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| La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" | |
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cineternel Utilisateur
Messages : 2785 Date d'inscription : 23/05/2010
| Sujet: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Sam 4 Juin - 23:53 | |
| Bon, réalisant qu'il n'est pas forcément facile de parler de la saga dans son ensemble sur des topics séparés, pourquoi ne pas le faire dans un sujet commun. Je vais commencer en mettant mes propres critiques des cinq films de la saga que j'avais crée au fur et à mesure pour un autre forum durant la semaine précédant la sortie de First Class (ça a été une sorte de compte-à-rebours et de pélerinage personnel, et un travail qui m'a pris ma semaine entière). Je mets les critiques sous spoilers pour plus de lisibilité (il suffit de dérouler la critique qui vous intéresse, c'est plus simple). PS: A cause d'une limite à la longueur des messages, j'ai dû faire trois posts séparés avec un maximum de deux critiques. Désolé pour ça !X-MenAnnée de sortie: 2000. Durée: 1h40.
Réalisateur: Bryan Singer. Scénaristes: Bryan Singer, David Hayter et Tom De Santo. Compositeur: Michael Kamen.
Casting: Hugh Jackman (Wolverine / Logan), Anna Paquin (Malicia / Marie), Patrick Stewart (Charles Xavier), Ian McKellen (Magnéto / Erik Lensherr), Famke Janssen (Jean Grey), James Marsden (Cyclope / Scott Summers), Halle Berry (Tornade / Ororo Munroe), Rebecca Romijn-Stamos (Mystique / Raven Darkholme), Bruce Davison (Sénateur Robert Kelly), Tyler Mane (Dents-de-Sabre / Victor Creed), Ray Park (Le Crapaud / Mortimer Toynbee) et Shawn Ashmore (Iceberg / Robert "Bobby" Drake).Bande-annonce: https://www.youtube.com/watch?v=Vi43Vr2yJqI - Spoiler:
L'Histoire
Dans un futur proche, un nouveau gène est apparu, le gène X. Les êtres détenteurs de ce gène acquiert des pouvoirs. On les appelle les mutants. Depuis la découverte de leur existence, ils ont suscité la peur, la haine et la violence. Rejetée, cette communauté cherche désespérément sa place dans l'ordre du monde.
Le sénateur Robert Kelly tente à présent de faire passer une nouvelle loi: le décret sur le fichage des mutants. Une loi visant à faire sortir les mutants de l'ombre et à les exposer à la discrimination des êtres humains normaux. Malgré les efforts du professeur Jean Grey, la polémique est plus vive que jamais. L'avenir semble bien sombre pour cette communauté.
La jeune Malicia a renoncé à sa vie d'antan le jour où elle a découvert son pouvoir terrifiant. Représentant un danger aussi bien pour les êtres que pour elle-même, incapable de trouver le réconfort d'un peu de chaleur humaine, elle mène désormais une vie d'errance, sans destination précise. Dans son voyage sans fin, elle rencontre un autre pommé de la vie, un homme qui lui ressemble, Logan / Wolverine, avec lequel elle se lie d'amitié malgré la nature solitaire de ce dernier. Logan, amnésique, est à la recherche de son passé et de son identité réelle, une quête qui est restée vaine jusqu'à présent et qui le hante depuis 15 ans.
Logan et Malicia se retrouvent pris malgré eux au centre d'un conflit entre deux groupes de mutants: les X-Men du professeur Charles Xavier, luttant pour la paix future entre humains et mutants, et la Confrérie des Mutants de Magnéto qui vise à asseoir la suprématie de cette nouvelle race après tant de souffrance de la part des humains.
Sauvés par les X-Men, ils découvrent l'école pour jeunes élèves surdoués dirigée par Xavier, en réalité un refuge secret pour les jeunes mutants et un havre de paix où ils sont acceptés pour ce qu'ils sont et où ils peuvent développer leurs pouvoirs sans avoir à se cacher. Tandis que Malicia tente de s'y intégrer, Xavier cherche à savoir pourquoi la Confrérie s'en est prise à Logan, soupçonnant que Magnéto prépare quelque chose. Il lui propose un marché: si Wolverine accepte d'aider les X-Men à découvrir pourquoi Magnéto s'intéresse à lui, Xavier mettra tout en oeuvre pour l'aider à retrouver son passé perdu.
Pendant ce temps, alors en pleine campagne pour l'adoption du décret, le sénateur Kelly est enlevé par les hommes de main de Magnéto...
Commentaires
En s'attaquant à l'univers des X-Men, le réalisateur Bryan Singer se lance dans un véritable défi: comment adapter cette saga de science-fiction en un film qui en traduise l'essentiel tout en en mettant en avant la richesse portée par des thèmes matures ?
La parti-pris adopté est alors intéressant: bien qu'étant un film de science-fiction, l'univers demeure réaliste et met en avant la dimension polémique de l'existence des mutants, laissant de côté tout ce qui pousse trop loin dans le fantastique. Singer établit alors un parallèle entre la condition des mutants, la condition des juifs sous la Seconde Guerre Mondiale (parallèle déjà présent dans les comics) et celle des homosexuels à l'époque contemporaine: plusieurs cas de différence mais qui rencontrent toutes la méfiance, voire la haine.
Pour appuyer sa vision, qui s'étend dans le film à l'ensemble de la communauté mutante, Singer se focalise pleinement sur deux personnages auxquels les spectateurs vont pouvoir réellement s'attacher: la jeune Malicia, adolescente "normale", et Wolverine, personnage charismatique et mystérieux et figure héroïque.
Mais pourquoi ces deux personnages alors qu'on aurait pu très bien en choisir deux autres ? La particularité de Malicia est que son pouvoir est une vraie malédiction que même les autres mutants craignent: interdite de contact humain sous peine de tuer la personne touchée. Pour une adolescente en quête de son identité et d'affection et à l'âge des premiers amours, c'est une révélation terrible que cette existence et cela renforce le mal-être qu'elle éprouve envers ses changements corporels soudains et violents (la mutation est directement liée aux changements survenants à l'adolescence, une autre thématique du film).
Wolverine, quant à lui, est un personnage très populaire, à la fois figure héroïque et bad boy au grand coeur. Mais surtout, c'est un personnage charismatique dont le passé demeure un mystère et cette quête identitaire est tout à fait dans l'esprit de l'histoire.
La relation fraternelle qui unit ces deux personnages dans le film est sincère et nous réserve quelques unes des scènes les plus touchantes du film.
Le film se décompose en deux parties.
La première est celle de la cavale qui met en avant la portée polémique du film et l'existence sinistre des personnages de Malicia et de Wolverine. Cette partie est, à mon sens, la plus réussie car elle arrive vraiment à mettre le spectateur dans le contexte de cet univers aux thèmes matures et assez durs.
On est ainsi introduit dans le climat de jeunes gens qui se découvrent comme différents et qui ne trouvent pas le soutien espéré, des discussions diplomatiques visant à nuire à une catégorie de citoyens qui inspirent la peur malgré eux, et de cette fuite en avant, cachés, sans croire à l'avenir.
Et le plus incroyable, c'est que tout est dit en une demie-heure. Le réalisateur nous a gagné, l'univers est très bien introduit, on y croit, on s'est attaché aux deux personnages, et on attend à présent de voir quelle histoire va nous être racontée à partir de cette base.
C'est là que la deuxième partie commence et que le film devient moins intéressant. En effet, aussi bizarre que cela puisse paraître, on est encore dans une sorte d'introduction de l'univers... jusqu'au bout du film. Alors que la première partie introduit l'univers "extérieur" assez réaliste, la deuxième partie introduit l'univers du quotidien des X-Men, beaucoup plus "science-fiction" (le X-Jet, Cérébro...), ce qui occasionne deux parties très différentes qui contrastent assez.
Et l'histoire ? Bah, c'est un peu le défaut du film, on découvre avant tout un univers et on s'attarde à introduire efficacement des personnages importants, mais l'histoire derrière est somme toute assez banale et presque prétexte. J'irais jusqu'à dire que la menace du film est même un peu kitsch.
Finalement, le coeur du film, c'est moins l'histoire que sa galerie de personnages charismatiques aux psychologies travaillées. Pas tous les personnages d'ailleurs parce que seule une poignée est mise en avant (Wolverine, Malicia, Xavier, Magnéto, Jean Grey, le sénateur Kelly), tandis que tous les autres restent au second plan, voire font office de figurants.
Ainsi, Cyclope (le leader des X-Men dans les comics) est un personnage totalement sous-exploité, si bien qu'une scène du film où il dit "être prêt à prendre la relève de Xavier" tombe à plat car on ne nous a rien montré qui laisse présager qu'il ait le tempérament d'un leader, encore moins d'un gars mature (on a juste envie de lui foutre des baffes dès qu'il l'ouvre en fait). Et Tornade ne sert tout simplement à rien, ses seuls moments marquants se limitant aux scènes d'action.
Mais les personnages qui sont vraiment mis en avant sont, eux, très intéressants. Ce qui est vraiment dommage par contre, c'est qu'à part pour Wolverine, le film est vraiment trop court pour nous laisser le temps de profiter de ces derniers et, lorsque le générique commence, on n'a qu'une envie: c'est de les revoir.
Les comédiens principaux sont très convaincants. Hugh Jackman devient véritablement Wolverine sous nos yeux, tandis qu'Anna Paquin arrive à nous toucher en Malicia). Patrick Stewart (Charles Xavier) et Ian McKellen (Magnéto) ne sont pas en reste, rivalisant de charisme et laissant profiler l'ombre d'un affrontement qui s'annonce grandiose (bien sûr, tout ça, c'était avant l'opus final complètement foiré !). Famke Janssen (Jean Grey) s'en tire également bien, même si son rôle est moins important.
Concernant les acteurs qui n'ont rien à faire à part des scènes d'action, ça va de ceux qui sont encore sympathiques et ont un certain charisme (James Marsden, Halle Berry, Rebecca Romijn), à ceux qui n'en ont pas (Tyler Mane, Ray Park).
Une galerie de personnages sympathiques mais inégale donc (heureusement, les moins intéressants sont totalement au second plan), un défaut qui sera là aussi absent du second opus (en fait, je viens seulement de le réaliser à l'instant, mais la galerie de personnages de X-Men 2 est un quasi-sans-faute, même si Wolverine et Diablo monopolisent pas mal l'attention).
Au niveau de la réalisation, on sent que le style de Bryan Singer n'est pas encore abouti dans ce premier opus (le deuxième est une toute autre paire de manche). Certaines séquences sont plus réussies que d'autres et, majoritairement, la première partie est très bien menée, mais la seconde, plus orientée science-fiction, souffre d'un certain manque de moyens plus ou moins apparent à l'écran.
Enfin, les scènes d'action sont de qualité très variable. Les premières scènes d'action du film (la cage, la neige) sont franchement moyennes, tandis que celles de la dernière ligne droite sont une vraie réussite, très jouissives.
Quant à la musique, très orientée "film de SF" (notamment pour le thème principal), je trouve la bande originale fabuleuse.
Au final, qu'est-ce que je pense de ce premier X-Men ?
Pris dans le contexte de la saga, comme un film d'introduction, c'est une réussite. Les bases de l'univers sont généralement bien introduites, le film est prenant, la galerie de personnages est attachante... C'est une très bonne introduction en prévision du film X-Men 2 qui commence les choses sérieuses.
Maintenant, en tant que film en soi, je ne pense pas que le premier X-Men se suffise à lui-même. Je pense qu'il a au moins besoin au moins du deuxième opus pour vraiment exister et pouvoir s'épanouir.
Mais ne vous méprenez pas, X-Men est un bon film, incontestablement. Bryan Singer a fait du très bon travail, avant de se surpasser complètement sur l'opus suivant. Mais je trouve que le film prend vraiment tout son sens dès lors qu'il est associé au deuxième film, l'ensemble étant alors véritablement excellent.
Reste que, déjà à l'époque, X-Men a marqué parmi les adaptations de comics, installant la saga sur la durée parmi les productions phare de la Fox (eh oui, ça fait déjà 10 ans !). X-Men 2 (X2)Année de sortie: 2003. Durée: 2h08.
Réalisateur: Bryan Singer. Scénaristes: Bryan Singer, David Hayter, Zak Penn, Michael Dougherty et Dan Harris. Compositeur: John Ottman.
Casting: Hugh Jackman (Wolverine / Logan), Brian Cox (Colonel William Stryker), Patrick Stewart (Charles Xavier), Ian McKellen (Magnéto / Erik Lensherr), Halle Berry (Tornade / Ororo Munroe), Famke Janssen (Jean Grey), Alan Cumming (Diablo / Kurt Wagner), Rebecca Romijn-Stamos (Mystique / Raven Darkholme), Shawn Ashmore (Iceberg / Robert "Bobby" Drake), Anna Paquin (Malicia / Marie), Aaron Stanford (Pyro / John Allerdyce), James Marsden (Cyclope / Scott Summers), Kelly Hu (Lady Deathstrike / Yuriko Oyama) et Daniel Cudmore (Colossus / Peter Rasputin).Bandes-annonces: https://www.youtube.com/watch?v=QotW3n9P3N4 https://www.youtube.com/watch?v=oD6kFTGP17A&feature=related - Spoiler:
L'Histoire
Un attentat mené par le mutant Diablo contre le président des Etats-Unis aggrave les tensions autour du décret de fichage des mutants. La communauté mutante prend peur que la menace d'une guerre entre les deux espèces soit imminente. Le professeur Charles Xavier envoie Tornade et Jean Grey pour retrouver le mutant en cavale et enquêter sur les récents événements. Mais l'assassin qu'elles découvrent est, malgré son apparence de démon, un homme pieux, caché dans une église et incapable du moindre mal. Que s'est-il donc passé ?
Pendant ce temps, à la Maison Blanche, le colonel William Stryker, le président des Etats-Unis et le sénateur Robert Kelly (en réalité Mystique, infiltrée dans le gouvernement pour retrouver Magnéto) discutent de l'école Xavier et des mutants qu'elle abrite. Une opération militaire est ordonnée.
Tandis que Charles Xavier et Cyclope rendent visite à Magnéto dans sa prison de plastique (conçue pour qu'il ne puisse pas s'échapper en utilisant son pouvoir de manipulation du métal), ils sont capturés par les hommes de Stryker. Au même moment, une attaque est lancée sur l'école Xavier. Grâce à Wolverine, la plupart des jeunes mutants parviennent à s'enfuir, désormais traqués, mais certains sont capturés. Wolverine, Malicia, Iceberg et Pyro parviennent à fuir ensemble, cherchant désormais un refuge.
Mystique, quant à elle, retrouve la trace de Magnéto et parvient à le faire évader. Elle a aussi découvert quelque chose de bien plus grave: Stryker prépare un complot de grande envergure visant à annihiler purement et simplement la race mutante.
La menace d'une guerre ouverte entre humains et mutants se fait plus précise que jamais. Seuls les efforts combinés des X-Men et de la Confrérie peuvent encore arrêter ce complot avant que la guerre soit déclarée. Mais peuvent-ils vraiment se faire confiance ?
Commentaires
Ce second opus de la trilogie X-Men reprend précisément là où le premier s'était arrêté. Sur le conseil de Xavier, Wolverine se rend à Alkali Lake pour enquêter sur son passé perdu, en vain: le complexe militaire est abandonné depuis des années.
Pourtant cette quête ne sera pas vaine: X-Men 2 est le film de Wolverine, un film où son passé va brutalement refaire surface. Si la menace du film concerne la communauté mutante toute entière, Logan est plus que jamais au centre de l'intrigue.
C'est aussi une histoire qui devait amener logiquement à X-Men 3. Plus que jamais, la tension autour du décret de fichage des mutants est tendue, un mutant ayant directement attenté à la vie du président. Cet acte haineux a pris une ampleur telle qu'une déclaration de guerre entre les deux races semble imminente. Mais les choses sont-elles bien telles qu'elles semblent être ? Ou les deux camps sont-ils manipulés par des forces visant à provoquer cette guerre ?
Les humains lancent le premier assaut. L'école Xavier, refuge pour les mutants et symbole de l'espoir en un avenir meilleur pour cette communauté, est attaquée. Les X-Men et la Confrérie décident d'unir la force dans cette lutte pour leur survie. Mais si les X-Men tentent d'enquêter pour démontrer la théorie d'un complot afin de calmer le jeu, les intentions de Magnéto ne sont pas aussi claires.
Stryker, l'homme qui semble au centre de tout, partage un passé commun avec Wolverine. Il est l'homme qui lui a posé son squelette d'adamantium et qui est responsable de son amnésie. Pris dans cette lutte pour la survie de l'espèce mutante, il va devoir trouver un équilibre entre les enjeux qui se jouent aujourd'hui et son désir de retrouver Stryker pour obtenir enfin toutes les réponses.
Les autres personnages ne sont pas non plus en reste. Si Wolverine tient la vedette du film, un nouveau venu fait une entrée remarquable: Diablo. Sa première apparition, qui est aussi la scène d'ouverture du film, est tout simplement mythique, et le personnage fascine ensuite par sa personnalité, dégageant une véritable aura. Sa présence et la forte sympathie qui émanent de ce personnage sont telles qu'il devient l'égal du mutant griffu.
Mais même de manière générale, alors que le premier film se centrait pleinement sur Wolverine et Malicia, on s'attarde ici sur davantage de personnages.
Ainsi, une scène phare du film implique le personnage de Bobby Drake (Iceberg) qui doit faire face au regard de sa famille alors que celle-ci vient de découvrir sa nature de mutant. C'est une scène forte émotionnellement, sur laquelle Singer a pu pleinement porter le parallèle avec les homosexuels. L'attitude des parents est intelligente, ne rejetant pas mais ne comprenant pas et s'interrogeant ("As-tu déjà essayé de ne pas être mutant ?"), tandis que la frustration que le frère ressent envers l'existence des mutants se transforme en haine et prend le pas sur l'amour fraternel.
Cette scène devient alors horrible. Alors qu'on découvre une maison envahie par les photos d'une famille heureuse, attisant la frustration de son meilleur ami John Allerdyce (Pyro) qui n'a visiblement pas connu cette enfance heureuse, la découverte de ce secret fait littéralement exploser cette famille sous nos yeux, et c'est en étranger que Bobby quitte amèrement le cocon familial.
Hors de ses problèmes familiaux, Bobby est aussi soumis aux difficultés de sa relation avec Malicia, la jeune femme qui ne peut être touchée, les empêchant ainsi d'échanger la moindre preuve physique d'affection sous risque de mort. Malicia, qui était un des deux personnages principaux du premier film, est ici un rôle secondaire, ce qui est un peu dommage vu toute l'émotion que cette adolescente maudite suscitait. Mais elle semble enfin avoir trouvé sa place malgré les difficultés et elle cherche actuellement à créer son bonheur au lieu de fuir, ce qui est un énorme changement pour le personnage.
Pyro, quant à lui, est le meilleur ami de Bobby et un peu son miroir. N'ayant pas eu une enfance heureuse comme Bobby, il a vécu dans la frustration de ne pouvoir divulguer ses pouvoirs au grand jour.
Cela est évident dans une des premières scènes du film où, au cours d'une visite au musée, les mutants sont soumis à l'hostilité des autres visiteurs. John a un bref instant d'égarement où il dévoile ses capacités, lâchant un petit incendie sur le manteau d'un gars qui l'ennuyait. Lui trouve cela amusant et être au centre des attentions des visiteurs, terrorisés, semble lui plaire. Mais il se fait aussitôt recadrer par Xavier. Cette situation traduit d'office deux choses: même au sein de l'école Xavier, Pyro ne trouve pas son épanouissement. Il aspire à être reconnu à sa "juste valeur", comme un jeune homme possédant un talent incroyable, mais personne ne le reconnait comme tel, juste comme un élève arrogant et impulsif. Cet incident révèle aussi une nature cachée du personnage: une certaine tendance au sadisme.
Cette tendance prend des proportions démesurées plus loin dans le film alors que Pyro nous fait une démonstration impressionnante de ses pouvoirs. Dans un élan de colère et en parfait pyromane, John attaque la police, non par légitime défense mais par pour le simple plaisir de les faire souffrir... pour se faire aussitôt calmer de manière brutale par Malicia.
Sans cesse recadré, ne pouvant trouver son épanouissement dans la doctrine de Xavier, il rencontre néanmoins un homme qui reconnait enfin son mérite et ses talents et qui l'encourage à les dévoiler au grand jour et à tirer profit au lieu de se cacher: Magnéto. Le même Magnéto qui, quelques instants auparavant, se foutait de lui en apprenant que Xavier avait véhiculé à ses élèves les conceptions manichéennes de "gentils" et "méchants" pour illustrer leur conflit. Pyro réalise alors que la réalité des divergences entre Xavier et Magnéto est loin d'être aussi simple et, pris entre un mentor qui lui propose une existence "normale" et un mentor qui lui laisse entrevoir un avenir grandiose, le jeune homme est amené à faire un choix qui décidera de son existence future.
Car enfin, si le premier film reposait bien sur cette vision manichéenne, les choses sont tout autres ici. On découvre un Xavier qui, dans la poursuite de son idéal, cache quelques secrets sombres, tandis que Magnéto est davantage un leader qu'un terroriste unilatéral ayant perdu ses illusions de "l'Amérique libre des nouveaux départs". La caractérisation des deux hommes fait ici merveille, Xavier devenait par l'ironie des choses l'individu dangereux et Magnéto l'homme providence. Et William Stryker, l'homme qui détient toutes les clés du conflit, découvre à ses dépends ce qu'il en coûte de jouer avec les forces de la nature (le dernier acte du film illustre d'ailleurs cela intelligemment de manière métaphorique, Stryker perdant totalement le contrôle face à un adversaire contre lequel nul ne peut rien).
Les autres personnages ont aussi généralement un plus grand rôle que dans le premier film, chacun ayant ses moments. On découvre ainsi une Jean Grey troublée par l'évolution démesurée de ses pouvoirs, ne parvenant plus à les contrôler et éveillant ainsi de nouveau la peur qui la hantait dans son enfance. Elle cherche à nouveau la sécurité et deux hommes, amoureux, peuvent l'y permettre. Le premier est Cyclope, son petit ami, et le second est le bad boy Wolverine. Mais, malgré leurs sentiments sincères, tout deux finissent par la blesser à leur façon. Jean doit cependant faire un choix, et celui-ci s'avèrera aussi surprenant qu'inattendu. Je n'en dis pas plus, mais ce choix domine la conclusion du film, vraiment marquante.
Tornade, complètement inutile dans le premier film (à part pour les scènes d'action), se voit ici doter d'un rôle plus important. Si le personnage souffre encore d'un manque de développement, elle démontre des qualités de leader intéressantes dans cette période de conflit où les mutants regroupés ne peuvent se tourner ni vers Xavier, ni vers Cyclope. Sa haine envers les humains est aussi abordée dans ses discussions avec Diablo, permettant ainsi de comprendre que, ce qui manque à la jeune femme, c'est la compassion et la foi en l'avenir, des valeurs pourtant prônées aussi par Xavier.
Mystique, le seul membre de la Confrérie à ne pas avoir abandonné Magnéto et à chercher à le libérer, dispose elle aussi de nombreuses scènes mettant en avant son talent de métamorphe. Elle fait partie de ces mutants qui assume pleinement ce qu'ils sont en dépit du regard d'autrui (l'idéologie représentée par Magnéto, même s'il sombre un peu trop dans les dérives), quitte à vouer une haine pour les humains. Elle est aussi représentée comme l'équivalent mutant de "la femme fatale", une superbe créature qui fait tourner la tête des hommes, magnifique dans sa forme bleue aux yeux de Magnéto et magnifiques aux yeux des autres hommes quand elle utilise ses talents pour prendre les traits d'une superbe créature humaine.
Une scène revient d'ailleurs sur la rivalité qu'elle entretenait avec Wolverine dans l'affrontement de la Statue de Liberté dans le premier film, traduisant une tension sexuelle énorme venant à la fois de sa part, mais aussi de la part de Wolverine qui se voit proposer aussi l'opportunité s'assouvir son désir sexuel d'une femme qu'il ne peut avoir, soumis à l'épreuve de tentation. Ultimement, cette scène révèle aussi la nature des sentiments véritables de Wolverine pour Jean, si son amour n'est que superficiel ou s'il est sincère et prend en compte l'individualité de la jeune femme, le fait qu'elle est unique. Et c'est cela qui crée la tension.
Et Cyclope, alias le leader des X-Men dans les comics, et qui était assez agaçant dans le premier film ? Bah, il sert à rien. Encore, dans le premier film, il était sympathique lors des scènes d'affrontements vers la fin, mais là le personnage a atteint des sommets dans l'inutilité.
Les interprètes de tout ce beau monde, quant à eux, sont également très convaincants. Comparé à X-Men 1 où Dents-de-Sabre et le Crapaud n'étaient vraiment pas terribles et pas charismatiques pour un sou, ici la galerie de personnages est superbe et vraiment bien incarnée. Hugh Jackman (Wolverine), Alan Cumming (Diablo) et Ian McKellen (Magnéto) sont particulièrement excellents, livrant des interprétations puissantes de leurs personnages qui illuminent le film.
Au final, on tient ici un film beaucoup plus complet que le premier, avec des personnages plus travaillées et dont les intrigues réunies forment un ensemble parfait. Si X-Men 2 est clairement le film de Wolverine, la plupart des personnages parviennent à exister, on a aperçu intéressant de leurs états d'esprit, et ce deuxième opus s'inscrit ainsi vraiment dans la continuité des éléments introduits dans le premier film tout en étant très nettement l'univers. Le tout augurant d'un chapitre final qui s'annonçait comme explosif (notez bien l'imparfait !).
La dimension sociale de l'univers des X-Men est toutefois ici moins présente, le film étant davantage porté sur l'action, malgré quelques très bonnes scènes sur les hautes sphères du gouvernement américain. Après avoir passé tout le premier opus à introduire l'univers sans vraiment décoller du point de vue de l'intrigue, le second film se lance aussitôt dans le vif du sujet dès la séquence d'ouverture et ne perd pas un instant.
Et ce qui est remarquable dans X-Men 2, c'est qu'il est géré de manière admirable. Il y a tout (si bien qu'à la fin, on pourrait en rester là malgré la porte ouverte à un troisième opus) et il n'y a pas trop. Toutes les scènes sont nécessaires au film, le montage jouait également à en enchainer plusieurs en parallèles, notamment vers l'élément modificateur pour traduire un seul moment de chute du genre mutant tout en rendant la tension beaucoup plus forte.
La mise en scène de Bryan Singer est aussi beaucoup plus travaillée que dans le premier X-Men. C'est beaucoup mieux filmé, et avec davantage d'originalité (la séquence d'ouverture est un monument en terme de choix de mise en scène et d'angles de caméra), et beaucoup plus rythmé. Et les séquences d'affrontements sont généralement superbes (malgré deux nettement moins convaincantes et qui s'avèrent être les deux impliquant Cyclope). Le moment fort du film, la séquence d'affrontement entre Wolverine et Deathstrike, arrivent à retraduire la violence de l'affrontement par les mouvements de caméra (voir par exemple la manière dont elle se déplace avant de s'arrêter net lorsque Wolverine empale Deathstrike).
S'il avait déjà fourni un travail tout à fait honorable sur le premier film, l'évolution de Singer en tant que réalisateur est ici énorme, fournissant un film qui surpasse très nettement le premier en terme de réalisation. Et, comme soulevé plus haut, c'est également le cas du point de vue du scénario, Bryan Singer et David Hayter, auxquels se sont joints de nouveaux scénaristes, ayant tout introduit dans le premier film pour véritablement se lâcher pleinement ici. Et ils lâchent une grosse bombe qui laisse augurer d'un final très prometteur.
La bande originale, quant à elle, n'a rien à voir avec celle du premier opus (changement de compositeur, Michael Kamen laissant la place à John Ottman). Aucun des thèmes n'est repris et l'identité musicale en elle-même est très différente (plus portée "action" que les musiques de Kamen qui était plus portées "film de SF"). Si je trouve la BO moins belle que dans le premier opus, elle colle en revanche bien à l'ambiance du film, lui-même très différent de son prédécesseur.
Surpassant le premier opus (et les suivants) sur quasiment tous les points et remplissant parfaitement son office de film de divertissement à grand spectacle bien foutu et intelligent, X-Men 2 est un excellent film et, à ce jour, le meilleur de la saga X-Men (bon, il semblerait que le nouveau film, X-Men: Le Commencement, viendrait de le détrôner à en croire les premières critiques. On verra bien !).
Et, en voyant ce film, c'est à se demander vraiment comment la Fox a pu laisser la saga sombrer dans la médiocrité pour la conclusion de la trilogie et le préquel sur Wolverine avec des bases pareilles ? Et aussi comment Bryan Singer a pu livrer un Superman Returns aussi mauvais après avoir pourtant atteint un réel niveau d'excellence sur son film précédent ?
A noter aussi que le succès de X-Men 2 a amené à la mise en chantier d'un film spin-off basé sur le passé de Wolverine, en plus du troisième opus de la trilogie. X-Men Origins: Wolverine, sorti en 2009 et réalisé par Gavin Hood, sert ainsi de préquelle aux événements du film.
Dernière édition par cineternel le Lun 27 Juin - 23:11, édité 3 fois | |
| | | cineternel Utilisateur
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| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Sam 4 Juin - 23:54 | |
| X-Men: L'Affrontement Final (X-Men: The Last Stand)Année de sortie: 2006. Durée: 1h39.
Réalisateur: Brett Ratner. Scénaristes: Simon Kinberg et Zak Penn. Compositeur: John Powell.
Casting: Hugh Jackman (Wolverine / Logan), Halle Berry (Tornade / Ororo Munroe), Ian McKellen (Magnéto / Erik Lensherr), Famke Janssen (Phénix / Jean Grey), Kelsey Grammer (Le Fauve / Henry "Hank" McCoy), Patrick Stewart (Charles Xavier), Shawn Ashmore (Iceberg / Robert "Bobby" Drake), Anna Paquin (Malicia / Marie), Ellen Page (Shadowcat / Kitty Pryde), Aaron Stanford (Pyro / John Allerdyce), Vinnie Jones (Le Fléau / Cain Marko), Rebecca Romijn (Mystique / Raven Darkholme), James Marsden (Cyclope / Scott Summers), Ben Foster (Angel / Warren Worthington III), Daniel Cudmore (Colossus / Peter Rasputin) et Dania Ramirez (Callisto).Bandes-annonces: https://www.youtube.com/watch?v=2NnMzjkEgZM https://www.youtube.com/watch?v=mrhP6yuzUtQ - Spoiler:
L'HistoireDepuis les événements d'Alkali Lake, la situation de la communauté mutante a bien changé. Le président des Etats-Unis est enfin à leur écoute et le Dr. Hank McCoy, mutant connu sous le nom du Fauve, représente leurs intérêts au sein du gouvernement. Magnéto, quant à lui, est poursuivi par les autorités pour crime contre l'humanité.
Un événement miraculeux va toutefois raviver les tensions autour de la controverse sur l'existence des mutants: la découverte d'un remède contre la mutation, l'antidote. Cette nouvelle apporte un vent d'espoir à certains, voyant enfin l'opportunité de devenir "normaux" et de s'intégrer à la société, tandis que d'autres voient le remède comme une hérésie, considérant qu'il n'y a rien à guérir.
C'est notamment le cas de la Confrérie qui a toujours perçu les mutants comme le stade suivant de l'évolution, la race "homo-superior" vouée à remplacer les "homo-sapiens" et dont il est persuadé d'être le guide providentiel dans sa conquête de la planète. L'annonce de la création de l'antidote et le vent de contestation qu'elle a soulevé dans la communauté mutante est l'occasion qu'il attendait pour agrandir ses troupes en prévision d'une grande guerre contre l'humanité.
Alors que la communauté mutante toute entière est amenée à prendre position sur la question du remède, Xavier et ses X-Men ont un autre problème sur les bras: Jean Grey est mystérieusement réapparu dans leur vie, possédée par une entité chaotique connue sous le nom du Phénix. Cette seconde personnalité à la puissance démesurée qui intéresse de très près Magnéto, espérant pouvoir la rallier à sa cause.
Alors que Jean sombre dans la folie, Xavier et Magnéto s'apprêtent à confronter le Phénix. Les événements qui en découleront détermineront l'issue de la guerre et le destin final des mutants et de l'humanité toute entière...CommentairesAlors que X-Men: First Class sort dans nos salles, je complète ma série de critiques avec celle du dernier opus de la trilogie originale. [Note: J'avais fait la critique de Wolverine avant. J'ai fini celle de X-Men 3 la veille de la sortie de First Class.]X-Men: L'Affrontement Final est un film réalisé par Brett Ratner, le réalisateur des deux premiers films, Bryan Singer, étant parti avec ses scénaristes pour réaliser le médiocre Superman Returns. A ce stade, X-Men 2 a fait son effet et les fans sont dans l'attente d'un dernier opus aussi bon, voire meilleur, et encore plus épique, et c'est donc à Ratner que revient la charge d'être à la hauteur de ces attentes. A la base du film, on trouve deux idées de départ intéressantes: la découverte d'un antidote à la mutation, offrant ainsi à de nombreux mutants une nouvelle chance d'intégration dans la société, mais qui suscite évidemment de nombreux questionnements éthiques et existentiels et qui déclenche une vive controverse autour de l'idée même de se faire "guérir" de sa nature, et surtout la tant attendue adaptation de la saga du Phénix Noir, avec le retour de Jean Grey et la menace qu'elle représente désormais. Le potentiel pour créer une bonne histoire dramatique est indéniablement là. Et ces deux idées entrent tout à fait dans l'idée d'une conclusion de saga, par la possibilité pour les mutants de revenir en arrière, de dire non à l'évolution qui a toujours été perçue comme une malédiction par une bonne partie de la communauté mutante, et de l'autre côté le stade final de l'évolution personnifié par le Phénix. Il y a une sorte d'opposition entre l'Alpha (prôné par les humains) et l'Oméga (du côté de l'idéologie du "surhomme" prônée par Magnéto) qui illustre magnifiquement le conflit final au centre duquel vont se retrouver les X-Men alors que le destin final de la communauté mutante, et même de l'humanité toute entière, se joue. Malheureusement, ce grand conflit épique aux enjeux philosophiques se voit très vite balayé d'un revers de la main par Ratner qui prône d'office deux directions pour son film: des scènes d'action où ça pète dans tous les sens et une dimension comique prononcée. L'objectif est de divertir le spectateur avec un film pop-corn bien fun. Ces intentions se manifestent trop tôt dans le film, lorsqu'on retrouve ce "futur pas si éloigné" qui s'avère... être le futur apocalyptique de la saga "Days of Future Past". Les X-Men se retrouvent au centre d'un déluge d'explosions, traqués par les Sentinelles. Cette scène de combat est mythique: alors que les X-Men sont censés lutter pour leur survie, attaqués par des adversaires meurtriers, il n'y a absolument aucune tension. C'est juste une banale scène d'action où les X-Men montrent leurs pouvoirs à tour de rôle et où Wolverine ouvre le bal de l'humour bien lourd en allumant son cigare dans un incendie. On n'a même pas l'impression qu'ils font face à un ennemi (puisqu'il n'y a en réalité qu'une seule Sentinelle qui apparaisse dans cette scène), ce dernier restant sans cesse dans l'ombre, sa présence n'étant signalée que par des tirs de laser, des missiles et des voitures tombant du ciel. Mais le fait qu'on économise sur le budget ne doit pas signifier pour autant qu'on doit priver les fans de ce qu'ils attendent, ne serait-ce qu'un peu. Aussi Wolverine décapite t-il la sentinelle et on peut alors admirer une magnifique tête de robot d'un jouet Bandai. Au moins, cette scène a le mérite de bien introduire les défauts du film: c'est pauvre, c'est idiot et aussi très mal mis en scène. Il s'avère que ce futur apocalyptique n'était qu'une illusion crée par la Salle des Dangers, la fameuse scène que les fans attendaient depuis le premier film. Si l'idée de base est amusante (le "futur pas si éloigné" qui s'avère le futur apocalyptique des comics, pour finalement découvrir qu'on est bien dans le présent) et si l'on doit reconnaître que c'était un moyen original d'introduire la Salle des Dangers, on est néanmoins fixé sur une chose: les scènes d'action selon Ratner, ce sont des explosions dans tous les sens et des Action Man en combinaisons latex avec des pouvoirs. Non, en fait, on est même aussi fixé sur deux choses: il va y avoir pas mal de fan-service. Et en effet, le début du film traduit déjà cette idée: Tornade maîtrise à présent l'ensemble de ses pouvoirs (plutôt que de montrer comment, le film préfère la mettre en action et la pauvre Tornade a plus l'air d'une héroïne de jeux vidéo que d'un personnage à part entière), Angel et le Fauve sont introduits très tôt dans le film, le Phénix est bien au centre de l'intrigue, Bobby prend sa forme d'Iceberg, le duel entre Bobby et Pyro (attendu depuis le film précédent) a bien lieu, les Sentinelles sont présentes (enfin, il y en a une et on la voit même pas, mais elle est bien censé être là...), la Salle des Dangers est bien présente comme on l'a vu, et surtout Wolverine /Jackman est omniprésent... La Fox a dû se dire "C'est le dernier film de la trilogie, on se lâcher et donner aux fans tout ce qu'ils attendent, ça fera vendre !" Le problème, c'est que les scénaristes ne peuvent pas toujours savoir comment insérer intelligemment certains éléments à une histoire qui ne s'y prête pas forcément, et surtout que ça a souvent été très mal foutu (tant en terme d'écriture que de réalisation). Je m'attarderais donc sur le noyau dramatique puisque le film enchaîne très vite dessus. On trouve diverses intrigues qui composent un noyau assez bancal: l'antidote, la réapparition de Jean/Phénix, et le triangle amoureux entre Bobby, Malicia et Kitty (Twilight avant l'heure !). Je dis bancal parce que l'ensemble ne forme pas vraiment un tout cohérent, l'enchaînement ne semblant pas disposer d'une quelconque logique et les croisements entre les différentes intrigues ne faisant pas véritablement sens quelque part, ça reste très superficiel. Commençons par l'intrigue sur l'antidote. Le potentiel est vraiment fort et on peut s'attendre à des réflexions intéressantes qui puissent mûrir au fur et à mesure du film. Sauf que les vrais éléments de réponse sont balancés d'emblée dans une scène de deux minutes: "La mutation n'est pas une maladie. On n'a pas besoin de remède." et "Est-ce égoïste que de chercher à se protéger des persécutions ? Certains mutants ne peuvent pas cacher leur nature contrairement à d'autres.". Et pour les éléments de réponse... Bah, on les attend encore ! Le problème avec cette intrigue, ce n'est pas qu'elle n'est pas intéressante mais qu'elle n'est guère développée et sert juste de prétexte au conflit (donc aux scènes d'action). L'antidote n'est qu'une excuse, alors que c'est un élément qui aurait vraiment pu exister par lui-même. Là encore, le manque d'ambition du film est sidérant. Evidemment, on devine qu'il va vite y avoir des dérives, des "vaccins forcés", utilisés par l'armée contre les mutants jugés dangereux, comme Magnéto. Le remède devient une arme et cela entraîne inévitablement le conflit avec des mutants prêts à se battre pour défendre leur espèce, alimentant ainsi l'armée de Magnéto. En fait, le scénario est tellement prévisible et les personnages tellement cons (à ne jamais anticiper la réaction logique du camp opposé) que l'histoire n'est tout simplement pas passionnante. Et dans la manière dont c'est mis en scène, c'est encore pire: les attentats de Magnéto (le camion-prison, Pyro qui met le feu à un laboratoire...) ne sont vraiment pas impressionnants et font même assez kitsch, et Brett Ratner tente de mettre en parallèle Magnéto (Ian McKellen en roue libre) avec Ben Laden (la déclaration de guerre à la télévision) mais on n'y croit pas un seul instant. Et en tant que leader terroriste, on a vu mieux: un leader terroriste qui réunit ses troupes en prévision de la grande bataille, celle qui va changer la face du monde, dans... une forêt. Avec une petite trappe qui mène au QG de la Confrérie... Sérieusement, sur les 120 millions de dollars de budget, combien ne sont pas passés dans l'impressionnante campagne de promotion mais dans le film même ? Et surtout, les scènes de combat du film ne sont absolument pas spectaculaires, encore moins épiques. Déjà la scène de la fourgonnette et celle de la forêt sont grotesques (franchement, qui peut croire une seule seconde que Wolverine donne vraiment des coups de griffe avec cette chorégraphie ridicule et cette manière de filmer qui touche au néant ? On voit juste Hugh Jackman s'agiter dans tous les sens en surjouant et une caméra qui se contente de le suivre), mais l'affrontement final est peut-être même encore pire... Alors que ça devrait être le climax du film et la bataille la plus épique de la saga, l'affrontement final a vraiment de quoi décevoir. Les décors sont incroyablement pauvres, la stratégie de Magnéto n'a strictement aucun sens et les effets spéciaux sont vraiment mal insérés dans l'action. Et puis, alors qu'il y a bien 200 figurants dans la scène de la forêt, pourquoi seule une cinquantaine accompagne Magnéto sur le pont ? Mystère ! Ensuite, le pire de tout: pour éviter de subir le même sort que les flics du premier X-Men, les militaires partent au combat avec des fusils en plastique équipées de seringues (décidément, après la tête de robot, c'est la foire aux jouets !). Bonjour l'édulcoration ! Bien évidemment, en partant de là, on devine que la bataille finale prêtera plus à rire jaune qu'à s'extasier devant un final épique et qu'il ne faut pas s'attendre à beaucoup de morts. Avant même de le voir, on pouvait s'attendre à un affrontement final du pauvre. Et effectivement, le spectacle est vraiment atroce, une espèce de farce ! Parlons aussi du face à face tant attendu entre Bobby et Pyro (qui ont nourri une certaine rivalité assez subtile dans le deuxième film): deux garçons qui se font face, immobiles, en balançant de la neige et des flammes droit devant eux. Et Bobby qui se transforme en Iceberg sans trop qu'on sache pourquoi. Encore une fois, l'absence d'originalité et d'ambition de la réalisation fait vraiment pitié à voir, se reposant totalement sur les effets visuels. Et surtout, la fin de cette intrigue est une véritable trahison envers l'esprit de la saga. Comment les X-Men ont-ils pu en venir à utiliser l'antidote sur leurs ennemis en dépit des problèmes éthiques que cela pose ? Ce sont censés être les protecteurs des humains et les défenseurs d'une cohabitation pacifique possible entre les deux espèces, pas des tyrans qui se débarrassent de leurs ennemis en employant des méthodes douteuses. Merci la Fox pour cette fin complètement à côté de la plaque ! Fin par ailleurs un peu facile pour mettre fin aux hostilités, le film sera resté débile jusqu'à la fin. Maintenant, l'intrigue sur le Phénix. On attendait une prestation intense de la part de Famke Janssen. Mais, très mal dirigée, l'actrice se contente de jouer une... sorcière. Les cheveux longs avec une teinture rouge prononcés, une longue robe rouge, un visage de zombie et les bras tendus pendant qu'elle utilise sa puissance, moi j'appelle ça une sorcière. Plus sérieusement, totalement livrée à elle-même, l'actrice surjoue, jouant avant tout un personnage maléfique et sauvage. On voit très peu le désespoir de la vraie Jean Grey et c'est dommage car, bien dirigée, Famke Janssen aurait probablement pu jouer le dédoublement de personnalité de Jean de manière étonnante. Elle tente bien à un ou deux moments d'apporter un peu d'ambiguité à son personnage (c'était une X-Men quand même !), mais ça ne va pas bien loin. Mais surtout, on ne croit pas à son personnage. On voit une femme perdue, facilement énervée, qui cherche ses repères et qui ne veut plus se laisser manipuler par Xavier... pour ensuite se faire manipuler par Magnéto (qui ne la voit que comme une arme dont il pourrait user dans son combat) en n'y voyant que du feu alors que c'est pourtant évident. D'ailleurs, je me demande vraiment pourquoi les scénaristes l'ont fait rejoindre la Confrérie, elle ne sert strictement à rien dans cette intrigue, à part son coup de folie final qui sort du contexte du combat mené par Magnéto. Du coup, on a là encore du mal à saisir ce que peut bien penser son personnage, à moins qu'il n'ait sombré dans son propre néant. Je trouve aussi qu'elle manque de contact avec les autres personnages phares de la saga, ce qui ne contribue pas à développer son personnage. Il aurait été intéressant de voir davantage de discussions avec Wolverine ou Tornade par exemple, tentant de ramener Jean dans le droit chemin. Même quand elle rejoint la Confrérie, elle parle à peine avec Magnéto et jamais avec les autres. Au final, j'ai envie de dire qu'on ne voit pas suffisamment le Phénix tellement celui-ci est en retrait de l'action alors qu'il est censé être la menace principale du film. Trop sous-exploité pour apparaître comme un enjeu majeur de l'histoire. Face à Jean qui sombre du dark side s'oppose évidemment son amant. Sauf que Cyclope est éliminé du scénario après trois minutes de présence (et de manière complètement conne) et c'est donc Wolverine qu'on colle à la place dans le rôle principal. Héros des deux X-Men, Wolverine vole donc ici le rôle de Cyclope qui aurait légitimement dû tenir la vedette de cette intrigue. Cela est probablement autant dû au fait que la popularité de Jackman est nettement supérieure à celle de Marsden (qui a plus ou moins été mis à l'écart du film pour une autre raison) qu'aux rôles qu'avaient les personnages dans les deux films précédents, Wolverine y ayant la vedette tandis que, plus qu'un rôle de petit ami, Cyclope était surtout utilisé comme un obstacle à la relation entre Wolverine et Jean. Cyclope est, à mon sens, l'un des plus gros gâchis de la trilogie, un personnage avec un fort potentiel qui a été complètement sous-exploité des deux premiers films et traité comme un mal-propre sur le dernier. Sa fin est à l'image du mépris affiché envers lui: il crève comme une merde et les autres personnages semblent plus ou moins se foutre de la perte de leur ami (ok, là c'est plus seulement le film qui n'a pas de coeur !). Et le pire, c'est que ça nuit aussi considérablement au personnage de Wolverine. Oublié le héros solitaire et sauvage des autres films ! Ici le personnage est incroyablement fade. Wolverine se retrouve placé dans un rôle qui ne lui correspond pas du tout, celui de mentor et de leader. Non seulement c'est complètement à côté de la plaque par rapport à l'esprit du personnage (un sauvage, un solitaire), mais en plus c'est tellement bourré de clichés que ça en devient chiant. Bien sûr, le personnage n'a pour autant pas perdu son humour, mais il est devenu trop sage, ses vannes sont devenues lourdes, et Wolverine n'est clairement plus du tout à sa place. Ce n'est plus du tout le même personnage qui avait conquis les spectateurs dans les deux premiers films. Comme le dit Jean à un moment du film, Logan a vraiment été "dompté", dans le sens où il a été complètement dénaturé de son esprit originel, et ça fait franchement peine à voir. Enfin, l'intrigue sur Malicia (qui est une catastrophe, je le dis tout de suite). Malicia était un personnage important du premier X-Men et il était impensable de ne pas conclure d'une manière ou d'une autre son intrigue. Et le remède en était l'occasion parfaite, offrant enfin "le" choix à ce personnage qui vit son pouvoir comme une malédiction. A travers Malicia, on aurait pu illustrer les doutes qui touchaient la communauté mutante (comme c'était le cas au début du premier film, lorsqu'on découvrait cette adolescente pommée): accepter sa nature ou y renoncer pour avoir une chance d'intégration et pour se sentir plus à l'aise avec son corps. Hélas, le scénario n'est pas allé voir aussi loin, réduisant l'intrigue de Malicia à une romance bidon. Bobby ne peut pas toucher Malicia mais devient proche de Kitty, donc Malicia décide de prendre l'antidote afin de pouvoir garder son mec. Voilà tout ce qu'il y a à en retenir et c'est vraiment navrant ! Malgré cela, on connait l'univers des X-Men et on se dit qu'elle ne le prendra pas évidemment, que toute l'évolution logique du personnage est de réaliser qu'alors qu'elle vit son pouvoir comme une malédiction, ça fait partie d'elle-même et qu'elle ne trouvera véritablement la paix qu'en acceptant sa nature de mutante. Eh bah non, ils sont vraiment allés jusqu'au bout et Malicia revient "guérie" pour faire l'amour avec Bobby. Remercions ici nos chers producteurs de la Fox qui n'ont décidément de toute évidence rien compris à l'esprit de la saga ! Ce dénouement est tout simplement l'une des plus grosses insultes qui puissent être faites à la saga, une trahison envers son esprit et envers le personnage de Malicia, bien plus profond que ça ! Mais ce qui m'attriste le plus dans l'histoire, c'est de voir le personnage de Malicia, formidable et touchante dans le premier film et sympathique dans le second, devenir une potiche insupportable. De là, je peux comprendre qu'Anna Paquin n'était pas motivée du tout dans sa performance. Et, d'une manière plus générale, l'évolution de cette intrigue est clichée au possible, une romance comme on en voit des tonnes avec les stéréotypes du genre. Tellement en fait que, en période de deuil pour tous les élèves, comment croire que Bobby ne cherche pas inconsciemment la dispute avec sa copine quand il va réconforter Kitty dans sa chambre (aucun sous-entendu) plutôt que sa copine officielle (là, c'est le sous-entendu qui n'est pas possible). Comment croire à une intrigue qui fait tellement "scriptée" ? Cette intrigue est au final complètement inutile, tentant d'amener un triangle amoureux pour dynamiser le film mais celui-ci est totalement inintéressant et alourdit considérablement les longueurs du film, même si Shawn Ashmore et Ellen Page sont vraiment sympathiques dans les rôles de Bobby et de Kitty (et qu'ils nous réservent la seule scène vraiment réussie du film: celle de la fontaine glacée). Ces scènes ne sont en plus absolument pas indispensables au film et on aurait parfaitement pu les retirer du montage final qu'il ne s'en serait que mieux porté, si ce n'avait été que l'intrigue de Malicia serait restée inachevée (mais vu ce qu'ils en ont fait dans ce film, de toute façon...). Et la fin du film, quant à elle... Essayez de regarder les scènes alternatives après parce que, franchement, les scènes retenues par les producteurs sont vraiment à chier, une happy end bidon incompréhensible (en quoi avoir arrêté Magnéto, tué le Phénix et sauvé le remède met fin à un conflit bien plus complexe que ça ?) qui prône l'idéologie du rêve américain, un monde de liberté, d'égalité et de tolérance. On ne pouvait clairement pas trouver plus niais pour conclure la saga ! Dommage ! D'autant que Magnéto qui se retrouve réduit à un grand-père assis sur une chaise dans un parc, jouant aux échecs tout seul, alors qu'il était coupable de crime contre l'humanité et traqué partout par l'armée, est-ce vraiment crédible comme fin ? Le fait qu'il ait été "guéri" lui accorde le pardon présidentiel pour ses crimes passés ou quoi ? Pour parler un peu des autres personnages, Xavier n'a franchement pas grand chose à faire du film et Patrick Stewart, sans être mauvais, n'y livre pas vraiment une prestation mémorable. Il n'en a pas vraiment l'occasion non plus, l'absence du personnage devenant presque plus intéressante pour l'histoire (pendant à peine deux minutes) que sa présence. Après, il est un peu vite oublié. Quant à Tornade, le film la voit s'affirmer dans un rôle de leader. Halle Berry est assez convaincante dans ce registre, le personnage de Tornade ayant en plus toujours possédé ce genre de compétences, mais le problème est une fois encore que c'est un rôle qui aurait dû légitimement revenir à Cyclope (comme ça l'avait été plus ou moins annoncé dans le premier film, lors d'un monologue touchant de Scott au professeur Xavier qui était alors dans le coma). Mystique, quant à elle, j'ai détesté la façon dont le film la traite (comme si le personnage était aussi facile à capturer, après ce qu'on l'a vu faire dans X-Men 2), même si le jeu de Rebecca Romijn est clairement l'un des meilleurs du film. Quant au sort qui lui est réservé, je trouve intéressant l'idée de faire de Mystique un martyr, encore eut-il fallu qu'il y ait une émotion derrière ! Le dialogue final entre Magnéto et elle est tout simplement grotesque ! Concernant les nouveaux venus, Angel, c'est simple, il n'y a rien à en dire. Il apparait deux minutes, il ne sert à rien de tout le film et la prestation de Ben Foster est absolument atroce, ne véhiculant rien (voir la scène où il change d'avis au moment de prendre le remède: on ne comprend pas pourquoi) mais il est là donc la Fox peut le mettre sur l'affiche et informer les fans qu'Angel est dans le film. Le fan-service, tout un art de la propagande ! Le Fauve, par contre, est un personnage nettement plus intéressant et plus présent, joué par un Kelsey Grammer très convaincant qui offre l'un des très rares moments d'émotion du film lorsque, l'espace d'un instant, Hank réalise la vie qu'il aurait pu mener sans sa mutation. Et donc la vie qu'il pourrait avoir s'il décidait de prendre le remède. Et l'acteur arrive à nous faire sentir à la fois que Hank n'en a pas l'intention mais qu'il a malgré tout une certaine amertume à ne pas le faire. C'est peut-être le seul personnage du film qui présente vraiment un minimum de sentiments contradictoires de tout le film, et Grammer a une certaine présence. Le Fléau, alors qu'on pouvait craindre le pire, est plutôt une bonne surprise. L'humour lourd de Ratner fonctionne plutôt bien sur ce personnage qui ne se prend pas au sérieux et Vinnie Jones joue plutôt bien dans le rôle (à voir en VO par contre !), même s'il est malheureusement réduit à un simple personnage humoristique qui n'inspire guère la terreur. Son costume est aussi vraiment kitsch. Quant aux autres personnages, il est évident que là encore ils se sont lâchés sur un fan-service important. Beaucoup de figures connues apparaissent ainsi dans des rôles secondaires ou de simples caméos/figurations. Après, de manière générale, les prestations des acteurs sont souvent ou moyennes ou mauvaises, et même d'excellents acteurs comme Hugh Jackman et Ian McKellen tombent ici dans le piège du surjeu. La direction d'acteurs devait vraiment être catastrophique pour en arriver à un tel résultat. Seule une poignée d'entre eux, comme Kelsey Grammer, Shawn Ashmore, Rebecca Romijn, Halle Berry, Ellen Page et Vinnie Jones, arrive à s'en tirer honorablement. Par contre, esthétiquement, c'est une catastrophe. Les coiffures sont ridicules (Tornade, Phénix, Pyro, Psylocke...), certains costumes font fake (Le Fléau donc), et les mauvais mutants ressemblent ou au stéréotype du voyou des rues ou à des filles gothiques. Je relèverais ensuite un autre problème majeur qui concerne à la fois les personnages (tous les personnages !) et la réalisation: les démonstrations des pouvoirs sont tout simplement pathétiques. Je pense à Phénix qui montre sa puissance en faisant dérailler des écrans d'ordinateur et remuer des tiroirs ou qui menace Magnéto avec des seringues, ou à Xavier qui tente de pénétrer l'esprit de Jean sans les inserts qui permettaient à Singer d'illustrer son pouvoir. Du coup, la tentative d'intrusion de Xavier dans l'esprit de Jean n'est pas montré, seulement indiquée par les dialogues. A noter aussi qu'on ne le voit pas utiliser Cérébro de tout le film, arrivant à capter l'esprit de Jean à des kilomètres sans recourir la machine. Il y a une sorte de paresse (ou d'incompétence) dans la réalisation qui fait vraiment peur à voir. Singer arrivait, par ses choix de mise en scène, à illustrer les pouvoirs de ses mutants. Ratner, lui, nous montre juste des personnages qui bougent des mains avec des effets spéciaux, comme des magiciens. Il est incapable de nous montrer les pouvoirs qui requièrent davantage de subtilité. Et il se sent obligé d'expliquer les pouvoirs des nouveaux mutants introduits par le biais des dialogues alors qu'on les comprend très bien rien qu'en regardant l'image. Des dialogues complètement inutiles donc, qui font double-emploi et qui alourdissent les scènes. Et surtout, une idée absolument pourrie: Ratner n'a rien trouvé de mieux pour montrer la supériorité de certains mutants par rapport à d'autres que d'établir un système de hiérarchie par niveaux, Phénix étant le seul mutant de classe 5. Visiblement incapable de nous faire comprendre la supériorité de Phénix sur les autres mutants en terme de puissance, se contentant de lui faire remuer des tiroirs et de faire flotter des voitures, Ratner semble n'avoir trouvé que cette idée pourrie pour nous faire comprendre l'importance "mythologique" de Phénix et la menace que Jean représente désormais. A vrai dire, je trouve ça lamentable en terme de réalisation, à croire que le réalisateur est vraiment un incapable (en tout cas, ce n'est pas avec ce film qu'il me prouvera le contraire !). Il n'y a qu'un seul moment où il permet à un personnage de se lâcher vraiment: Phénix lors de son coup de folie final et dévastateur. Un moment qui aurait pu être bien plus marquant s'il n'avait pas été plombé par le surjeu des deux acteurs, le ridicule de la situation (le pantalon de Logan reste intact contrairement au reste) et les répliques clichées à mort. Mais ce qui manque le plus au film, à mon goût, c'est une âme ! La réalisation de Ratner est non seulement catastrophique, mais en plus elle ne véhicule aucune émotion. Cette dernière est aux abonnées-absentes du film, alors que c'est pourtant essentiel et que c'est justement la psychologie travaillée des personnages qui a fait le succès de la saga jusque là. On n'arrive pas à ressentir de la compassion pour Malicia tellement le personnage est devenu une fille agaçante et limite stupide. On n'a pas l'occasion de s'attacher au personnage de Cyclope, anéanti par la mort de Jean, qu'il est retiré de l'histoire n'importe comment. On n'a pas l'occasion non plus de découvrir plus en profondeur le côté obscur de Xavier qu'il disparait à son tour... avant d'être ramené à la vie dans la scène post-générique de fin (ok, en plus le film n'assume pas ses idées jusqu'au bout, de mieux en mieux !). On n'est pas intéressé par Logan, dont les émotions sont trop convenues, trop scriptés pour paraître sincères. Et surtout, on n'est pas touché le moins du monde par le destin tragique de Jean, pourtant censée être au coeur de l'histoire. Mais le pire, c'est qu'alors que des personnages importants de la trilogie meurent, on s'en fout royalement. Aucune émotion ne transparait. C'est juste une exécution pure et simple, histoire de se débarrasser de ces personnage, mais qui n'apporte rien au film (à part peut-être une scène de deux minutes sympathique mais pas triste). C'est juste stupide et purement gratuit. Ratner semble de toute évidence s'amuser avec ses personnages mais, à aucun moment, je n'ai ressenti dans sa mise en scène et ses choix artistiques le même respect et le même amour que Singer avait pour eux. Et maintenant, je vais aborder un dernier point: les dialogues. Et alors là, c'est peut-être le pire de tout ! Je ne sais pas quel genre de singe a pondu cette horreur, mais j'ai rarement entendu des dialogues aussi nuls et chiants. Non seulement ils ne sont pas naturels pour un sou, mais en plus ils passent tout le film à préciser ou commenter la moindre action ou réaction des personnages. Même quand l'image devrait très bien suffire à comprendre, même quand un silence aurait été nettement plus parlant qu'une tonne d'explications, le film ressent le besoin de tout nous expliquer par les dialogues (j'avais d'ailleurs déjà un peu parlé de ça avec les pouvoirs des mutants) et de combler les silences par des répliques complètement inutiles au lieu de laisser la tension s'installer par le silence et le jeu des acteurs (qui n'ont pas vraiment l'occasion de donner le meilleur d'eux-mêmes). Et c'est lourd... Mais lourd... On peut ainsi relever des perles (mais c'est tout le film qui est comme ça): - Citation :
- Jean se réveille à côté de Wolverine dans l'infirmerie:
"Back where we first met ! Only I was in your place and you were in mine." Normalement, c'est au spectateur de faire le rapprochement avec le premier film, pas au film de lui expliquer pour être sûr qu'il ait capté. - Citation :
- Xavier explique à Wolverine le cas de Jean, sauf qu'on dirait plus un personnage narrateur qu'un dialogue et, surtout, que ça fait pas du tout réaliste:
"The conscious Jean, whose powers where always in her control, and the dormant side. A personality that, in our sessions, came to call itself the Phoenix. A purely instinctual creature, all desire and joy and rage. It's unclear how much she knew. Far more critical is whether the woman in front of us is the Jean Grey we know, or the Phoenix struggling to be free." Euh... Déjà c'est un peu beaucoup surexpliqué, mais surtout on dirait que Patrick Stewart récite du Shakespeare. C'est fou ce que ça fait naturel ! - Citation :
- "-Where are you going ?
-Where do you think ? -She's gone, Logan ! She's not coming back. -You don't know that ! -She killed ***. -It wasn't Jean ! The Jean I know is still in there ! -Listen ! Why can't ou see the truth ? Why can't you let her go ? -Because... Because... -Because you love her." Alors là, en terme d'écriture, c'est l'Oscar de l'année ce dialogue. Totalement surexplicatif, surjoué, pas naturel pour un rond, complètement cliché et surtout inutile ! Sérieusement, il y avait vraiment besoin de préciser tout ça ? Est-ce qu'il n'y avait pas des moyens plus subtils de faire comprendre la psychologie de Logan à ce moment ? Et puis surtout, ça tue complètement la tension tellement c'est ridicule ! - Citation :
- Et pour terminer, le formidable discours de Logan (qui ressemble décidément plus au Ranger Rouge qu'à Wolverine) aux jeunes X-Men qui font leur baptême du feu avec un affrontement de taille:
"If we don't fight now, everything they stood for will die with them. I'm not gonna let that happen ! Are you ? Then, we stand together ! X-Men ! All of us ! Let's go !" Là, ce discours, je trouve que ça dépend entièrement du personnage qui le prononce. Venant un leader comme Cyclope, ça aurait peut-être fait un peu cliché, mais ça serait passé. Mais venant du personnage de Logan, vu son attitude solitaire durant la trilogie, ce discours prête à sourire. Décidément, ce personnage n'est vraiment pas à sa place dans le rôle que le film lui décerne, ce n'est plus Wolverine mais une sorte de stéréotype du leader parfait qui ne lui convient pas du tout. Je vais m'arrêter là ! Je pense avoir à peu près dit l'essentiel sur le film, mais il y a en fait tellement de choses à dire sur les défauts du film (et paradoxalement si peu à dire sur ses qualités) qu'il faudrait presque faire une analyse scène par scène. Un mot tout de même à dire sur la musique qui, elle, est excellente. John Powell a fait un travail magnifique avec des thèmes véritablement entraînants. C'est beaucoup trop d'honneur fait à cette daube finie à mon goût mais, au moins, c'est toujours ça de pris, surtout quand les qualités du film se comptent sur les doigts d'une main. X-Men: L'Affrontement Final (quel titre merdique en plus !) a donc toutes les raisons de décevoir. Dernier opus très attendu d'une saga jusqu'alors excellente, il en foire magistralement la conclusion grâce à l'incompétence de son réalisateur, des scénaristes et par les contraintes commerciales débiles imposées par les producteurs de la Fox. Pour être tout à fait honnête, je n'ai tout simplement pas eu l'impression que le film apportait quelque chose en plus par rapport aux deux premiers X-Men. Je n'ai même pas eu l'impression que l'histoire avait tellement progressé depuis la fin de X-Men 2 (qui, lui, faisait vraiment bouger les choses). Une bataille s'est certes déroulée, des personnages sont morts (mais aucun au combat !), mais bizarrement je n'en suis pas sorti avec l'impression d'avoir vu la grande bataille finalle annoncée. J'ai surtout eu l'impression d'avoir vu un avant-goût, une sorte de trailer pour un film plus important, comparé à ce qu'aurait vraiment pu / dû être cet affrontement final, de voir un X-Men 3 au rabais. Le film donne certes le mot de la fin à l'histoire de la trilogie, mais c'est une dernière partie dont on aurait aisément pu se passer. Le film est une purge tout simplement, trahissant les thématiques de l'univers et tout ce que les films de Singer avaient réussi à construire. J'ai eu l'impression de voir la franchise se faire démolir sous mes yeux. Il n'y a franchement rien à en tirer ou, en tout cas, rien de bon. Après les deux films très réussis de Bryan Singer, X-Men: L'Affrontement Final sonna donc malheureusement le déclin de la saga, le film touchant les tréfonds de la médiocrité. A la manière de Batman & Robin, c'est une de ces oeuvres tellement atroces qu'elles suffisent à tuer une franchise dans le coeur de ses fans. Fans qui, depuis, attendent l'heure du grand retour de la saga avec un film qui leur fera oublier cet affront et qui ressuscitera vraiment les X-Men au sommet de leur forme. Un retour aux sources de la franchise en quelque sorte, avec un réalisateur ayant une vraie vision de cet univers comme Bryan Singer le fut en son temps. X-Men Origins: WolverineAnnée de sortie: 2009. Durée: 1h42.
Réalisateur: Gavin Hood. Scénaristes: David Benioff et Skip Woods. Compositeur: Harry Gregson-Williams.
Casting: Hugh Jackman (Wolverine / James "Logan" Howlett), Liev Schreiber (Dents-de-Sabre / Victor Creed), Danny Huston (Colonel William Stryker), Lynn Collins (Kayla Silverfox), Taylor Kitsch (Gambit / Remy LeBeau), Ryan Reynolds (Deadpool / Wade Wilson), Will.i.am (John Wraith), Daniel Henney (Agent Zero), Kevin Durand (Le Colosse / Fred Dukes), Dominic Monaghan (Chris Bradley), Tim Pocock (Cyclope / Scott Summers) et Tahyna Tozzi (Emma Frost).Bandes-annonces: https://www.youtube.com/watch?v=aCTDVNgNUeY https://www.youtube.com/watch?v=LPmbGzQaOCs&feature=relmfu https://www.youtube.com/watch?v=DW4MLR4wLGM - Spoiler:
L'Histoire
James Howlett, alias Logan, et son frère Victor Creed ont traversé de nombreuses guerres. Ils sont parmi les premiers représentants d'une nouvelle espèce, les mutants, et ont vécu à travers de nombreuses époques, incapables de mourir et voués à une jeunesse qui semble éternelle. Malgré les épreuves, rien n'a jamais pu les séparer.
1979. Les deux hommes sont recrutés par le major William Stryker pour rejoindre la Team X, une unité de mutants envoyés en missions spéciales à haut risque. Lors d'une mission en Afrique, ils réalisent la véritable nature de leur travail. Si Victor s'en satisfait plutôt bien, Logan refuse d'avoir davantage de sang sur les mains et quitte l'équipe à l'issue de la mission, provoquant la colère de son frère.
1985. Logan s'est refait une vie modeste et anonyme dans les rocheuses canadiennes, aux côtés de la superbe Kayla Silverfox. Stryker, devenu colonel, reprend contact avec lui pour l'avertir que quelqu'un cherche à éliminer les anciens membres de leur équipe. Peu de temps après, Kayla est assassinée par Victor. Ivre de rage, Logan confronte son frère et réalise qu'il n'est pas suffisamment fort pour le vaincre. Il accepte une proposition de Stryker: se porter volontaire comme cobaye humain à une expérience scientifique à l'issue de laquelle il obtiendra la puissance nécessaire pour vaincre Victor. Il pourra alors prendre sa revanche...
Commentaires
Suite au succès de X-Men 2, un spin-off consacré au personnage de Wolverine et à son passé perdu fut envisagé, mais la Fox voulut attendre de conclure la trilogie avant de lancer pleinement le projet. Suite au succès de X-Men: L'Affrontement Final, deux spins-off furent officiellement annoncés: X-Men Origins: Wolverine et X-Men Origins: Magnéto (qui est devenu plus tard X-Men: First Class).
La grande question était alors de savoir si Wolverine, le héros de la trilogie X-Men, avait le potentiel suffisant pour avoir son propre film. La réponse est très nettement oui, les comics sont riches à ce niveau là et ça se retrouve dans le film: on trouve dans son passé tous les éléments pour un vrai film hollywoodien: un personnage troublé pris entre une quête de vengeance et le héros qu'il se découvre être, un passé troublé, un ennemi juré avec lequel il partage un lien fort (et pour cause, ils sont frères et étaient inséparables autrefois), une histoire d'amour qui s'achève tragiquement et qui motive la quête du héros, des trahisons, des révélations...
L'histoire de Wolverine est loin d'être mauvaise. Elle est même très bonne avec tous les éléments d'un bon film d'action (faisant même parfois penser aux codes du western). Tout en adaptant la saga de l'Arme X, les scénaristes pouvaient prendre certaines libertés en écrivant l'histoire du film: Logan est un personnage qui, dans la trilogie X-Men, a tout oublié de son passé et seuls quelques flash-backs et révélations y font référence dans X-Men 2.
Et le parti-pris adopté est vraiment intéressant: Logan devient une sorte d'anti-héros, partant dans une quête de vengeance risquant de lui faire perdre son humanité et de permettre à la bête de prendre le contrôle, mais au fur et à mesure qu'il progresse dans sa quête il se découvre l'âme d'un héros qu'il essayait d'ignorer jusque là et ses priorités changent. X-Men Origins: Wolverine est vraiment l'histoire de la naissance d'un héros, même si le lien avec la trilogie exige qu'il perde ultimement la mémoire pour devenir la bête aux aguets que l'on découvre au début du premier film.
Cependant, si l'histoire est vraiment bonne, le scénario sombre malgré tout dans certains travers qui finissent par lui nuire énormément.
Le premier de ces travers est de recourir à de grosses ficelles narratives qui alourdissent considérablement une histoire qui aurait gagné à être plus simple. Ces rebondissements sont tellement lourds qu'ils produisent l'effet inverse de ce qu'ils devraient normalement apporter aux scènes en question. Ca devient banal, commercial.
Le second travers, ce sont quelques moments kitschs qui sont certainement apparus au fur et à mesure des traitements (je doute qu'ils aient été présents dans le jet initial de Daniel Benioff). Ces moments concernent souvent les mutants de l'ancienne unité de Wolverine, utilisés n'importe comment, que ce soit Chris Bradley et ses ampoules (ridicule !), John Wraith qui sert à rien, Le Colosse qui donne lieu à une scène qui confine au nanar, ou Deadpool qui est adapté de manière tellement grotesque que le final semble tiré d'un film de série Z.
Mais dans l'ensemble, si on excepte ces écarts, le scénario est vraiment bon et contient un vrai potentiel pour donner au personnage son heure de gloire la plus retentissante. Maintenant, il ne suffit pas seulement d'avoir un bon script, il faut aussi savoir l'adapter à l'écran de manière à en retranscrire toute la force et la richesse.
C'est là qu'intervient Gavin Hood, le réalisateur de Wolverine, et c'est là que les choses commencent vraiment à tourner mal.
La réalisation est d'une pauvreté incroyable. Sincèrement. On dirait une réalisation de série B, alors que ce ne sont pourtant pas les moyens qui manquent. Les acteurs du film sont impeccables, Hugh Jackman y livrant même sa prestation la plus intense de la saga, mais Gavin Hood n'arrive pas à les mettre en valeur.
C'est bien simple: sa réalisation ne dégage rien. Il n'arrive pas à nous faire croire à l'amour entre Wolverine et Kayla, c'est juste plat. La relation tendue entre Logan et Victor parvient à exister grâce à l'alchimie entre Jackman et Schreiber mais ça reste très loin de la violence que ce conflit aurait pu avoir si le film avait été mieux réalisé. Et l'introduction du film elle-même est un sommet du nanar, se prenant trop au sérieux alors qu'elle prête plus à sourire qu'autre chose par ses clichés et le surjeu des acteurs.
Et, plus grave encore, la scène de la naissance de l'Arme X, moment charnière du film, est juste ennuyante. Il n'y a tout simplement aucune tension dans ce passage qui est pourtant censé nous évoquer les films d'horreur style Frankenstein. Je me rappelle de la violence des flash-backs des deux premiers X-Men et de la tension que Singer parvenait à créer juste en faisant entrer Wolverine dans la chambre qui a changé à jamais son existence. En quelques minutes, Singer nous en disait plus sur Wolverine et sur la violence de son passé oublié que Gavin Hood en 1h40.
Les scènes d'action, quant à elles, sont parfois correctes (l'affrontement entre Logan et Victor juste après le meurtre de Kayla), parfois mauvaises (toute la partie sur l'unité dirigée par Stryker, les scènes d'actions semblant sortir d'un mauvais téléfilm qui tenterait de copier Matrix). Le réalisateur ne semble pas pouvoir s'empêcher de faire prendre des pauses clichés à ses acteurs, ce qui donne un côté nawak à ces affrontements. Pour un long-métrage qui se présente avant tout comme un film d'action, c'est quand même assez gênant tout ça.
Et là, je vais rebondir directement sur un autre point beaucoup plus dérangeant: le film est beaucoup trop clean ! Le script est particulièrement sombre et, pour lui rendre pleinement justice, il aurait fallu un film avec un certain degré de violence requérant une classification R (équivalent à un interdit aux moins de 12 ans). L'histoire est très sombre, le héros déchaîne la bête furieuse en lui, mais la violence est réduite au strict minimum: il n'y a quasiment jamais de sang, ni lorsqu'un personnage se fait tirer dessus, ni lorsque Wolverine retire ses griffes après avoir empalé un ennemi. Pour couronner le tout, certains meurtres se déroulent en hors-champ ou sont recouverts par de grosses explosions (là, par contre, ils n'hésitent pas !).
Je repense aussi aux flash-back de X-Men 2 qui montraient un Wolverine ensanglanté. Le film prend la liberté de présenter la scène différemment, et surtout sans toute la violence qu'elle contenait, quitte à créer des incohérences.
Certes, les décors et l'esthétique générale du film sont très sombres, mais ça sert surtout à cacher la pauvreté des décors qui semblent tirés d'un téléfilm fauché.
Au final, là, le film se saborde dès le début en n'assumant pas ce qu'il devrait être si les choses avaient été faites normalement: un film sombre, violent et bestial. Il en ressort une sorte de série B bas de gamme qui aurait déjà pu se porter bien mieux si elle avait assumé cette nécessité d'un certain degré de violence.
La musique, quant à elle, n'a rien d'exceptionnel. Déjà, un bon point, elle ne ressemble pas à celles des films X-Men, Wolverine ayant sa propre identité. Mais la bande originale est tout juste correcte, loin d'être inoubliable. Harry Gregson-Williams nous avait habitué à mieux.
Enfin, pour parler un peu des personnages, on retrouve un certain schéma des films de western: un héros troublé qui s'embarque dans une quête de vengeance, un adversaire qui a tout fait pour s'attirer sa haine, une femme qui provoque l'évolution du personnage, des duels à morts...
J'avais adoré le Wolverine des deux premiers X-Men, solitaire et bestial mais capable d'avoir ses moments d'héroïsme et de grandeur d'âme. Ce Wolverine avait complètement disparu de X-Men: L'Affrontement Final pour devenir un héros à la Han Solo sans saveur. Ici, dans ce passé perdu qu'on nous propose de découvrir, on retrouve le personnage tel qu'il nous était apparu dans le premier film: un être solitaire et sauvage, refoulant son humanité et amené à la redécouvrir progressivement.
C'est vraiment Wolverine et son interprète Hugh Jackman prend un réel plaisir à le retrouver, livrant l'une de ses meilleures prestations dans le rôle. J'aime beaucoup l'idée de voir cet homme dominé par la vengeance, sur le point de devenir une bête, laisser finalement parler son humanité et devenir un héros alors qu'il s'en croyait incapable.
Et l'un des rares moments où j'ai vraiment senti que le film avait vraiment capté l'idée de ce qu'est "Wolverine", c'est cette fausse fin où, alors qu'on croit assister à une happy end où le héros part vers l'horizon avec la femme dans les bras, un revolver apparait au premier plan et flingue littéralement le cliché, comme pour dire "Wolverine ne peut pas connaître de fin heureuse. L'issue ne peut être que tragique." Il y a une colère, une détresse et une rage puissantes dans le jeu de Jackman qui montrent à quel point l'acteur est vraiment possédé par son rôle.
Face à lui, Liev Schreiber est également excellent en frère maléfique. Son personnage est bien plus consistant et intéressant que le Dents-de-Sabre du premier X-Men (où il était incarné par Tyler Mane), totalement sous-exploité, et ça fait plaisir de voir sa relation avec Logan traduite à l'écran, même si la réalisation peine à en retranscrire toute la complexité.
Danny Huston est vraiment pas mal en Stryker, bien plus jeune que celui incarné par Brian Cox dans X-Men 2, mais on n'a aucun mal à croire que cet homme d'âge moyen, pris entre admiration et haine pour les mutants, soit devenu 15 ans plus tard le militaire fou-dangereux que l'on découvre dans le deuxième opus de la trilogie.
Taylor Kitsch en Gambit est également très convaincant. L'acteur possède une réelle présence et un vrai charisme et parvient à faire exister son personnage malgré le temps de présence très limité qu'il possède à l'écran.
Et enfin, Ryan Reynolds en Deadpool. Reynolds rêve de jouer le personnage dans un film qui lui serait entièrement dédié depuis des années, mais le film n'a encore jamais trouvé l'occasion d'exister. L'acteur a accepté de jouer le rôle de Deadpool dans le film parce qu'il espérait que son éventuel succès permettrait la mise en chantier d'un film spin-off sur le personnage.
Le film a depuis été annoncé officiellement et est en cours de développement, avec Reynolds en tant qu'interprète principal et co-scénariste, mais à quel prix ?
La version de Deadpool qui apparait dans Wolverine n'a rien à voir avec l'équivalent des comics. Tout commence pourtant bien avec un mercenaire psychopathe (même si Gavin Hood évite de trop insister dessus) qui ne peut pas s'empêcher de placer des vannes. Ici, Ryan Reynolds excelle. Mais ensuite, le personnage est transformé en une espèce d'écorché muet contrôlé par ordinateur (l'idée la plus pourrie du film, suffisant à faire foirer le combat final. On se croirait dans un nanar !).
Deadpool, c'est pas censé être cette espèce de psychopathe masqué et costumé qui colle d'excellentes vannes bourrées d'humour noir, qui casse le quatrième mur, qui en fait des tonnes dans le sadisme et la violence... Bref, un personnage qui ne se prend pas au sérieux et qui fait tout dans l'excès ?
Heureusement, Reynolds a tenu à assurer que le Deadpool de son film n'aura rien à voir avec celui que l'on voit dans Wolverine, qu'il sera plus fidèle aux comics et que le film sera un stand-alone.
Quant aux autres personnages, bah je ne vois pas trop quoi dire de plus, si ce n'est qu'il y a bien évidemment des mutants "fan-service" dans le lot, d'où les présences d'Emma Frost, d'un jeune Cyclope (après l'avoir traité comme un malpropre pendant toute la trilogie, voilà soudainement que les producteurs s'intéressent à lui. C'est pas un peu tard pour ça ?) et d'un caméo surprise sympathique que je ne divulguerais pas pour ceux qui n'auraient pas encore vu le film.
X-Men Origins: Wolverine avait tout pour être un très bon film: une histoire très intéressante, un personnage principal excellent, des acteurs très convaincants, voire excellents... Mais, à cause d'une réalisation du pauvre et du fait que le film ne se salisse pas un minimum les griffes, ce spin-off à X-Men 2 rate complètement son objectif.
Au final, on trouve là un film de divertissement bas de gamme qui, s'il précise un peu plus les origines de Wolverine que les révélations de X-Men 2 (bien plus marquantes), passe complètement à côté de ce qui aurait dû être son intérêt principal: un film qui mette vraiment en valeur Wolverine, qui montre quel est son univers et qui mette davantage en avant des aspects de sa personnalité qui ne pouvaient pas forcément être montrés dans la trilogie X-Men.
Hugh Jackman a vraiment mis toute sa force et tout son talent dans son interprétation du personnage pour permettre à ce film d'exister. Gavin Hood n'a pas su rattraper la balle au vol. Dommage !
Suite au succès du film, deux nouveaux spin-offs de X-Men furent annoncés. X-Men Origins: Deadpool donc, et un second film sur le mutant griffu, intitulé The Wolverine, qui se concentrera sur la période de la vie de Logan passée au Japon durant ses 15 années d'errance à chercher les traces de son passé oublié. Tout ce qu'on peut souhaiter, c'est que ce second opus (qui sera un stand-alone) consacré au personnage de Wolverine lui rende enfin justice.
Dernière édition par cineternel le Lun 27 Juin - 23:19, édité 2 fois | |
| | | cineternel Utilisateur
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| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Sam 4 Juin - 23:55 | |
| X-Men: Le Commencement (X-Men: First Class)Année de sortie: 2011. Durée: 2h11.
Réalisateur: Matthew Vaughn. Scénaristes: Bryan Singer, Sheldon Turner, Matthew Vaughn, Jane Goldman, Ashley Edward Miller et Zack Stentz. Compositeur: Henry Jackman.
Casting: Michael Fassbender (Magnéto / Erik Lensherr), James McAvoy (Charles Xavier), Kevin Bacon (Sebastian Shaw), Jennifer Lawrence (Mystique / Raven Darkholme), Rose Byrne (Moira McTaggert), January Jones (Emma Frost), Nicholas Hoult (Le Fauve / Henry "Hank" McCoy), Lucas Till (Havok / Alexander "Alex" Summers), Caleb Landry Jones (Le Hurleur / Sean Cassidy), Zoë Kravitz (Angel Salvadore), Jason Flemyng (Azazel), Alex Gonzalez (Riptide / Janos Quested) et Edi Gathegi (Darwin / Armando Munoz).Bandes-annonces: https://www.youtube.com/watch?v=AkGkVgIVdkA https://www.youtube.com/watch?v=0guZvj9fM8Y - Spoiler:
L'Histoire
1962. Erik Lensherr, jeune homme disposant du pouvoir de contrôler le métal, parcourt le monde à la recherche d'un ancien nazi, Sebastian Shaw, qui fit exterminer sa famille autrefois.
Charles Xavier, jeune professeur diplomé d'Harvard et télépathe, et son amie d'enfance Raven Darkholme, métamorphe, sont recrutés par l'agent de la CIA Moira McTaggert. Cette dernière enquête sur un complot terroriste d'envergure mondiale mené par le Club des Damnés, un club de la haute société dirigé par les mutants Sebastian Shaw et Emma Frost. Un complot impliquant de hauts militaires américains et russes.
Les deux hommes se rencontrent et décident de travailler ensemble à la destruction du Club des Damnés. Grâce à l'aide du jeune docteur Hank McCoy, créateur du Cérébro, Xavier et Lensherr parcourent le monde à la recherche de jeunes gens de leur espèce pour rejoindre leurs rangs en prévision de la grande bataille qui s'annonce. Mais avant tout, ils doivent les aider à développer leurs pouvoirs et à entrer en harmonie avec eux-mêmes (les mutants n'acceptant pas toujours leur nature et devant se cacher aux yeux de la société).
A mesure que l'entraînement évolue et que le conflit de Guerre Froide grimpe en tension, les philosophies des deux hommes commencent à diverger sur leur place dans la société. Celles de leurs protégés également...
Commentaires
Cinq ans après la fin de la trilogie, X-Men: Le Commencement décide de traiter d'une période jusque là relativement floue, celle de l'amitié entre Xavier et Magnéto, de la création des X-Men et du moment où les choses ont mal tournées entre eux.
Le réalisateur Matthew Vaughn situe son film en 1962, pendant la période de la crise des missiles de Cuba, moyen aussi de replacer les X-Men dans le contexte de leurs origines (ils ont été crées en 1963). L'ambiance du film est résolument années 60, les premiers films de James Bond avec les gadgets un peu extravagants, et les héros avec les costumes rétros aujourd'hui kitschs. Une ambiance basée sur le fun, qui ne se prend pas au sérieux (mais ce n'est qu'une apparence, il y a en fait énormément derrière) et qui n'hésite pas à exhiber fièrement son univers un peu kitsch, mais à le rendre attachant et en aucun cas ridicule.
Vaughn a réussi à s'imprégner de cette ambiance et la retranscrire magnifiquement, avec un vrai parti-pris d'auteur. Plus encore, sa réalisation est magistrale, avec des tonnes d'idées qui parsèment le film, narratives comme visuels. On peut citer par exemple un usage intelligent du fan-service: il y a des caméos, mais jamais gratuits, toujours dans des contextes qui s'y appliquent. Deux acteurs de la trilogie originale (je ne dirais pas lesquels) font également chacun une petite apparition mythique, dans des contextes originaux et inventifs.
La manière qu'il a de montrer la montée en tension du conflit de Guerre Froide, l'entrainement des jeunes mutants, les scènes d'action dynamiques et incroyablement bien filmées... Vaughn est un excellent réalisateur avec de vraies idées de mise en scène qui nourrissent l'originalité et la richesse de son univers filmique.
Le film s'ouvre sur un remake plan par plan de la scène d'ouverture du premier film, dans les camps d'extermination, où Magnéto révèle pour la première fois ses pouvoirs. La scène s'attarde plus loin que le film original pour décupler la colère et la tristesse du personnage et justifier pleinement sa quête de vengeance. En parallèle, nous découvrons un jeune Xavier lors de sa rencontre avec le jeune Mystique qui va devenir son amie la plus proche, une petite soeur même.
Deux enfances différentes pour deux adultes radicalement différents. Digne d'un agent secret, Lensherr traque les anciens nazis de par le monde, mais sa colère est telle qu'il n'hésite pas à se mettre en danger dans le feu de l'action. Xavier, lui, est un jeune professeur un peu prétentieux et très décontracté qui utilise ses pouvoirs pour impressionner les jolies étudiantes.
En joignant leurs forces pour aider la CIA, les deux hommes vont subir une évolution remarquable. On les voit devenir de vrais leaders emblématiques au fur et à mesure du film, l'un acceptant finalement de reconnaître le monstre qu'il est au fond (se voyant lui-même comme la créature de Frankenstein qui recherche son créateur), l'autre devenant un homme respectable et prêt à mettre du sien pour défendre ses convictions.
Michael Fassbender est spectaculaire dans le rôle de Magnéto, donnant une humanité fulgurante au personnage dont nous assistons à la montée en puissance, tandis que James McAvoy est excellent dans le rôle de Xavier. L'alchimie entre les deux acteurs et la relation d'amour fraternel sincère qui unit les personnages alors même qu'ils commencent à emprunter des routes séparées y sont pour énormément dans la réussite du film.
A côté d'eux, on trouve les jeunes mutants, Mystique et Le Fauve étant les plus développés, qui se cherchent eux-mêmes, entre leur nature et l'appréhension qu'ils en ont. Tous sont troublés, certains finiront par l'accepter pleinement, d'autres pas. Mais il y a avant tout une vraie sincérité et, sans le paraître directement, Vaughn met sans cesse ces jeunes mutants dans des situations où, rien que par la manière dont ils se comportent, il y a déjà un parti-pris de leur part et une évolution qui se manifestent (sans avoir pour autant à tout expliquer par les dialogues, suivez mon regard !). On assiste ainsi, par exemple, à une scène d'action où, en dépit de leurs pouvoirs, on voit avant tout des jeunes gens normaux, terrorisés et incapables de lutter.
Et surtout, le film soulève intelligemment les questionnements de la saga: l'acceptation de soi (notamment dans la relation entre Raven et Hank) et l'intégration de leur existence dans une société qui n'est pas prête à les accepter.
Sur ce point, il est d'ailleurs intéressant de voir Raven soulever les propres ambiguités de Xavier, pas forcément si différent des humains. Son comportement initial vis à vis des mutants est même profondément malsain au début du film, avec une attitude moqueuse vis à vis de sa propre espèce et donc de ses semblables. Même plus tard, alors qu'il commence à se prendre pour une sorte de prophète, il conserve un certain ego et des idées ambigu qui font qu'il pourrait très bien lui-même devenir un tyran s'il se laisse aller à ses propres dérives.
A l'inverse, Lensherr les accepte tous pour ce qu'ils sont et les encourage à faire de même, plus noble dans l'idée, mais lui par contre est nettement plus soumis à l'appel de ses propres dérives par la colère qu'il porte en lui, une colère qui se mue en haine et qui risque de le transformer en monstre de destruction.
A la manière des films de Bryan Singer (même si l'ambiance de First Class est radicalement différente), il y a une véritable âme dans ce film, les mutants ont vraiment un coeur (en paix, dans le doute ou torturé) et ils ont la générosité de nous en faire profiter dans plusieurs scènes. Des scènes intelligentes qui servent toujours à mettre en avant leurs personnages et à exprimer leur évolution personnelle.
Malheureusement, les adversaires du film sont, eux, plus en retrait. Si Sebastian Shaw (excellent Kevin Bacon !) est bien développé et dispose d'une présence incroyable et qu'Emma Frost (magnifique January Jones !) remplit magnifiquement son rôle de Bond girl du clan des méchants avec grâce (elle tient en fait un peu le même rôle que Mystique dans X-Men 2), les autres ne servent que de sous-fifres, un peu à la manière de Dents-de-Sabre et du Crapaud dans le tout premier X-Men.
L'alchimie entre les personnages de Lensherr et de Shaw est également excellente, une relation ambigu entre amour et haine, entre rage et affection. Shaw voit Magnéto de la même manière que Stryker voyait Wolverine dans X-Men 2: le créateur prit d'admiration pour son propre génie à travers sa créature. Et Magnéto est pris dans une étrange sorte de complexe oedipien: pendant une bonne partie, il refuse de reconnaître qu'il est la "création" de cet homme et le hait plus que tout, mais il y a malgré tout une étrange forme d'attirance. Il est autant la créature qui recherche son créateur pour se venger que l'enfant qui recherche son père.
Cette relation ambigu culmine lors d'un face à face mythique, dans une salle entourée de vitres, où des émotions fortes sont véhiculées et où la réalisation de Vaughn suffit à exprimer toute la force et toute la violence de ce moment charnière. Pris entre l'ange qui tente de le raisonner et le démon qui le pousse à accepter sa véritable nature, Magnéto est amené à faire un choix définitif qui décidera de son destin et de sa relation future avec Xavier.
Et ce qui est fantastique, c'est qu'avec tout ce qu'ils ont vécu, avec tout ce qui s'est passé entre eux et malgré le cours que prennent les événements, la relation fraternelle et l'amour qui unissent les deux hommes sont plus fortes que jamais. Ils comprennent parfaitement l'autre et regrettent qu'il ne voit pas les choses à leur manière, mais ils sont malgré tout toujours présents pour le protéger, de lui-même et des autres. On retrouve là bien la dynamique entre leurs versions futures, incarnées par Patrick Stewart et Ian McKellen.
Quant au film du film, que je n'évoquerais pas pour ne pas spoiler, il est intense, d'une puissance émotionnelle incroyable et illustrant magnifiquement la dynamique du conflit qui prend place et qui domine la trilogie. Magistral tout simplement, avec Michael Fassbender qui transcende vraiment l'écran par sa présence incroyable !
La musique, quant à elle, sans être fabuleuse, elle colle assez bien à l'action et exprime bien cette ambiance années 60. J'adore particulièrement le thème de Magnéto qui évoque les tout premiers James Bond avec Sean Connery.
Au final, X-Men: First Class est un excellent film de divertissement, original et intelligent, qui s'avère particulièrement réussi. Très différent des précédents films dans le ton, il permet une vision différente de la saga tout en la complétant magnifiquement en nous révélant une partie méconnue de son histoire et dont tout le reste découle pourtant.
Xavier et Magnéto étaient déjà très intéressants dans les deux premiers films, mais là ils prennent une toute autre ampleur. Plus que des mentors, on les voit comme des jeunes gens aux passés et aux personnalités différents qui se construisent durant le film en leaders idéologiques charismatiques. Le personnage de Mystique est aussi beaucoup plus approfondi que dans la trilogie (où elle est importante mais où on ne sait que peu de choses de son personnage) et très crédible dans ses émotions et ses doutes, ressentant un amour fraternel sincère pour Xavier sans toujours être en accord avec ce dernier, et venant à admirer la personnalité charismatique qui entoure Magnéto.
Rétrospectivement, il est du coup dommage que ces trois personnages n'aient pas vraiment eu l'occasion de faire le point sur leurs évolutions respectives dans la conclusion de la trilogie: Xavier qui aurait reconnu ses propres dérives (d'autant que c'était présent dans le film en plus), Magnéto qui se serait aperçu du tyran qu'il est devenu et qui le regretterait tout en étant déterminé à aller jusqu'au bout, et même ne serait-ce qu'une scène entre Xavier et Mystique (les deux ne s'étant jamais croisés dans la trilogie).
En tout cas, pour un nouveau départ à la saga, X-Men: First Class la fait littéralement ressurgir de ses cendres et en devient même le meilleur opus. Un divertissement de très grande qualité, avec une histoire forte et efficace et des thèmes traités avec intelligence !
PS: A noter toutefois que, si le film prend en compte les deux premiers X-Men (à un ou deux caméos près, anecdotiques cela dit), il entre par contre en contradiction avec les événements évoqués dans X-Men: L'Affrontement Final. Mais on s'en fout de toute manière ! L'important, c'est le film même et, vu le niveau, ça serait dommage de bouder son plaisir avec ce genre de considérations.
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| | | jack-shepard Utilisateur
Messages : 3723 Date d'inscription : 28/06/2010
| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Dim 5 Juin - 21:06 | |
| Saga très hétérogène mais disons que ce n'est pas spécifique à cette saga, notamment sur des super-héros (Superman et Batman évidemment qui ont aussi eu de très bons débuts mais qui par la suite... bah voilà quoi, le temps s'est couvert avant de revenir un peu à la normale). Personnellement je garde un assez bon souvenir du premier X-Men, le découvrant sans rien savoir du tout. Avec le temps, si ça manque un peu de punch et de développement je trouve (même si aujourd'hui merci un peu à First Class), ça reste supérieur à nombre d'adaptations Marvel. Y'avait quand même de bonnes intentions de la part de Singer (je précise que c'est un réalisateur qui m'a jamais vraiment soufflé en dehors des mutants, pas vraiment aimé Usual suspects et Superman Returns mais Walkyrie là c'est passé un peu mieux), comme le thème mélangé de l'évolution et de l'exclusion à cause du simple fait "qu'on est différents". X-Men reste typiquement le genre de film qui appelle à une saga qui peut se révéler particulièrement intéressante niveau évolution des personnages, parce que bon franchement Tornade et Cyclope c'était pas vraiment ça au début. Heureusement X-Men 2 arrive, Singer nous sort un film sur des personnages qui se cherchent une identité et une place. Intro vraiment ébouriffante avec Diablo mais pourtant le film n'est pas si orienté que cela niveau action sur deux heures, mais place niveau tension. Toute la confrontation finale sous le barrage gagne à mon sens à être plus chargé en intensité qu'en action. Et puis bon la disparition de Jean m'avait assez retourné à l'époque. Quelle fut ma surprise quand j'ai appris qu'elle serait de retour sur X-Men 3. Je le dis sans honte mais à l'époque j'avais pas vraiment chercher à dénigrer X-Men 3, j'avais pris mon pied devant l'avalanche d'action et d'effets spéciaux, aujourd'hui oui mon regard a changé parce que l'histoire c'est juste pas possible comme c'est le néant, et quand je dis l'histoire c'est pas simplement sur le remède mais sur tout - l'enchaînement des scènes, le développement des personnages et l'arrivée d'autres, ça reste vraiment fait à l'arrache. Sans compter cette fin, z'ont voulus faire "retournement de situation qui met sur le c** qui fera théoriser les fans pendant des heures - la pièce bouge ou pas ?" mais au final c'est vraiment du foutage du gueule car c'est toute la base (déjà très faible) du film qui s'écroule. Après je sais que ça va paraître bizarre mais il y a des moments à sauver je trouve, comme l'enterrement de Xavier. Viens X-Men origins : Wolverine, là encore on a l'impression d'être pris pour cons, l'opération de Logan qui se passe dans un cadre trop propre, censé être le moment-clé du film, de l'action pauvre et des personnages pas intéressants pour un sou campé par des acteurs à qui on a demandé s'ils avaient rien à faire entre deux films. Pour moi, ça reste le film le plus pauvre de la saga. Et on arrive au prequel, y'a clairement du mieux c'est clair en pratiquement tout, personnages, histoire, y'a vraiment que sur les effets spéciaux que ça m'a rébuté (même beaucoup à certains moments). Mais sinon alchimie parfaite entre Fassbender et McAvoy, des personnages dont j'en attendais pas tant et que j'ai assez apprécié - Moira et Emma Frost. Ce film est encore tout frais, sa carrière au box-office pour voir si suite ou non et plusieurs visionnages sans avoir d'attentes particulières. Hugh Jackman, qui peut dire merci aux X-Men, je le trouve juste bon à certains moments, dans Origins n'en parlons pas - Spoiler:
mieux je trouve qu'en 5 secondes de caméo dans First Class, il est bien meilleur que dans 1h40 de Origins
Si on en a fait la star des films, ça ne veut pas dire qu'il en est le meilleur acteur - Stewart et McKellen vraiment formidable dans les deux premiers tant en confrontation qu'en collaboration. Halle Berry, l'ai jamais trouvé ni inspiré ni intéressante. Pour moi, la seule vraie star reste Famke Janssen, élégante, sympathique, bienveillante et inquiétante à la fois dans un personnage véritablement attachant, même si X-Men 3 n'a pas tout le temps mis à son avantage son grand potentiel. Donc voilà, en l'état actuel des choses, je trouve que First Class est un prequel qui se suffit et qui pour l'instant va nécessiter quelques visionnages supplémentaires de ma part, mais bon je me doute que la saga X-Men n'est pas finie (mes seules espoirs en fait pour l'instant serait que First Class fasse au moins plus que Origins au box-office). Les deux premiers restent deux très bons Marvel qui explore intelligemment des thèmes qui s'avère pertinent (même si un peu survoler pour laisser quand même place au spectacle). Voilà donc ce que ça donne pour moi X-Men 2 X-Men 1 X-Men First Class X-Men 3 X-Men origins : Wolverine | |
| | | cineternel Utilisateur
Messages : 2785 Date d'inscription : 23/05/2010
| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Dim 5 Juin - 21:22 | |
| - Citation :
- Sans compter cette fin, z'ont voulus faire "retournement de situation qui met sur le c** qui fera théoriser les fans pendant des heures - la pièce bouge ou pas ?" mais au final c'est vraiment du foutage du gueule car c'est toute la base (déjà très faible) du film qui s'écroule.
Tu m'étonnes ! - Citation :
- Après je sais que ça va paraître bizarre mais il y a des moments à sauver je trouve, comme l'enterrement de Xavier.
Si on regarde pas la scène d'après-générique, c'est vrai que ça avait une "petite" émotion, mais ça ne faisait pas vraiment avancer l'histoire non plus. Ca permettait juste à Miss Berry d'avoir un rôle plus important (et son nom en haut de l'affiche avec Jackman). Après, au moins on l'oublie pas deux secondes après lui (suivez mon regard !). Ils évoquent sa mémoire pendant trois minutes. Perso, s'il y a une scène que je sauverais du film, c'est plutôt celle de la fontaine. Bizarrement, c'est en faisant le truc le plus con et le plus simple du monde que Ratner a réussi de faire quelque chose de potable. - Citation :
- Pour moi, la seule vraie star reste Famke Janssen, élégante, sympathique, bienveillante et inquiétante à la fois dans un personnage véritablement attachant, même si X-Men 3 n'a pas tout le temps mis à son avantage son grand potentiel.
C'est clair qu'elle sert quasiment à rien dans X-Men 3. Et l'actrice y surjoue horriblement. - Citation :
- je précise que c'est un réalisateur qui m'a jamais vraiment soufflé en dehors des mutants, pas vraiment aimé Usual suspects et Superman Returns mais Walkyrie là c'est passé un peu mieux
Un peu pareil pour moi, même si j'avais correctement apprécié Usual Suspects la fois où je l'avais vu, il y a cinq ans. Walkyrie, pas vu et, comme toi, j'avoue ne pas être fan de Singer hors X-Men. | |
| | | Tayelore Admin
Messages : 61203 Date d'inscription : 23/06/2008
| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Dim 5 Juin - 22:01 | |
| Bah je capte pas trop? d'une part les films ont déja des topics séparés (a part Xmen et wolverine) et en plus je vois pas la pertinence a vouloir en faire une saga qui n'en est pas vraiment une au moins sur les trois derniers films (ou en ts cas les deux derniers de maniere flagrante et avouée) vu le nombre de rebooting et de visions différentes? et s'agit pas de deux caméos ciné, mais par exemple d'une relation qui n'a aucune suite dans X1 ou X2, mystique, car elle est quasi aussi dévellopé que celle de magneto et jamais ne portera à conséqueence... si encore c'est pour observer l'influence de la fox ok, ou encore pour s'amuser a dénombrer le nombre d'élements qui se contredisent, mais sinon je trouve que c'est un peu vain, ou alors je comprends pas ou tu veux en venir ciné? essayer de dire pour la enieme fois que first class est tip top de la mort? de plus en quoi ces films sont des classiques? (je n'ai pas lu encore tes opinions désolé )Et par la je veux dire des films qui sont rentré dans l'histoire du ciné comme tel? tout au plus Xmen est connu pour avoir relancer le film de sh.Je veux bien l'opinion perso, etc, mais s'agit de respecter un minimum ce forum? j'avoue vraiment que je suis pas la..
Dernière édition par Franck le Dim 5 Juin - 23:53, édité 3 fois | |
| | | Tayelore Admin
Messages : 61203 Date d'inscription : 23/06/2008
| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Dim 5 Juin - 22:14 | |
| Ps: oh puis aprés tout si vous en tirez quelque chose faites, mais svp, si on pouvait éviter de répartir les memes discussions sur dix top. les critiques X2 last stand ou encore first class on les a déja sur plusieurs tops, et inévitablement quoi qu'on fasse les gens finissent par faire des comparaisons (et parfois a mon grand regret, car on se concentre plus sur ce qu'on nous propose) et le feront encore.. on arrive meme a faire un top first class qui digresse sur tdk alors bon, a quand un top franchise super héros aussi? Mais pourquoi pas hein. c 'est juste que inévitablement ca tourne au vs à un moment ou un autre. on peut aimer ça.Je peux comprendre, mais et c moi je n'y vois pas un fol interet.
bref, comme vous voudrez. | |
| | | cineternel Utilisateur
Messages : 2785 Date d'inscription : 23/05/2010
| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Lun 6 Juin - 6:52 | |
| - Citation :
- essayer de dire pour la enieme fois que first class est tip top de la mort?
Euh... Même si c'est mon avis sur le film, c'était pas du tout mon intention en créant le topic en fait (et je pense pas avoir été injuste avec X-Men 2 pour encenser First Class sur son dos. Il n'y a qu'un film où je reconnais que je me suis vraiment lâché là, mais c'est pas vraiment First Class). - Citation :
- d'une part les films ont déja des topics séparés (a part Xmen et wolverine) et en plus je vois pas la pertinence a vouloir en faire une saga qui n'en est pas vraiment une au moins sur les trois derniers films (ou en ts cas les deux derniers de maniere flagrante et avouée) vu le nombre de rebooting et de visions différentes? et s'agit pas de deux caméos ciné, mais par exemple d'une relation qui n'a aucune suite dans X1 ou X2, mystique, car elle est quasi aussi dévellopé que celle de magneto et jamais ne portera à conséqueence...
Oui, et j'ai regretté après coup d'avoir crée des topics séparés sur les opus 2 et 3. Puisqu'ultimement, même si on peut déborder sur les autres films, la discussion reste avant tout centrée principalement sur un film. Mon souhait, avec ce topic, c'est qu'on puisse parler de tous les films de la saga sur un pied d'égalité et en les mettant en parallèle les uns par rapport aux autres (après, peut-être qu'effectivement je suis en tort une fois encore). Ce qui est intéressant dans cette saga, à mon sens du moins, c'est justement de la voir se créer à travers des visions différentes. Et en parler en comparant les différents films et les différents styles me parait un moyen intéressant d'aborder la question (et il y a un point qui m'intéresserait beaucoup justement, c'est de voir s'il y a une part de l'influence des films de Singer qui se retrouve dans First Class, d'autant qu'il a participé à l'écriture, ou si le film est vraiment complètement différent. Et pour ce faire, étudier les trois films concernés). - Citation :
- de plus en quoi ces films sont des classiques? Et par la je veux dire des films qui sont rentré dans l'histoire du ciné comme tel?
J'hésitais à le mettre ici ou dans le forum "il y a quelques temps dans les salles". Mais, comme l'autre forum traitait dernièrement de DVD récents comme Black Swan ou Inception, je me suis plutôt senti à le mettre là finalement. Après, c'est peut-être une erreur. Si tu penses qu'il serait plus approprié sur l'autre forum, n'hésite pas à décaler le topic. Bref, peut-être, comme tu le dis, que j'ai encore fait une erreur. Mais ça ne partait pas d'une mauvaise intention à la base. Désolé que tu l'aies pris comme ça. | |
| | | Tommy Utilisateur
Messages : 10637 Date d'inscription : 28/01/2010 Localisation : paris
| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Mer 1 Aoû - 13:28 | |
| je poste là, j'ai pas trouvé le top X Men 1 moi qui suis pas fana de Singer, j'ai revu X-Men, il a quand même une sacré gueule ce film entre autres, je trouve qu'il a le mérite de pas se perdre dans des scènes d'expositions de personnages trop longues et ennuyeuses (et vu le nombre de protagonistes je lui dit bravo ) et même si on a pas le passé des personnages, on s'y attache bien et l'histoire est super agréable à suivre avec des scènes superbes (mention à la scène où Magneto soulève les voitures de police et tout ce qui s'en suit ) les SFX sont encore bien crédibles, à le revoir, c'est super bon ! | |
| | | Kaizus Utilisateur
Messages : 5871 Date d'inscription : 07/12/2009 Localisation : Londres
| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Mer 1 Aoû - 16:43 | |
| Le 1 je l’apprécie mais sans plus.. Perso c'est vraiment le 2 qui vieillit super bien et j'estime a la hausse a chaque visionnage . | |
| | | Tommy Utilisateur
Messages : 10637 Date d'inscription : 28/01/2010 Localisation : paris
| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" Jeu 2 Aoû - 14:41 | |
| ah ouais ?? yes, donc remattage du 2 bientôt | |
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| Sujet: Re: La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" | |
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| | | | La saga X-Men. "Nous ne sommes pas aussi seuls que vous croyez !" | |
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