Depuis tout petit, j'aime les Super héros.
Pourtant, mon regard sur eux a beaucoup évolué. Pour commencer, je ne suis pas vraiment satisfait de la manière dont le cinéma (et la télé) a démocratisé le sujet dans sa majorité.. Tout à fait paradoxal, je sais bien. Mais j'en entend déja certains, Non, ce n'est pas juste parce que "j'suis trop vieux pour ces couneries". j'aime toujours une bonne vielle bd ( moderne hein) et un bon film de super héros ( j'ai meme aimé la Justice league cette année) par ailleurs, j'ai remis en question au fil de mes lectures, le regard que j'avais sur eux.
Et, c'est en évoquant aussi ce sujet que je vais plutot parler d'un aspect des comics qu'on ne connait pas forcément. Un aspect qui a contribué à façonner ma façon de voir le monde, pour le pire et le meilleur. Je vais aborder les comics sous le prisme de l'impact que notre monde a eu sur eux , et, parfois, vice et versa. Comment souvent, ils ne font que parler de ce qui nous arrive, sous une forme imaginative. Et ils ont leurs idéologies, leur vision du monde. Pour aborder, cela, je vais commencer, par retourner aux "origines".
Nous sommes en 1936, et c'est le choc pour beaucoup : Une bande déssinnée unique parait dans les kiosques à journeaux Américains, Action comics numéro 1. Un fascicule de papier ou apparait un homme à cape, et au costume de catcheur.
Jerry Siegel et Joe Shuster, deux amis, ont inventé Superman : un héros puissant envoyé enfant, par une civilisation extra terrestre avancée, parce que leur planete est au bord de la destruction. Superman est né. Il a une force sur humaine et peut sauter trés haut (il ne vole pas encore/ cela arrivera dans le dessin animé en 1940 ) Superman devient le champion des opprimés.
Dans son sillage, la maison de création Dc comics favorisera la création des centaines de héros dont Batman, Wonder Woman, plus tard Flash, Green Lantern, Aquaman, et bien d'autres...
Choses notable : Les créateurs de Superman, Jerry Siegel et Joe Shuster, sont deux Juifs d'origine européenne. Leur personnage est lui meme un immigré, seul survivant de sa planète d'origine. il a grandi dans une ferme et incarne parfaitement le rêve américain: une métaphore pour ces immigrés ayant fui l'Europe dans les années 30, pour trouver la paix et la prospérité aux Etats-Unis.
Bien entendu de base, il s'agit aussi pour Siegel et Shuster de faire de l'argent.. Ils viennent d'un milieu ouvrier, les métier de l'édition et de la publicité sont fermés aux Juifs. Par conséquent, pour exemple, Les costumes des super héros sont étudiés pour attirer l'oeil . Et pourtant...
Comme le rappelle Jared Smith, vendeur d'une boutique de comics à Washington " A ses débuts Superman est socialiste. Il combat des capitalistes qui prennent aux gens trop d'argent ou ne traitent pas bien leurs employés. (https://www.ouest-france.fr/culture/bande-dessinee/superman-heros-de-comics-ne-fait-vraiment-pas-ses-80-ans-5797087)
Ainsi, dans une de ses premieres aventures, Superman enferme un patron dans sa propre mine effondrée, pour lui faire comprendre les mauvaises conditions de sécurité de ses employés.
Le genre dans ses premiers moments d'existence illustre souvent des combats politiques, et il a souvent également pour auteurs des personnes de confession souvent Juives qui viennent de milieux défavorisés .
Comme aussi Jack Kirby et Joe Simon. Nous sommes maintenant, en 1938 le nazisme monte dans le monde, Captain América est crée par les deux auteurs, pour lutter contre Adolf Hiltler
Jack Kirby devient par la suite un des auteurs les plus importants du monde des comics. Et, il contribue à lui donner ses lettres de noblesse.
Ainsi, dans les années 60 Jack Kirtby avec Stan Lee, ( surprise lui meme Juif, issu des milieux défavorisé) , crée également Marvel comics, maison concurente de Dc comics avec des personnages comme Les Quatre Fantastiques, l'homme fourmi, Hulk, Thor, Iron Man,(avec aussi le dessinateur Don Heck) ou encore les Xmen. Jack Kirby créera par la suite encore d'autres personnages célebre comme Black Panther, les New Gods et les Eternels et bien d'autres.
Mais nous sommes pour le moment, dans les années 40, le monde tremble, et les Juifs particulierement rèvent a de lendemain meilleurs, et à des protecteurs.
Et pour cela leurs influences sont multiples. Pour revenir à superman, qu'on peut considérer comme le mythe fondateur , les influences avouées de Siegel et Shuster vont : de Samson, à Hercules, à l'homme fort des cirques (d'ou le célebre slip qu'il porte sur son pantalon) ou encore à Moise... au Golem de Pragues... ou encore, à l'homme nouveau tel que l'appellé Trotsky. L'homme nouveau est supposé bon, fraternel, et égal aux autres. Trotski ou l'écrivain Gorski membre éminent du parti soviétique sont aussi sensibles aux théories de Nietzsche sur le « surhomme ». De fait, un nouveau type physique s’imposera rapidement dans les représentations artistiques : celui de « nouveaux hommes, sains, vigoureux, athlétiques », des ouvriers aux larges épaules et des kolkho- ziennes aux hanches généreuses... cet homme nouveau, dans les pires des délires totalitaires, fait parti d'une race nouvelle qu'il s'agit, surhumaine...La même conception se retrouve chez les nazis, qui rêvent de créer un surhomme d'essence divine... ou encore chez les néo libéraux avec les trans humanistes... ( tiré de Construire-déconstruire l’Homme nouveau Cécile Vaissié )
Si les super héros sont alors le symbole d'une lutte pour un monde meilleur, ils sont donc aussi la face positive comme négative d'une piece qui peuvent tout autant nous conduit au pire qu'au meilleur.
Ainsi, suite à Superman est crée Wonder Womann, par William Mourston ( un des rares créateurs non Juif de Super héro) Le personnage a été pensé pour promouvoir l’émancipation des femmes. Elle est conçue, dans une époque où les femmes essayaient de se faire entendre.. William Moulton Marston, son créateur pense meme que les femmes sont mentalement supérieures aux hommes. Il imagine aussi que les Etats Unis du futur seront un matriarcat. Il a le mérite de participer faire avancer en tous cas la cause de la femme qui en a bien besoin.
Ces lutte sont laissées de coté au profit de l'effort de guerre, et de.... la propagande.
La guerre gagnée nous sommes maintenant dans les années 50 : Avec l'arrivée du Maccarthysme, l'industrie du comics s'effondre. Le senateur McCarthy à l'idéologie anticommuniste s'attaque aux intellectuels, artistes et employés fédéraux soupçonnés de sympathies pour le communisme. On s'en prend ainsi à la liberté d'expression et on accuse les comics d'etre aussi la cause de la délinquance et de déviances.
les comics sont une nouvelle fois le miroir des Etats-Unis, pays tellement obsédé par la chasse aux ennemis de l'intérieur qu'il en renie jusqu'à la liberté d'expression fondatrice de son identité et de sa Constitution.
On va jusqu’à brûler les comics, dans plusieurs écoles du pays. En 1954 naît le code d’autorégulation : Le Comics Code Authority (CCA). Désormais, les super-héros adoptent une vie tranquille, les histoires d’amour prennent une grande place dans les comics, ils perdent leur « punch ».
A la fin du Maccarthysme, les enfants se désinteressent, quelque peu des comics papier, et préfèrent désormais regarder la télévision. Le programme télévisé SuperMan reflète une Amérique qui prône la justice, la vérité, et... le modèle américain. Ils ont pour but de regagner la confiance du public, des parents et des enfants. Et enfin en 1959, Superman fait comprendre que les super-héros représentent toujours les valeurs, l’espoir et les rêves des Etats-Unis. Il a fallu presque 10 ans aux super héros pour redorer leur image. ( merci à https://celiemathildetpe.wixsite.com/les-heros-2016/evolution-comics )
Les super héros sont devenus pour la plupart désormais des représentants de l'establishment, le remettant rarement en question. L'image de Superman s'en verra d'ailleurs altéré à partir de ce moment. il sera vu alors comme un boy scout patriote qui défend les valeurs de l'Amérique quoi qu'elle puisse faire.
A la fin des années 50, DC’Comics reste en tête devant son concurent direct Timely comics (qui deviendra par la suite Marvel) et réussissent à ce que l'indutrie reprennent des couleurs commercialement. Ils intégrent des élements de science fiction et de fantastique.
Les années 60, à travers les comics, sont principalement marquées par la Guerre Froide, la conquête spatiale, la peur de la guerre nucléaire. Le contexte historique va être très utilisé dans les comics :
-DC’Comics va continuer à être centré sur le développement de la science et la conquête spatiale, avec des comics plus fun, plus enfantin.
-Marvel va se centrer sur la guerre froide et la peur d'une guerre Nucléaire nucléaire ( quasiment la totalité de ses héros ont obtenu leurs pouvoirs par irradiations)
Ainsi, Spider-Man aquiert ses pouvoirs par la piqure d'une araignée radioactive, qui lui communique un don qui est aussi une malédiction.
Marvel va également descendre les super-héros de leur piédestal, ils vont eux meme etre complexé, torturé (ex : SpiderMan), leurs pouvoirs leur donnent des responsabilités qu'il est parfois dures d' endosser. Le but est bien-sur d'attirer un lectorat qui, eux meme, ne sont pas parfaits et sans problèmes : un effet miroir pour récupérer des lecteurs.
En Aout 1963, Est organisée alors la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, par un groupe de défenseurs des droits civiques, de syndicats et d'organisations religieuses
, Martin Luther King y fit son discours historique I have a dream (« J'ai un rêve »), symboliquement devant le Lincoln Memorial.
Stan Lee inspiré par ce mouvement crée les Xmen. -es discriminations de toutes sortes sont abordés par le biais de la métaphore de mutants. Des etres né avec des super pouvoirs étranges, qui se battent pour une humanité qui les rejettent.
Novembre, 1963 John Fitzgerald Kennedy est assassiné. Sa mort secoue les Etats-Unis et le monde des comics. Il incarnait une Amérique plus juste.
On installe alors plus que jamais L'idée du super-héros patriotique et démocratique : Captain America. Tous les super héros vont s'allier pour redonner espoir et confiance envers la démocratie aux Américains. Et alors que La guerre du Viet Nam se poursuit...
Nous sommes maintenant dans les années 1970, le pays est déchiré par les implications d'une guerre qu'ils ne comprend plus, et qu'il perd..la réalité est dure, complexe et les comics, sont le reflet de tous les sujets tabous de l’actualité..
-Les problème de la drogue sont dénoncés par Green Lantern et Green Arrow unnit pour lutter contre la problématique..
- Le féminisme débaque à la télévision avec Wonder-Woman, interprétée par Linda Carter.
-Le racisme envers les noirs est dénoncé, et pour la première fois, un super-héros noir obtient sa propre série : Luke Cage. ( Merci encore à https://celiemathildetpe.wixsite.com/les-heros-2016/evolution-comics )
. Le reboot des Xmen en 1978, va consacrer des personnes de tous pays, de toutes religions, origines et sexe.
A partir des années 1970 et jusqu’a la fin des années 80, la criminalité est forte dans le New-York du post Vietnam et ses populaces désoeuvrés et en quete de plaisir et d'échappement des traumas de la guerre. Cette violence excessive va être dénoncée dans des comics comme Batman qui aprés plusieurs décade, redevient enfin un personnage serieux.
Ce sera alors l'ere de Daredevil ( de Frank Miller puis bien d'autres) et des personnages sombres et torturés.
Meme Spiderman n'y échappe pas. Pour la première fois, le héros perd et sa fiancée meurt. (https://celiemathildetpe.wixsite.com/les-heros-2016/evolution-comics)
Enfin, Captain America découvre que Richard Nixon (remplacé par un double maléfique) est en réalité le dirigeant d’un empire secret diabolique. Trahi, et profondément bouleversé, Captain décide d'abandonner son role : il renonce alors aussi à sa citoyenneté américaine, change de nom pour « Nomad » et commence une vie de hors la loi. Sa transformation ne durera pas longtemps et 4 numéros plus tard, Steve Rogers sera de retour. Durant son périple, il a compris qu’il pouvait aimer et soutenir son pays sans pourtant suivre aveuglément son gouvernement. (https://dailygeekshow.com/politique-comics-histoire/)
Les héros pour bcp sont désormais des etre en souffrance, méfiants, de l'ordre établi, perdus. Malgrés toutes les avancées auquel ils ont participé, tout cela a un prix. les Russes ne sont pas forcément l'ennemi principal. L'ennemi interieur ce n'est pas forcément quelqu'un qui remet en question le pays...et l'Amérique continue de se comporter comme la solution à tous les maux de ce monde. Comme la super puissance qu'elle est.
Le monde des comics évolue alors plus que jamais désormais entre maturité et mercantilisme
Nous sommes maintenant au milieu des années 80 :
« Les années 1980 correspondent à un moment de remise en cause du statu quo, explique William Blanc. Dans les années 1930, la foi progressiste, l’idée que les progrès du futur allaient amener un mieux, a nourri les superhéros.
» Cinq décennies, plusieurs guerres et deux bombes nucléaires plus tard, ce discours s’essouffle. « On comprend que le pouvoir peut être nocif », résume William Blanc.
Et c'est notamment vrai avec le Dark Phoenix des Xmen.
Deux comics vont tout de meme sortir du lot et révolutionner le genre : Dark Knight de Frank Miller : une relecture d'un Batman viellissant qui va tenter de remettre de l'ordre et d'offrir de nouvelles perspectives à une Amérique corrompue par le dieu sacré argent... sous la menace d'une guerre nucléaire...
Mais aussi et surtout Watchmen de Alan Moore et Dave Gibbons.
Dave Gibbons est un artiste remarquable ( quand bien meme Watchmen sera la sa piece maitresse) et il est une partie essentielle de Watchmen, avec un trait un tantinet rétro qui sied à merveille à ses "héros" sur le retour, d'un autre temps... il apporte une mise en page cinématographique, fourmillant de détails et utile à la narration. Watchmen, c'est une histoire à la narration éclatée qui voyage entre les époques, mais qui ne perd jamais le lecteur, bien au contraire. Watchmen c'est une experience immersive.
Mais, par ce biais, il m'apparait interessant de se concentrer sur Alan Moore. le scénariste est Originaire d'Angleterre, Northampton issu, lui aussi de la classe ouvriere. Il aime depuis tout enfant le genre. Il y voit aussi une opportunité pour y gagner sa vie, et aussi pour s'exprimer. Et des choses il en a bcp à dire, C'est à l'age adulte dans l'Angleterre de Thatcher et la destruction de son modele sociale, d'une maniere autoritariste que sa personnalité d'anarchiste va s'affirmer. Il critique le concept du super héros, désormais. Il y voit (aussi) un symbole fasciste... Il désire en tous cas déconstruire le super héros . Comprendre ce qu'il est intrinsequement. Son essence, sa vrai utilité.. Il va ainsi oeuvrer sur des oeuvres marquantes, comme V for Vendetta, Swamp Thing, mais aussi et surtout donc, Watchmen. Des oeuvres politiques, ou va se poser rapidement la question : comment changer le monde? Avec Watchmen particulierement, il va examiner les conséquences de l'existence de super héros dans notre monde. Que se passerait il si un homme de type Superman existait? Que se passerait il si il était une arme Américaine? Watchmen est l'oeuvre ultime du genre.
L'action se déroule dans une réalité alternative trés proche de la notre, Dans ce monde, le seul et unique superhumain, le docteur Manhattan a tout changé. Grace à lui l'Amérique a gagné la guerre du Viet Nam. Conséquence, les tensions du monde sont à leur paroxysme. Les Russes sont pret à tenter le tout pour le tout. Une guerre Nucléaire se profile.
Quand un ancien super héros affilié gouvernement, super héros ( et sans pouvoir particuier) se fait jeter du haut de son immeuble, un de ses anciens co équipiers , Rorshach, un détective, va enqueter pour découvrir pourquoi il s'est fait tuer. Il va ainsi mettre à jour une conspiration innimaginable qui va mettre le lecteur en face de ses propres questionnement et contradictions. Une vrai oeuvre d'anarchiste, qui offre une foule de points de vue : des portrait de super héros qui meme les plus positifs sont dérangés, irresponsables, dangereux. Moore nous invite à réfléchir à notre responsabilité collective. je n'en dirais pas plus.
Entre autre oeuvre notable des années 80, periode faste pour les comics on peut aussi évoquer, encore une fois les Xmen de Chris Claremont et John Byrne, Crisis on infinite earth Born Again de Frank Miller, Batman Year one du meme ( avec David Mazuchelli en tant que dessinateur) Killing Joke de Alan Moore et Brian Bolland, Animal Man de Grant Morrisson et Chas Truog, Doom Patrol du meme ( avec Richard Case) HellBlazer de Neil Gaiman et Dave Mc Kean, Sandman de Neil Gaiman et Sam Kieth
Ces comics et Watchmen (et Dark knight) auront malheureusement un double effet kiss cool : La ou ils proposeront de créer des comics plus ambitieux désormais( comme kingdom come, the Autority, The Ultimates, Planetary) ils entraine aussi, avec leur succés des histoires ou on exploite la violence, et le sexe d'une maniere certes divertissante, mais surtout abrutissante.
Il faut toujours aller plus loin; Cette époque voit alors aussi l’apparition d’un phénomène qui est à la fois l’un des plus grands attraits et des pires repoussoirs du monde des comics : le méga crossover. Des mini-séries impliquant tous les personnages. Marvel lance alors la série secret wars. Le succès commercial est au rendez vous et
En mars 1985 DC lance sa réponse : l'excellent Crisis On Infinite Earths évoqué plus haut (qui aura en plus pour objectif de remettre de l’ordre dans la continuité de l’univers, ou plusieurs dimension et des versions alternatives cohabitent, à s'y perdre, le fameux multivers ). Les crossovers deviendront une habitude et seront annoncés avec force battage médiatique à chaque fois, tendance qui perdure encore aujourd’hui. (merci à comics blog)
Nous sommes désormais dans les années 90/ et la remise en question n'est plus vraiment d'actualité ; le bloc soviétique s'est effondré, le néo liberalisme est triomphant. L'industrie du comics commercialement ne s'est jamais aussi bien porté. l'argent coule à flot. On assiste meme à l'émancipation d'artistes qui quitte particulierement Marvel Comics pour créer leur propre maison d'édition : Image comics. Le néo liberalisme a donc gagné. l'Amérique se complait dans ses pires excés.
On notera que globalement les scénarios s'appauvrissent misant surtout sur les visuels ( avec de nombreux artistes talentueux, mais parfois plus illustrateurs qu'autre chose )
Ainsi, comme en réaction, en 1996 une oeuvre donc se dégage de l'ensemble. Un roman graphique testament, qui rend hommage aux super héros dans leur incarnation la plus belle
« La série Kingdom Come se moque des superhéros hyperviolents des années 1990, explique William Blanc. Magog est une caricature de ces personnages à la Câble, bardés de flingues. C’est quelque chose qu’on retrouve aussi dans The Boys. Kingdom Come nous dit qu’il vaut mieux revenir aux héros progressistes, sympas, qui sont là pour rendre le monde meilleur… Mais ils sont âgés. "
Et Kindgom come est malheureusement une des rares perles de cette époque. Les super héros hyper violents et décérébrés ont toujours le vent en poupe, incapable de se remettre en question. Une releve doit donc venir, mais qui? On y reviendra.
Nous sommes maintenant le 11 Septembre 2001, et la toute puissante Amérique est touché en plein coeur. Les Super héros apparaissent dans les comics, confus, impuissant. Ils soutiennent les héros du quotidien. L'impact de l'évenement sera tellement fort que la plupart des créateurs de comics, par la suite choisiront pendant quelques temps d'ignorer les suites de l'évenement. Ils ne soutiendront par exemple, en aucun cas, l'effort de guerre Irakien
c'est dans ce contexte qu'est crée une des plus belles aventures de Superman. L'histoire d'un homme qui pensait etre invincible. Qui avait son confort, ses victoires... et ses défaites. Un homme qui avait oublié qu'il pouvait etre mortel.
Superman apprend qu'il lui reste quelques mois à vivre. Il est confronté alors à ses erreurs, ses errements, ses regrets. Il décide de partir à la poursuite de ce qu'il désire accomplir, avant de partir.
Une histoire proprement boulversante et à l'imagination folle qui est comme une oeuvre somme du personne, et pourrait sonner comme un adieu au personnage ( ce qui n'est bien sur pas la cas, multivers et commerce aidant ahaha )
Quelques années aprés les evenements du 11 Septembre, Mark Millar avec Marvel décident d'adresser enfin indirectement le sujet dans la saga Civil War, qui inspirera le synopsis du film Captain America : Civil War en 2016. Un combat entre un jeune groupe de super héros et une équipe de super-vilains fait exploser une partie de la ville de Stamford ; une école entière est détruite. l’opinion publique se rallie à un projet gouvernemental controversé : la Loi de recensement, qui oblige à toute personne possédant un super-pouvoir ou qui porte un masque de s’inscrire et de révéler son identité aux autorités.
les héros sont alors divisés: ceux qui la soutiennent se rassemblent derrière Iron Man, les opposants se joignent à Captain America. La série nous propose une nouvelle fois de réfléchir à la question de la responsabilité des superhéros – et de qui les contrôle –, mais elle nous propose aussi une réflexion sur les libertés individuelles et la surveillance de masse, quelques années après le 11 septembre et le Patriot Act.
Chez le Dc du post 11 Septembre, on traite les themes de la suspicion et de la peur de maniere sensiblement différentes, avec Identity crisis:
La petite amie d'un super héros est assassinée. Lors de l'enquete, il est découvert qu'il y a un terrible lien implicant les super héros à cet évenement tragique.
William Blanc note que le thème de la trahison revient souvent, alors. Une image que l'Amérique a d'elle meme.
Autre conséquence de ces années post 11 septembre, on s'interesse bcp aux personnages dit normaux, comme avec l'excellent Gotham Central : consacrée au quotidien de la police de la ville fictive de Gotham, cadre des aventures de Batman. Le thème principal de la série est la difficulté d’être policier dans une ville où cohabitent Batman et de nombreux super-vilains. Un autre thème sous-jacent est celui de la corruption de la police.
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Dans ces memes années 2000, si l'industrie fait de moins en moins d'argent, les comics sortent qualitativement la tête de l’eau en se renouvelant. L’accent est de nouveau mis sur les scénarios et plus seulement sur les dessins. Une nouvelle génération d’auteurs émerge (Brian Michael Bendis, Ed Brubaker, Mark Millar, Geoff Jones…) et de véritables passionnés prennent les rennes de Marvel et DC (respectivement Joe Quesada et Dan Didio). On laisse les mains plus libres aux créateurs et l’archaïque Comic Code est enfin abandonné.
L'industrie continue ainsi, d'aller de l'avant en assumant plus que jamais son progressisme ...Certains diront malgré cela, qu'elle tente de racheter une conscience à l'Amérique. D'autre faire de l'argent, l'industrie marchant de moins en moins...les comics intégrent alors des personnages Musulmans, ou encore Lgbt contribuant à faire avancer les causes.
Notamment avec Miles Morales, un héro afro Latino, ou....
... encore Kamala Khan, Musulmane Américaine
Mais aussi, Batwoman super héroine de caractere et gay.
Et beaucoup d'autres.
Les comics envahissent donc aussi la culture « grand public » par le biais du cinéma, ou la télévision, avec beaucoup d’adaptations à succès. (merci à comics blog) il y a des films Notables comme les Batman de Nolan, mais on notera aussi une uniformisation de pas mal de ces films et séries. (mis à part, poir ma tv les interessants Daredevil, Doom Patrol et Watchmen pour ne citer qu'eux) Les Marvels tout particulierementi participent à une industrie "Mamouth" hollywoodienne ou il s'agit avant tout de débrancher son cerveau...ils en deviennent aussi plus que jamais de la propagande pour le systeme. Les personnages sont parfois en bute avec les autorités, ( quand bien meme au plus haut de ce conflit, on découvre que le gouvernement est infiltré par hydra, une secte nazi ) on montre parfois qu'ils sont un probleme, on les désacralise, et on révele tout le cynisme d'une partie de la société dominante (avec The Boys, par exemple/ Une série ou on aime pas vraiment je crois le concept du tout) mais au final, dans la majorité de ces titre, on préserve surtout le statu quo, sans vraiment meme le questionner. On notera comment des personnages comme Captain Marvel si ils véhiculent des valeur progressives comme le féminisme, au fond défendent surtout une allégéance au systeme et particulierement l'armée. On est des individus, mais pas trop. On fait parti du collectif, mais surtout pour défendre le systeme en place.
Dans un moment ou ce meme systeme révele plus que jamais ses failles lors de cette crise, la question qu'on peut se poser désormais est quelle sera la place du super héros dans un monde ou on (re) découvre que les vrais héros sont les "invisibles" ?: les soignants, es employés de l'alimentaire, les agents d'entretiens pour ne citer qu'eux. Des hommes et des femmes qui font parfois l'exceptionnel dans des conditions extremement difficile.
Je n'ai pas la réponse, si ce n'est que voila comment je vois les choses.
Le genre super héros EST un des symbole incontournable du monde mercantile et consumériste. Je ne remettrais pas en question la dimension du reve qu'il peut apporter dans l'absolu, il est aussi une source intarissable d'imagination, de mythe moderne. mais, en l'état, il nous assiège culturellement d'une maniere qui pose question.
Dans ces bandes dessinées (et parfois au cinéma) si il est un idéal, si il peut etre une idole, ou un dieu, dans bon nombre d'histoire, on questionne souvent ce statut. On y questionne souvent l'idée meme d'avoir un pouvoir de maniere métaphorique. Et c'est une bonne chose.
A t'on besoin réellement d'UN ou DE sauveurs surpuissant? Et ou cela nous mene t'il en tant qu'individus "mortels"?
Je ne remettrais pas en question que de maniere plus terre à terre, nous n'avons pas tous les memes facultés. Certains sont meilleurs que d'autres dans certaines matieres. Mais, il faut avoir en tete en toutes circonstances que le super héros est quelqu'un qui a eu la chance (malgrés ses drames) d'abords de naitre au bon endroit et/ ou dans les conditions qui ont fait de lui ce qu'il est. Il est meilleur que nous AUSSI, parce que les circonstances le lui permettent.
Cela peut d'ailleurs, nous renvoyer à notre monde, encore une fois. Nous vivons pour le moment dans un systeme ou l'équité n'existe pas, dans un monde formaté, ou encore aujourd'hui malgrés les avancées incontestables, on nie souvent les spécificités de l'individu. il est donc extremement difficile d'etre la meilleure version de soit meme, et donc... un "super héros".
J'ai mis du temps à le comprendre. J'ai toujours voulu etre un "super héros". Un défenseur de la veuve et l'opprimé, avant de me heurter à bien des limites. (et pas juste le fait que mes petits muscles n'étaient pas suffisant, ou encore que personne n'était pret à me voir débarquer avec un slip rouge, dans les rues de Paris) pendant longtemps, je me suis sous estimé, admirant de manière inconditionnelle, et avec peu de recul, celui qui était plus talentueux que moi.
Le super héros dans le sens premier du terme, reste à mes yeux un idéal, et un symbole émancipateur. Il défend l'idée que que nous pouvons etre meilleur. Pas forcément d'un point de vue physique, avec ses super lasers qui sortent des yeux, mais aussi moralement. Il est aussi et surtout une métaphore qui peut nous interroger sur nous meme, sur le monde que NOUS voulons. A savoir comme on l'a vu plus haut, qu'il peut nous questionner, sur la réelle utilité d'un sauveur. Il peut nous inspirer aussi de façonner un monde plus juste et équitable. Il peut nous inspirer à faire de notre mieux, a etre la meilleure version de nous meme. Il peut aussi nous conduire sur des chemins de la torture mentale, et de la flagelattion, nous découvrons encore et encore, souvent faillible, et imparfaits ahaha non l'idée est que nous pouvons essayer de contribuer à ce monde. Nous pouvons etre à notre échelle parfois des "super héros" de ce monde, chacun comme il le peut. Chacun avec nos "pouvoirs", notre "kryptonite", notre histoire à partager, pour mieux nous comprendre et avancer, ensemble.
Pour citer Alan Moore :
"Tout le monde est spécial, tout le monde peut être un amant, un fou, un vilain, tout le monde a une histoire à raconter... "