, et ça m'a bien rassuré. La weed restait un plaisir en plus, et pas un besoin. Au contraire de la clope dont je n'ai toujours pas réussi à me débarrasser. Je suis revenu sur NY, et j'ai recommencé ma routine. C'était un plaisir parfois solitaire, parfois partagé. Souvent d'ailleurs après le taff, je partais downtown boire des coups avec des clientes et clients avec qui je m'étais lié d'amitié, et ça se terminait souvent chez moi.
Ensuite, quand je suis revenu à Paris, je n'avais pas de weed, je ne connaissais aucun plan à part les amis des amis qui en ramènent parfois en soirée, comme avant. Pendant un bon mois et demi je n'ai rien fumé. Sans aucun effet secondaire. Puis j'ai rencontré un mec en soirée qui en avait, et j'ai voulu savoir où en avoir aussi. Pas parce que ça me manquait, mais parce que ça m'énervait de ne pas savoir où en trouver quand j'en voulais, comme quand je veux acheter une bouteille de whisky pour une soirée. Pour moi, l'interdiction du cannabis était aussi stupide que la prohibition dans les années 20 aux US. T'autorise les deux, ou t'autorise rien. Surtout que la weed a des effets thérapeutique que l'alcool n'a pas. Les deux étant à consommer avec modération, évidemment. Mais le fait de considérer la weed comme quelque chose de sale, d'obscur et de malsain car c'est illégal, de la part de personnes qui peuvent pas vivre sans leur verre de vin en soirée, ça me tuait. Et ça me tue toujours. Donc voilà, j'ai toujours un petit sachet dans mon tiroir que j'ouvre peut-être une fois par semaine quand je vois des amis pour une soirée, ou parfois seul, soit quand je viens d'accomplir un travail titanesque qui m'a demandé beaucoup d'énergie, soit quand je viens d'avoir un coup bas, ou juste parce que je suis très content de quelque chose. Je dois fumer une à deux fois par semaine, rarement plus et rarement moins, toujours tard le soir. Et quand je ne fume pas, ça ne me dérange pas plus que ça. Je m'en fous, en fait. C'est surtout que je veux pouvoir le faire quand j'en ai envie, sans culpabilité, juste parce que mon pétard de la semaine, c'est comme le verre de vin quotidien des autres.
Après, chaque personne est différente. Je connaissais à NY des types qui fumaient 5 à 6 pétards par jour (un au réveil avec un café, un après le petit dej, un avant le déjeuner, un après, etc...) et qui sont très actifs. Tout comme j'en connais d'autres qui fument un joint et on ne peut rien leur demander. Moi-même je sais que si je fume en journée je ferai pas grand chose à part regarder le soleil et gribouiller quelques trucs dans un carnet, c'est pour ça que je réserve ça au soir, en toute dernière activité, quand ça m'arrive.
Enfin pour répondre à Tommy :
Tommy a écrit:
non, je suis pas du 420, d'ailleurs, je connaissais pas le terme mais ouais, m'est arrivé pas mal de fois de regarder des films comme ça
et tout à fait d'accord avec toi sur les effets que ça soit weed ou alcool.
C'est à double tranchant en fait. C'est vrai que parfois, tu peux voir à la hausse un film du fait de l'euphorie, ou parfois, même l'inverse, tout dépend aussi l'état dans lequel tu te trouves.
C'est pour ça que si je regarde un film un peu ou même bien défoncé, je m'efforce de le revoir "net" (le plus rapidement possible), histoire de voir si mon jugement n'a pas été "faussée" par les effets, comme tu le soulignais. Je sais pas si tu fais ça aussi ?
Mais sinon, yes, un topic sur les differentes perceptions qu'on peut avoir d'un film...
Yes, moi aussi. Mais plus souvent l'inverse en fait. Sûrement parce que je vois beaucoup plus de film clean que pas clean. Des fois je vois un film soit génial, soit super drôle, et je me dis "maaaan, je dois le revoir high, ça peut être énorme !" Et en effet, c'est souvent encore plus ouf. Mais c'est surtout les films de Rogen & co que j'aime regardé high. Parce que, let's face it, ils ont été conçu, écrit et tourné avec de la weed. En les regardant ainsi je ne fais que leur rendre justice et regarder leur film dans les mêmes conditions que leurs auteurs. J'ai aussi l'expérience de The Wall, d'Alan parker. En tant que fan des Floyd je l'avais vu "net", j'avais beaucoup aimé même si un peu longuet, un grand clip d'1h30 quoi. Je l'ai revu avec un pote complètement stone, et putain, on a pas bougé de notre place pendant tout le film, on était complètement absorbé par la poésie des paroles, la musique enivrante et les images hypnotisantes.
Une vidéo excellente de SNL sur une loi récente à New York qui a fait qu'on a le droit d'avoir une certaine quantité de weed... mais qu'on ne peut pas (encore) la consommer. Très marrante, très vraie, ça montre bien l'absurdité et l'hypocrisie de certains qui règnent vis à vis de cette plante.
Tommy Utilisateur
Messages : 10637 Date d'inscription : 28/01/2010 Localisation : paris
Sujet: Re: Le topic du high Lun 9 Mar - 23:46
Tommy Utilisateur
Messages : 10637 Date d'inscription : 28/01/2010 Localisation : paris
Sujet: Re: Le topic du high Mar 10 Mar - 0:14
Très interressant ton témoignage Jerewan
Je te répondrais demain (sans faire tout un roman) après m'être défoncé aux substances autorisées, 3 films en une journée, liker et poster des conneries sur Facebook toutes les cinq minutes et j'en passe...
Pour le reste, ce qui n'est pas "autorisé", on en reparlera mais je pense qu'on est assez d'accord
JereWan Utilisateur
Messages : 453 Date d'inscription : 08/12/2009 Localisation : New York
Sujet: Re: Le topic du high Mar 10 Mar - 0:37
Haha ça marche
JereWan Utilisateur
Messages : 453 Date d'inscription : 08/12/2009 Localisation : New York
Sujet: Re: Le topic du high Mer 3 Juin - 19:41
Je suis tombé sur une série de reportages by CNN sur le cannabis, c'est une trilogie qui a commencé en 2013 et dont le 3 est sorti cette année. Je n'ai vu que la première partie, c'est assez intéressant, un moment particulièrement poignant, et le reste amorce le travail de ré-information nécessaire auprès de la population.
1ere partie :
Très facile de trouver les 2 suites, ça s'appelle Weed 2 et Weed 3.
Pour ceux qui ont Netflix, y'a aussi le docu Grass narré par Woody Harrelson qui retrace la propagande anti-marijuana complètement mensongère aux USA depuis les années 20 (car au départ associée aux immigrés Mexicains, donc -forcément- au crime, donc ça fait peur aux blancs propre sur eux... same old story), et The Culture High, qui dénonce en partie les raisons obscures du ban de cette plante (avec notamment le lobby pharmaceutique de la FDA, l'agenda politique de la DEA, et le lobby des... gardiens de prison, le plus puissant des USA !). Alors que le tabac et l'alcool tuent des millions de personnes chaque année, la weed n'a jamais tué, et au contraire a des effets thérapeutiques connus et reconnus, et ces deux documentaires analysent les raisons de son interdiction complètement absurde. En bref, il est temps que la population sache qu'on lui a menti sur beaucoup de points concernant la marijuana, et qu'elle a été victime d'une énorme désinformation depuis des décennies pour des raisons politiques et économiques.