Mademoiselle de Park Wan Chook

Citation :

Corée. Années 30, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l’aide d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d’autres plans pour Hideko…

Mademoiselle est  Une experience unique. On peut aimer comme adorer, mais extremement difficile d'y etre indifférent.

Ce qui frappe d'entrée c'est la sophistication du film. On connait  la virtuosité visuelle et sensorielle du cinéaste, mais elle semble  d'autant plus incroyable. C'est tellement somptueux, en ce qui concerne les décors,  tellement fluide dans les mouvements de caméra, il y a tellement une exploration de l'espace, juste parfaite, et immersive, tellement d'idée visuelles que c'en est renversant à en etre bouche bée, d'autant plus que c'est totalement au service de la narration, et d'un scénario hallucinant.

Encore une fois Park nous ressert ses themes de prédilection, comme la vengeance et la manipulation en utilisant autant les  codes du thriller que ceux de film d'amour érotique, que la comédie ou l'horreur, et quoi qu'il fasse il y a une impression de raffiné qui en ressort.

il fascine, touche, trouble, dérange décontenance, jusqu'à qu'on s'y perde. C'est une qualité, et pour ma part tout autant une des faiblesses du film.

Bien sur, on peut penser aisément que c'est aussi une des volonté de Park Wan Chook, puisque dans cette volonté de sophistication, il  découpe son film en trois partie, nous proposant de voir l'histoire sous trois angles différent, tout en étant complémentaire , tout en faisant avancer l'histoire. Il y a je crois bien une volonté de brouiller les cartes. Et pourtant, bien que présentant une experience extremement interessante, on s'y perd à la fin de la premiere partie. il nous met en totale empathie avec le personnage de Sook-hee la servante escroc puis nous perd émotionnellement un peu dans la deuxieme. D'autant plus un soucis, étant donné qu'il nous est révélé un twist qui en plus  mélange les temporalités,  au point de désarçonner narrativement parlant pendant quelques minutes.  Ca en devient alors trés explicatif, parfois un peu long,  avec une ambiance toutefois souvent tout aussi fascinante.

Ce qui contribue tout de meme aussi à densifier le besoin de comprendre les tenants et les aboutissants de ce scénario qu'il se revele au fur et à mesure tellement intriguant qu'il en devient passionnant. Se dévoile alors tous les pans d'une intrigue complexe qui révele toujours avec grace, tout à tour des moments absolument horrible, et d'autres touchant à la beauté,  l'innocence et à une simplicité presque enfantine, jusqu'à un final de toute beauté.

Impressionant de sophistication, de la mise en scene au scénario, mademoiselle malgrés quelques défauts mineurs, fait tomber ses apparats pour faire détonner d'autant plus une magnifique simplicité.

Mademoiselle est un film à voir et à revoir, c'est déja prévu pour ma par, un diamant du cinéma moderne.