Réal:Ron Howard Cast:Chris Hemsworth,Daniel Brühl,Alexandra Maria Lara,Olivia Wilde,Russell Crowe
Synopsis
Citation :
Le combat entre deux des plus grands rivaux que l’histoire du sport ait jamais connus, celui de James Hunt et Niki Lauda concourant pour les illustres écuries McLaren et Ferrari. Issu de la classe des privilégiés, charismatique et beau garçon, tout oppose le play-boy anglais James Hunt à Niki Lauda, son adversaire autrichien, réservé et méthodique. RUSH suit la vie instable de ces deux pilotes, sur les circuits et en dehors, et retrace leur rivalité depuis leurs tout débuts.
Trailer:
Juste pour dire:Le mec qui s'occupe de la photographie travaille au coté de Danny Boyle notament
Sinon je suis pas fana de F1,mais j'aime beaucoup le duo d'acteur,et Howard quand il veut il peut faire de très bon film .
saga10 Utilisateur
Messages : 458 Date d'inscription : 05/07/2011 Localisation : Annecy
Première critique(chef d’œuvre selon eux)du magasine CinemaTeaser:
Citation :
Cinq ans après FROST/NIXON, le scénariste Peter Morgan et le réalisateur Ron Howard confirment la pétulance de leur collaboration et livrent un des très grands films de l’année.
En 2008, grâce au scénariste Peter Morgan, spécialiste des biopics racés (THE DEAL, THE QUEEN, LE DERNIER ROI D’ÉCOSSE), Ron Howard dirigeait l’un de ses meilleurs films avec FROST/NIXON. Une chronique exaltante et enlevée des relations de répulsion / fascination entre le journaliste britannique David Frost et l’ex Président des États-Unis Richard Nixon, dans laquelle le premier devenait le confesseur offensif des actions douteuses du second dans l’affaire du Watergate. Brio des dialogues, intelligence de la structure du récit, humour saillant, absence de jugement à l’emporte pièce, interprétations habitées, mise en scène précise : FROST/NIXON permettait au public de saisir l’importance de l’Humain dans l’écriture de l’Histoire. Que Morgan et Howard se retrouvent pour observer à nouveau une dynamique de rivalité ne pouvait donc qu’attiser la curiosité, d’autant que le duo ne s’immisce pas cette fois dans l’univers de la politique, mais dans celui du sport, trop peu souvent abordé avec sérieux ou profondeur par le cinéma. RUSH, qui possède toutes les qualités sus citées de FROST/NIXON, revient ainsi sur l’un des duos les plus légendaires de la Formule 1 : James Hunt et Niki Lauda. Deux pilotes qui, dans les années 70, s’opposent sur presque tout : l’un est show-off, flambeur, séducteur, tête brûlée et en quête de reconnaissance quand l’autre est discret, sérieux, raillé pour son physique, précautionneux et sûr de son génie. Presque tout, car Hunt et Lauda, en dépit du fossé apparent qui les sépare, vibrent de la même motivation – celle de devenir un champion – et n’ont de respect indéfectible que pour l’autre. Deux hommes forcément arrogants dont l’humanité émerge par la grâce de l’écriture au cordeau de Morgan, qui rappelle le caractère quasi narcotique de la compétition — Hunt, comme Lauda, semblent en manque et mus d’une grande agressivité quand ils ne peuvent courir –, et celui extrêmement fragile de leur existence – ils risquent leur vie toutes les deux semaines sur les circuits. Hunt vomit avant chaque course, Lauda surmonte ses peurs pour exister, on parle des F1 comme de « petits cercueils » ou de « bombe montée sur roues ». De ce danger permanent, qui fait des pilotes de F1 des années 70 des gladiateurs modernes et des rock stars adulées par des spectateurs n’osant se confronter de la sorte à leur mortalité, RUSH tire une redoutable puissance dramaturgique. Surtout que Ron Howard, guère éduqué à la F1 a priori – ce sport automobile est quasi inconnu aux États-Unis –, sort le grand jeu pour capturer les courses et le fait comme jamais personne avant lui. Caméras embarquées, esthétique de représentation sportive venant pirater l’écran (tableaux, statistiques… : une GRANDE idée pour incarner ce sport et faire bouger les lignes entre télé et cinéma), points de vue multiples, montage nerveux et découpage énergique : même les allergiques au ronron dominical de la F1 se retrouveront ici happés par une atmosphère grisante voire franchement effrayante lorsque RUSH en vient au terrible accident dont a été victime Lauda en 1976. Mais surtout, RUSH brille par l’intelligence de son scénario, où les passages obligés du biopic sont souvent expédiés dans des transitions et des ellipses brutales comme autant de sauts dans le temps relançant perpétuellement l’intérêt et les enjeux dramatiques. Là, dans ce chaos d’émotions lyriques et d’adrénaline, trônent deux hommes interprétés avec une conviction imparable (qu’on espère oscarisable) par Chris Hemsworth et Daniel Brühl et qui, parce que faillibles, ne sont jamais héroïsés au point d’en devenir insaisissables. Armés de leur humour et de leur vista, définis par leurs traumas et un grand sens de la résilience, Hunt et Lauda sont de chair et d’os, affichent une psychologie universelle sur laquelle le spectateur a constamment prise. Il faut dire que Howard et Morgan font preuve d’une méticulosité remarquable, jusque dans les détails les plus discrets : on en veut pour preuve la façon dont Howard filme toutes les scènes entre Lauda et son épouse (excellente Alexandra Maria Lara), en jouant avec brio, mais sans le souligner, sur les silences, les flous ou la place des personnages dans le cadre. Cette relation, peinte avec une virtuosité déconcertante, offre à RUSH certaines de ses séquences les plus poignantes, à égal avec celles mettant en scène l’amitié complexe qui unit Hunt et Lauda. Cette place prépondérante de l’humain dans RUSH, film évitant le spectaculaire vain et le sentimentalisme facile, lui donne des atours européens (presque anti-hollywoodiens) et de classique instantané semblant venir tout droit des années 70. Le chef-d’œuvre de Ron Howard et l’un des plus grands films de l’année, tout simplement.
Réduire Ron Howard à ses derniers films serait un peu aisé. Ce serait omettre qu'il est l'auteur du (formidable, ça n'engage que celle qui écrit ces lignes) Willow ou du sympathique Apollo 13. Le résumer au rythme grabataire des adaptations de Dan Brown serait oublier que la vitesse, ça le connaît. N'a-t-il pas d'ailleurs commencer sa carrière sur un film intitulé Lâchez les bolides ?
Ainsi Ron Howard revient-il à sa passion des grosses cylindrées avec Rush où il fait le portrait croisé de deux figures importantes de la F1 : James Hunt et Niki Lauda. Portrait croisé ? Oui, car comme le prouve le film, il est impossible de séparer ces deux personnages tant la performance de l'un dépend de l'autre. Un relation qui n'est pas sans rappeler celle de Mozart et Salieri (dans l'Histoire et non dans la version de Milos Forman) : chacun est pour l'autre un mal nécessaire. Mais un mal que l'on respecte et, mieux, qui nous fait progresser. Ainsi Hunt et Lauda se détestent autant qu'ils s'admirent. L'un est un cérébral, l'autre un instinctif, l'un apprend par la technique, l'autre par empirisme. Et l'intelligence du film ? Ne jamais prendre de partie. Notre cœur bat autant pour le playboy Hunt, qu'il s'épanche pour le sérieux Lauda. Cet attachement partagé n'est pas seulement dû à la façon dont le cinéaste traite ses protagonistes mais aussi il vient également du talent de leurs interprètes: Chris Hemsworth et Daniel Brülh sont comme habités par Hunt et Lauda et la ressemblance, même physique, en est troublante.
L'autre point fort de ce biopic hors-norme : sa mise en scène. Le film le dit dès le début, pour la plupart des gens (peu intéressés par la F1 et dont celle qui écrit ces lignes fait partie), les grands prix consistent à regarder des types tourner en rond en attendant éventuellement l'accident. En clair, c'est à la fois inutile et morbide. En partant de ce constat, Rush s'emploie à nous faire ressentir l'adrénaline, à nous ouvrir sur monde sous tension, à nous faire découvrir les enjeux de la F1 (et même la F2 et la F3, ça y est, je suis une experte). Au plus près du sol, on perçoit la vitesse, les poils s'hérissent et la respiration se coupe. A travers les yeux des pilotes, on ressent le sentiment de puissance d'avoir outrepasser la mort mais aussi la solitude que cela entraine. Au-delà des sensations, on ne peut qu'admirer la façon dont le réalisateur a su reconstituer les événements clé du film, comme les différentes courses, l'époque (Ah, l'impunité et la légèreté des 70's !) et l'intimité (imaginaire et documentée) des deux héros.
Epidermique, Rush, à des années-lumière de ce que propose aujourd'hui le storytelling des grosses productions hollywoodiennes, est une oeuvre saisissante sur deux personnages presque bigger than life. Ron Howard devrait lâcher les bolides plus souvent.
Pour tout vous dire, c’est avec un léger à priori que je me suis rendu à la projection organisée pour Rush, le nouveau film de Ron Howard. La raison est simple, les films prenant leur assise sur un sport, même aussi palpitant qu’une course de Formule 1, ont une légère tendance à me laisser totalement indifférent.
Rassurez-vous, Rush est bien plus que la retranscription à l’écran de courses mythiques. C’est avant tout l’affrontement entre deux hommes que tout sépare. Nikki Lauda (Daniel Brühl) et James Hunt (Chris Hemsworth) n’ont rien en commun, ni leur physique, ni leur mental, ni leur mode de vie. Le film nous propose de plonger dans cet affrontement et dans cette détestation de l’autre qui motive leurs actions.
La réussite du film passe d’abord par son scénario qui, tout en finesse, montre l’évolution de la relation entre les deux pilotes et leurs vies sentimentales qui se croisent. Le casting principal rend justice à cette histoire. Si Chris Hemsworth est une évidence pour interpréter James Hunt, ce dandy anglais sex drug and rock’n roll, j’ai été totalement ébloui par l’interprétation de Daniel Brühl. Il ne joue pas Nikki Lauda, il est Nikki Lauda. Le casting féminin, Olivia Wilde et Alexandra Maria Lara, n’est pas en reste même si leur présence à l’écran est par définition moindre.
La reconstitution des années 70 est bluffante. Constamment, le film fait vrai. Cela passe par une photographie un chouia délavée et un grain de pellicule qui exclut un rendu numérique. Au service de ses acteurs, la mise en scène de Ron Howard est impeccable. Les courses sont spectaculaires sans avoir besoin d’en faire trop.
Vous l’aurez compris, ce serait vraiment dommage de passer à côté de ce petit bijou. Assurément le film de cette rentrée.