Les Tortues Ninja, Tome 1: Nouveau DépartPublié au début de l'année chez Soleil, Nouveau Départ est le premier tome de la nouvelle série Teenage Mutant Ninja Turtles, actuellement en cours aux Etats-Unis.
Dans le New York moderne, des monstres mutants se vouent une guerre sans relâche. D'un côté le chat de gouttière Old Hob et son gang de criminels, de l'autre le vieux rat ninja Splinter et ses élèves, trois tortues adolescentes répondant aux noms de Léonardo, Michaelangelo et Donatello. Voilà des mois que les trois frères patrouillent dans la ville la nuit à la recherche de leur frère disparu, Raphaël.
A l'autre bout de Manhattan, une autre tortue mutante erre, seule, dans les quartiers insalubres de la ville. N'ayant aucun souvenir de son passé, aucun toit où s'abriter et aucun ami à qui se confier, sa nature de monstre lui a valu de découvrir très jeune l'hostilité, la haine et la violence. C'est en ces circonstances qu'il rencontre Casey Jones, un jeune homme à problèmes à peine sorti de l'adolescence qui patrouille dans les quartiers chauds la nuit, vêtu d'un masque de hockey et armé d'une batte de baseball. Très vite, ces deux blessés de la vie deviennent amis et se mettent à patrouiller ensemble, dans un étalage de violence qui leur met les autorités à dos malgré leurs bonnes intentions.
Comment les choses ont-elles pu en arriver ainsi ? Tout commença quelques mois plus tôt dans un laboratoire de recherche que vient de rejoindre la jeune scientifique April O'Neil. Celle-ci y mène des expériences sur des tortues et un vieux rat. Elle ignore que le but de ces recherches est de créer l'arme ultime: un prototype de super-soldat. Grâce au résultat de ces recherches, le cruel général Krang pourra créer l'armée ultime sous ses ordres. Du moins si celles-ci réussissent.
Les recherches suivaient leur cours, jusqu'à ce qu'un mystérieux clan ninja tente de dérober le résultat de ces recherches. L'accident survient alors...
Monstres dans la nature, crées par accident, les quatre tortues recherchent leur place en ce monde. Mais, lorsque l'heure de la vérité viendra pour elles, seront-elles prêtes à faire face à leur héritage maudit et à en assumer les conséquences ? Toujours est-il qu'avant de commencer, elles doivent d'abord se reconstruire en tant que famille.
Fan des Tortues Ninja depuis l'enfance, j'ai d'abord abordé ce reboot avec méfiance. Bien qu'un peu kitschs, les origines des tortues sont entrées dans l'inconscient collectif et il me paraissait risqué de s'essayer à réinventer le mythe.
Quelle ne fut pas ma surprise ! Loin de décevoir, cette réinvention des origines des tortues ninja reste fidèle à l'esprit de l'origine mais se paie le luxe de les rendre plus modernes, plus dynamiques et plus réalistes. Non seulement on ne perd pas au change (les éléments kitschs sont gommés, les éléments réussis sont transcendés), mais en plus ces nouvelles origines se trouvent en plein centre d'une intrigue principale gigantesque qui touche à de nombreux éléments de leur mythologie. On retrouve ainsi de nombreux éléments familiers aux fans et plusieurs intrigues futures se profilent déjà, toutes étant liées à ce fameux accident qui les affectent toutes d'une manière ou d'une autre.
Les dessins sont fidèles à l'ambiance des comics originaux, un style graphique spécial avec des couleurs très sombres et austères. C'est un univers noir et de violence, pas un gentil cartoon pour enfants, même si on retrouve l'humour propre aux tortues adolescentes.
Enfin, les caractères des personnages semblent respectés. Toutefois, pour l'heure, plusieurs personnages restent un peu au second plan, ce premier tome s'intéressant davantage à Raphaël et à Casey, ces deux êtres torturés, et à Splinter, présenté ici dans tout son héroïsme.
Au final, un excellent reboot qui relance efficacement une franchise qui avait jusque là plutôt mal vieillie. Ici, le mythe est dépoussiéré et modernisé de manière à séduire le lecteur contemporain, susceptible de convaincre les vieux fans comme d'en convertir de nouveaux. L'heure du retour des Tortues Ninja est enfin arrivé ! Cowabunga !