Aujourd'hui sa fera 6 ans que notre cher Jacques nous aura quitter
.Moi qui l'ai connu étant gamin,je suis plus touché que n'importe qui.Voici mon petit hommage,pour ce grand monsieur du 7é art.
Jacques Villeret, un destin éphémère...Disparu trop tôt à 54 ans à la suite d'une hémorragie interne hépatique, il nous a laissé un magnifique patrimoine cinématographique à travers les personnages qu'il incarnait à l'écran. De l'extra-terrestre de la Soupe aux Choux au calife Haround El Poussah dans Iznogoud en passant bien évidemment par le cultissime Maréchal Ludwig von Apfelstrudel dans Papy fait de la Résistance, par François Pignon dans Le Diner de cons et du mari de Folcoche dans Vipère au Poing, Jacques Villeret a marqué le cinéma français par ses rires, ses moments ridicules et uniques.
Comme je le surnommais affectueusement, le nouveau "Louis de Funès", Jacques Villeret avait décidé de se concentrer vers le rire en n'hésitant pas de se tourner vers le ridicule. Mais derrière cette image joyeuse, s'avérait un côté sombre de l'acteur, n'arrivant pas à vaincre ses problèmes d'alcool ce qui parfois pouvait le rendre violent.
Mais malgré cette part sombre, Jacques nous manque encore, certainement...
De lui, je retiens malgré tout sa joie de vivre à l'écran, de jouer des personnages, totalement différents les uns des autres, de son plaisir de nous transmettre le rire, le sourire.
Nostalgie quand tu nous tiens, le jour où Jacques nous a quitté, ce maudit 28 janvier 2005, j'en avais les larmes aux yeux comme lorsque Pierre Bachelet nous quittait quinze jours pratiquement après Jacques Villeret...
Un grand acteur inoubliable qui de sa petite taille s'avérait un monstre sacré du cinéma français...
Né en 1951 à Loches dans le département de l'Indre-et-Loire, issu d'un père algérien et d'une mère tourangelle, Jacky Boufroura est abandonné par son père à l'âge de neuf mois. Il vit donc avec sa mère, Annette Bonin, une bonne partie de son enfance dans la région de Loches, pays de son beau-père, Raymond Villeret.
Son baccalauréat en poche après une scolarité un peu laborieuse, Jacky part à Paris pour s'inscrire au Cours Simon. Malheureusement, déçu, il ne rentre pas dans cette prestigieuse école de théâtre. C'est finalement les portes du Conservatoire de Paris sous l'enseignement de Louis Seigner (le grand-père de Mathilde, Marie-Amélie et d'Emmanuelle Seigner) que Jacques Villeret va pouvoir exercer son métier de comédien. Là bas, il y obtient même le Premier prix du Conservatoire pour sa prestation de Pierrot dans la pièce de Don Juan. Il y cotoie également des camarades de classe comme Jacques Weber ou Jean-François Balmer.
Au cours des années 70, le jeune comédien fait ses premières armes au théâtre : en effet en 1970, il joue dans la pièce de Carlo Goldoni, La Locandiera puis dans celle de Pierre Sabatier, J'ai régné cette nuit, les deux pièces sous une mise en scène de Jacques Ardouin. Deux ans après, il monte sur les planches du Théâtre des Célestins à Lyon pour une pièce de Georges Feydeau, Occupe-toi d'Amélie et en 1973 pour une pièce de Molière, Les Fourberies de Scapin.
En 1972 également, on le voit tourner pour la première fois au cinéma dans un film d'Yves Boisset, R.A.S., sous l'uniforme du soldat Girot. Sur ce tournage, Jacques Villeret retrouve ses camarades du Conservatoire, Jacques Weber et Jean-François Balmer.
Cependant, sa rencontre avec un autre réalisateur, Claude Lelouch va précipiter sa carrière d'acteur. C'est pourquoi, Jacques Villeret tourne près de six films avec ce réalisateur au cours de la décennie 70. En rôle de spectateur dans le film Toute une vie en 1974, il devient petit truand dans Le Bon et le Méchant en 1976 puis agent immobilier dans Si c'était à refaire la même année. L'année suivante, toujours sous Lelouch, il incarne un client dans Un autre homme, une autre chance puis un garçon timide et gauche en 1978 dans Robert et Robert. Il retrouve encore une fois ce même réalisateur en 1979 pour le film A nous deux dans les traits de Tonton Musique.
Devenant l'acteur fétiche de Claude Lelouch, Jacques Villeret reçoit même le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1979 pour sa prestation remarquable dans Robert et Robert.
Entre "Deux Lelouch", l'acteur tourne également pour quelques réalisateurs connus du cinéma français, comme Maurice Pialat pour La Gueule ouverte en 1974, Yves Boisset qu'il retrouve en 1975 dans Dupont Lajoie, Claude Zidi pour Bête et discipliné en 1979.
A travers tous ses personnages, Jacques Villeret se forge une réputation de Français moyen, un peu naif et randouillard.
1979, encore une année chargée pour le jeune acteur qui se marie avec une comédienne et auteur, Irina Tarassov, maman d'un garçon, Alexandre dont Jacques élevera comme son propre fils.
Dans les années 80, Jacques Villeret s'affirme et devient un des acteurs les plus populaires du cinéma français. Cette décennie sera marquée principalement dans deux films dont l'acteur y donne tout son talent incroyable à nous faire rire : le premier, c'est surement La Soupe aux choux de Jean Girault, tourné en 1981, où Jacques y joue le rôle de l'extra-terrestre, la Denrée ou l'Oxien aux côtés des inoubliables Louis de Funès et Jean Carmet.
Le second c'est sans aucun doute, son rôle du Maréchal Ludwig Von Apfelstrudel dans le cultissime Papy fait de Résistance en 1983, sous la direction de Jean-Marie Poiré. Cette scène où l'acteur interprète une chanson du répertoire de Julio Iglesias avec un fort accent allemand, "Je n'ai pas changé", face à une Jacqueline Maillan surprenante reste largement une des plus belles scènes comiques et émouvantes du cinéma français. Bref, ces deux films là, une véritable réussite !
Au cours des années 80, Jacques Villeret retrouve par deux fois Claude Lelouch à l'occasion des films Les uns et les autres en 1981 et Edith et Marcel en 1983. Il tourne pour d'autres grands réalisateurs comme Patrice Leconte pour son rôle de l'Inspecteur Pelissier dans Circulez, y a rien à voir en 1983, année où il obtient également un petit rôle de l'homme qui mange un yaourt dans les toilettes de la station-service dans le film de Jean-Luc Godard, Prénom Carmen puis il tourne aussi pour Claude Sautet dans Garçon ! et pour Henri Verneuil dans les Morfalous en 1984, pour Alexandre Arcady dans Hold-up en 1985.
Il retrouve ce même réalisateur pour Dernier été à Tanger aux côtés de Thierry Lhermitte et de Roger Hanin en 1987, année où il collabore une nouvelle fois avec Jean-Luc Godard dans Soigne ta droite.
En 1988, Jacques Villeret revient au théâtre pour une pièce de Ray Cooney, C'est encore mieux l'après-midi, sous la mise en scène de Pierre Mondy puis l'année suivante dans Un fil à la patte de Georges Feydeau.
Néanmoins, à partir des années 90, l'acteur tourne moins de films pour le cinéma, peut-être due à sa situation personnelle. En effet, Jacques Villeret se montre peu à peu dépendant de l'alcool lorsque les tournages de cinéma sont en "off". Mais devant l'écran et devant la scène, le public ne se doute pas de cette dépendance.
Justement au théâtre, Jacques nous surprend dans son spectacle, La Contrebasse de Patrick Suskind en 1991 au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse, pièce qu'il reprendra d'ailleurs au Théâtre Marigny en 1998. L'année d'après, en 1992, il incarne le personnage de Jérôme, présentateur de météo dans le long-métrage d'Yves Robert, le Bal des casse-pieds aux côtés de Jean Rochefort et de Miou-Miou.
En 1993, Jacques Villeret est incroyable dans la pièce Le Diner de Cons de Francis Veber, avec la mise en scène assurée par son ami Pierre Mondy. Sa prestation est tellement remarquable qu'on parle d'une adaptation en film, qui sera prévue cinq ans après. Cependant entre deux, Jacques tourne pour Henri Verneuil dans deux films en 1993, Mayrig et 588, rue Paradis et pour Jean-Pierre Vergne en 1996, Golden Boy.
En 1998, aux côtés d'acteurs épatants comme Francis Huster, Daniel Prévost et Thierry Lhermitte, Jacques Villeret joue le rôle de François Pignon dans le cultissime, Le Diner de cons, toujours sous la réalisation de Francis Veber. Le film s'avère un véritable succès avec près de 9 millions de spectateurs et même Jacques Villeret y décroche le César du meilleur acteur en 1999, ainsi que le prix Lumière du meilleur acteur grâce à ce rôle.
Dans les années 2000, après avoir collaboré de nombreuses fois avec Claude Lelouch puis Francis Veber, Jacques Villeret rencontre un autre réalisateur, Jean Becker qui lui propose de tourner dans trois de ses films : Les enfants du marais en 2000 avec Michel Serrault et Jacques Gamblin, Un crime au Paradis en 2001 avec Josiane Balasko comme partenaire puis Effroyables jardins en 2003 aux côtés d'André Dussolier et de Thierry Lhermitte qu'il retrouve depuis Le Diner de cons.
Fidèle à son image de français moyen, il incarne en 2004 un rôle émouvant dans le film dramatique Malabar Princess de Gilles Legrand, celui d'un grand-père chargé de garder son petit fils perturbé par la disparition de sa mère ou encore un père compréhensif mais lâche face à la terrifiante Folcoche jouée par Catherine Frot dans le film Vipère au poing de Philippe de Broca.
Mais le succès de l'acteur s'arrêtera brusquement ce 28 janvier 2005, où l'acteur nous quitte à la suite d'une hémorragie interne hépatique à l'hôpital d'Evreux, ville où Jacques habitait avec sa nouvelle femme Seny, d'origine sénégalaise qui lui a dédié un livre après la mort de son compagnon, Mon bébé blanc.
Cependant malgré l'émotion de ses proches et de tous ceux qui l'appréciaient ou l'aimaient, quatre films sortiront en 2005 "post-mortem" : après avoir incarné le Calife Haround El Poussah aux côtés de Michael Young et de Franck Dubosc dans Iznogoud de Patrick Braoudé, on voit Jacques dans les films l'Antidote de Vincent de Brus, Les Ames grises d'Yves Angelo et les Parrains de Frédéric Forestier.
Loin de son image de souffre-douleur ou de rigolo à l'écran, Jacques Villeret se décrivait pourtant « Je suis perfectionniste au point d'en devenir obsessionnel. Faire du comique, c'est moyennement amusant : si ça ne tombe pas au millimètre, je peux disjoncter et piquer des colères terribles, démesurées. Je manque d'humour. Mes proches me le reprochent souvent ».
Néanmoins, il poussait toujours cette humour sans verser dans la vulgarité comme sur son côté de la dérision, par exemple «Si je dois terminer ma vie avec un homme, ce sera moi !»
Finalement, l'alcool a vaincu et l'acteur nous a quitté précipitamment à l'âge de 54 ans. Son ex femme Irène, comme sa femme lui a écrit un livre où elle parle de son combat contre cette addiction à l'alcool dans Un jour, tout ira bien.
Immense acteur inoui qui m'a beaucoup marqué, petit par la taille, peut-être gros par son poids mais tellement attachant, tellement spectaculaire et unique. Jacques Villeret, lui aussi, aura laissé certainement une trace à jamais dans le cinéma français.