- Citation :
- Des trombes d’eau s’abattent sur Singapour. C’est la mousson.
Les nuages s’amoncellent aussi dans le cœur de Ling, professeur de chinois dans un lycée de garçons. Sa vie professionnelle est peu épanouissante et son mari, avec qui elle tente depuis plusieurs années d’avoir un enfant, de plus en plus fuyant.
Une amitié inattendue avec l’un de ses élèves va briser sa solitude et l’aider à prendre sa vie en main.
Quand un petit film l'air de rien nous prend par surprise, par sa... simplicité
Le film semble nous donner "simplement" au prime abord à partager le quotidien de cette femme (superbe Yann Yann Yeo/Yin) et on est en empathie avec elle. D'une part, grace à un script à l'argument (encore une fois) très simple qui est extremement bien structuré, très centré sur cette femme." Il nous décrit d'une maniere lancinante et répétitive le quotidien de Lin (je sais ca a l'air chiant, mais non, restez avec moi) communicant du vague à l'ame, et par ailleurs, il contribue à injecter de l'ambiguité et de la tension au film. Ce qui nous donne aussi à quelques détours assez surprenant.
Compte tenu de son sujet, on peut s'attendre à un film dépressif, ou on sur victimise cette femme, et pourtant absolument pas. Bien entendu on la plaint, le film a aussi quelques accents mélancolique mais il ne va jamais pour autant dans le misérabilisme victimaire, ni dans le film dépressif, et cela malgrés cette pluie quasiment incessante qui rythme les journées de cette femme. Il y a la bien une métaphore aussi sur ce qu'elle retient, mais ca contribue aussi à cette atmosphere particuliere. On en ressent une espece de douceur.
On a une caméra qui filme cette femme avec bcp de proximité, et en meme temps, sans voyeurisme, avec bcp de pudeur. l'interprétation, toute en retenue de Yann Yann Yeo y est aussi pour beaucoup aussi .Elle joue une personne admirable sur bien des égards On ressent sa solitude et ses tourments, mais elle a une douceur communicative, et une force tranquille. On sent une femme dans un véritable combat pour avancer, pour ses reves, et cela malgrés les problématiques et l'inertie bien visible de sa vie. On ne peut que s'attacher à cette femme qui fait de son mieux. On lui souhaite alors qu'elle s'en sorte.
Koh Jia Ler, Wei Lun, celui par qui "tout arrive" est trés bon aussi. Il sait sublimer ne serait ce que par un regard cette femme. Son admiration, pour elle est palpable. Il la regarde, mais on dirait qu'il voit son ame. Se dévellope alors une relation trés ambigue, et je n'en dirais pas plus.
Le Christopher Ming-Shun Lee dans le role de Andrew le mari de Lin a finalement peu de scenes, mais il est une présence significative dans le film. Il EST dur, il nous fait le portrait d'un homme difficile à aimer. Et pourtant, En peu de choses on sent tout les paradoxes de cet homme. Il EST dur, il n'est pas trés courageux, mais il est aussi dans un mal etre.
Yang Shi Bin, son pere est quasiment mutique, mais la aussi il est une présence imposante dans le role de cet homme en fin de vie. Il ponctue son interprétation d'homme usé et triste, par des moments ou il semble revivre. Tout passe, sans un mot encore une fois, dans des moments d'une extreme simplicité apparente, et ça en est magnifique.
A l'image du film, c'est simple, mais c'est beau.