Dès l’intro, on se retrouve chez Jonze. Cette caméra portée à l’épaule, ces
mouvements, ces ellipses temporelles et ces brusques Cut, cette sensation
d’assister à quelques choses de vrais mais de complètement barré. Tout y
est.
Une chose est sur, Jonze sait mettre en place un univers en trois coups
de cuillère à pot : Un enfant qui vit dans son monde a du mal à interagir avec
sa famille (sa sœur et sa mère). Lors d’une crise de nerfs, il quitte la maison
en pleine nuit…puis en quelques plans, on le voit marcher dans une rue, entrer
dans une partie boisé arrivé au bord d’un point d’eau où il y a un petit bateau
à voile, embarquer et arriver dans l’ile des Maximonstres.
Dis comme ça, ça
parait rien mais tout s’enchaine de manière magique, comme si Jonze vous prenait
par la main pour vous mener dans l’esprit de l’enfant (de Jonze) : le pays des
Maximonstres, où tout est bois et sables.
Visuellement, c’est très beaux et
les personnages, savant mélange de costumes, d’animatroniques et de numériques
pour les visages (à partir des expressions de James Gondolfini et de la
merveilleuse Lauren Ambrose)
fonctionnent plus que bien. Ils sont à la fois
attachants et effrayant, mais surtout plein d’humanité.
On se sent bien chez
ces Maximonstres et pourtant on ne peut être totalement à l’aise car ils sont le
fruit de l’esprit d’un enfant qui n’est pas à l’aise dans ses baskets. C’est
toute la complexité
de l’enfance que Jonze met en scène et il sait passé en
un instant d’une scène amusante à une scène angoissante. Tout se télescope et on
ne sait plus sur quel pied danser…
L’interprétation du jeune Max
Records est excellente et il saura à coups sur mener une grande carrière
(Thamnophile, sort de mon corps, bordel !!!!). Non sincèrement, l’émotion et
l’ambigüité qu’il dégage est l’une des grandes réussites du film. Quand au reste
du casting, ça fonctionne tout autant, hormis Mark Ruffalo, qui n’a guère le
temps de briller, vu sa très courte apparition.
La bande originale,
composée de morceau de Karen O and the kid,
permet
de conserver un aspect bonne enfant et POP tout au long du film et accentuer sa
beauté. Son usage m’a semblé approprié dans mes souvenirs. Malgrès sa grande
carrière de clipper, Jonze n’en abuse pas.
Max et les Maximonstres,
film pour enfant ? Non. Plutôt pour les adolescents mais surtout pour les
adultes, qui veulent retrouver cette sensation perdue, où tout était merveilleux
et extrêmement instance (que ce soit dans le bon ou dans le mauvais sens du
terme).
Malgré un petit moment de flottement au milieu du film, j’ai vraiment
adoré ce film et je suis vraiment impatient de le revoir.