Tayelore Admin
Messages : 61203 Date d'inscription : 23/06/2008
| Sujet: L'an 01 de Jacques Doillon Jeu 23 Avr - 22:43 | |
| - Citation :
- L'An 01 est un film français de 1973, réalisé par Jacques Doillon. Il est adapté de la bande dessinée L'An 01 de Gébé, dont le scénario avait été enrichi par les propositions via le courrier des lecteurs, lors de ses publications dans Politique Hebdo, puis Charlie Hebdo1.
Emblématique de la contestation libertaire des années 1970, L'An 01 aborde des thèmes aussi variés que l'écologie, la négation de l'autorité, l'amour libre, la vie en communauté, le rejet de la propriété privée et du travail. - Citation :
- Le film narre un abandon utopique, consensuel et festif de l'économie de marché et du productivisme. La population décide d'un certain nombre de résolutions dont la première est « On arrête tout » et la deuxième « Après un temps d'arrêt total, ne seront ranimés — avec réticence — que les services et les productions dont le manque se révélera intolérable. Probablement : l'eau pour boire, l'électricité pour lire le soir, la TSF pour dire “Ce n'est pas la fin du monde, c'est l'an 01, et maintenant une page de Mécanique céleste” ».L'entrée en vigueur de ces résolutions correspond au premier jour d'une ère nouvelle, l'An 01
Que se passerait il si on arrêtait tout? Il ne se passerait peut être pas exactement, je pense ce que nous voyons dans la situation du film, mais cela donne envie d'essayer. J'ai beaucoup aimé. il y a énormément d'énergie communicative dans le film, une bonne humeur diffuse et beaucoup d'humour. Il y a une liberté de ton qui renvoie à l'enfance. C'est tout simplement une bulle d'air frais et de bonheur qui renvoie aussi forcément à la situation que nous vivons, quand bien même, je vais répéter une évidence, elle est très différente. J'y reviens. C'est bien entendu une réalité fantasmée. L''inspiration Bd d'un certain genre est bien la ( je n'ai jamais lu la bande dessiné dont est tiré le film) il est évident que les choses ne se passeraient pas aussi simplement ( notamment pour que tout le monde se mettent d'accord, aussi facilement) Pourtant le propos est intelligemment développé. J'ai réussi à croire que ça faisait boule de neige. Peut etre, parce qu'on nous montre que par petite touches, certains sont tellement convaincu de leurs idées, tellement enthousiaste, que j'y ai cru. Par ailleurs, on a beau nous montrer quasiment toutes les facettes de cette vie réorganisée, ou la plupart y trouvent leur compte, par petites touches, on soulève des objections, on s'interroge sur l'avenir.... On nous montre finement que cette utopie a ses problèmes : notamment avec la propriété et le fait qu'il faut bien manger et donc se bouger d'une manière ou d'une autre, à des taches qu'on peut trouver déplaisante... c'est bien sur souvent rattrapé par les avantages qu'elle a. Au final, c'est comme si on nous montrait de cette manière , très bande dessinée ( pour le ton, pour les raccourcis un peu caricaturaux) qu'un autre monde était possible. Comme si il s'agissait d'une idée, d'une réalité, qui propose surtout des pistes à étudier, à ré imaginer, comme un brouillon. Je le vois comme une impulsion. Il ne s'agit donc pas d'une proposition politique fine bien entendu. Et le contexte hippie est marqué de son époque. Alors bien sur, le film a quelques problèmes : notamment un discours un peu léger sur le féminicide … je n'ai pas vraiment compris ou le réalisateur voulait en venir. Surtout que le contre point dans le film à cette scene, est tout de même assez faible. la forme laisse aussi un peu à désirer, il ne s'agit en aucun cas d'un object esthétique qui sublimerait le propos. Et, en même temps, ça ne pas tant dérangé, dans le sens ou l'énergie du film est tellement communicative, on assume et on joue d'ailleurs tellement de cette forme, dés le générique ( avec ces noms écrits n'importe comment, comme un brouillon encore une fois ) jusqu'à la fin ou on parle de la première partie de ce qui serait un reportage . j'ai vécu cette conclusion comme une proposition à vivre cette situation. Quoi qu'il en soit, avec l'heure du confinement, et sa situation imposée, on ne peut pas prendre littéralement le film. Par contre, comme un object culturel de réflexion de ce que pourrait en quelque sorte etre un monde de l'après, c'est déjà plus interessant. Comme de toutes les façon, il va falloir repenser notre monde. Le débat est donc ouvert et ça c'est positif. Un film qui divertit d'une manière originale : légère, intelligente, et salvatrice.  | |
|