L'histoire de cet homme qui disjoncte en partant dans la violence extrême est sans doute le chef d'oeuvre de Joël Schumacher et le rôle le plus impressionnant de Michael Douglas.
Chute Libre tire à boulets rouges sur les travers des sociétés occidentales capitalistes. On arrive même parfois à penser que le film s'oriente vers un "idéal communiste" tant le personnage veut réarranger la société à sa sauce (gel des prix trop chers à son gôut, faire d'un terrain de golf une aire de picnic pour tout le monde, la critique de villas opulantes indéscentes au milieu de la pauvreté la plus extrême...)
Le personnage de Michael Douglas est plus qu'interessant.
Car, difficile de s'identifier à un homme qui n'hésite pas à prendre flingues et battes de base ball en tout genre pour régler ses comptes et partir dans un extremisme forcement dangereux à chaques fois qu'on lui barre la route.
D'un autre côté, le personnage, de par certaines de ses actions, nous libère de nos frustations ou plutôt fantasmes, à jamais enfouis au fond de nous même...pour peu qu'on ne veuille pas comme lui atteindre le point de non retour dans sa folie devastatrice.
Le film est sacrément bien écrit grâce à des personnages aux nuances clairement perceptibles (celui du flic interprété par Robert Duval en est l'exemple), à des situations de la vie quotidienne extrement bien vues, réalistes à nous faire peur, Chute Libre devenant ainsi le film témoin d'une époque, d'une société décadente ressemblant de plus en plus à une jungle dont il faut survivre.
Schumacher fait à ce niveau son travail de réalisateur à la perfection, capte les émotions des personnages, la chaleur de L.A., synonyme d'une société étouffante, montre sans faire de concessions la descente aux enfers de cet homme licencié, jeté comme une vulgaire éponge, qui pour retrouver sa fille, pour se donner un but, bravera tous les interdits d'une société sans pitié.
A voir et à revoir...