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 [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally

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cineternel
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MessageSujet: [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally   [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally Icon_minitimeLun 6 Aoû - 1:23

Code Geass: Nightmare of Nunnally (2007-2009) de Tomomasa Takuma, d'après la série animée de Goro Taniguchi et Ichiro Ohkouchi.

Critique du tome 1

[Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally 61bXovUFEQL._SS500_

Le 10 Août 2010 du Calendrier Impérial, le Saint-Empire de Britannia déclara la guerre au Japon, étape nécessaire à la réalisation d'une paix mondiale sous domination britannienne: "Pax Britannia".

Le petit pays d'Asie ne fit pas le poids face au mastodonte que représentait l'empire. En à peine un mois, le Japon fut vaincu et dut capituler. Il perdit sa liberté, ses droits, et même son nom.

"Area 11" est désormais la nouvelle dénomination du Japon et ses habitants, déshonorés, portent le nom de "elevens".

La princesse Nunnally a assisté très jeune à l'assassinat de sa mère, l'impératrice Marianne, et cet événement tragique l'a privé de ses yeux et de ses jambes. Envoyée au Japon en exil peu avant la guerre, Nunnally n'a réussie à survivre que grâce à son frère aîné, le prince Lelouch.

Un jour où il revenait d'une de ses parties de jeux d'argent, Lelouch s'est retrouvé impliqué malgré lui dans les affaires de l'armée et d'un groupe terroriste en traversant le ghetto de Shinjuku. Il y trouve une jeune femme, C.C., enfermée dans une capsule qui contenait supposément du gaz toxique.

Bien que déterminé à survivre, Lelouch trouve la mort au cours d'une bataille opposant l'armée britannienne aux terroristes elevens.

Privée de son frère, il ne reste plus rien à Nunnally. Elle ne peut que maudire son impuissance. C'est alors qu'elle rencontre une mystérieuse sorcière, Nemo, qui lui propose un marché: "Accepte d'exaucer un voeu pour moi et je te donnerais un pouvoir en échange."

C'est ainsi qu'apparait le Mark Nemo, un Knightmare Frame d'origine inconnue capable de prouesses dépassant l'imagination. A son bord, Nunnally qui entend bien se venger des assassins de son frère.

C'est le début d'un long cauchemar...



Code Geass: Lelouch of the Rebellion est une série animée au succès colossal, ce qui a évidemment engendré un certain nombre de produits dérivés: figurines, jeux vidéo, artbooks, CD... et bien sûr de nombreuses adaptations mangas de qualité très variables.

Dans le cas de Nightmare of Nunnally, on se trouve clairement en face de l'une des initiatives les plus ambitieuses et les plus audacieuses que la franchise ait connu sous format papier. Et c'est de très loin l'une des meilleures tentatives visant à recréer l'ambiance de la série animée tout en proposant une histoire différente avec sa propre mythologie, le tout se déroulant dans un univers parallèle à celui de l'animé.

Nightmare of Nunnally. Le titre en dit déjà long. Ceux qui ont vu la série Code Geass savent que Nunnally est une jeune fille aveugle et paraplégique qui ne se déplace qu'en fauteuil roulant. En précisant davantage, c'est aussi un personnage secondaire qui apparait régulièrement mais qui n'a pas un grand rôle... alors qu'elle est au centre de tous les enjeux et qu'elle est la principale motivation qui pousse Lelouch à se rebeller.

L'auteur Tomomasa Takuma a su déceler que ce personnage avait un véritable potentiel qui restait à exploiter, mais en même temps raconter l'histoire d'une handicapée représentait un véritable défi.

Et il a su brillamment le relever en plongeant le spectateur dans l'esprit de la jeune fille. Sa psychologie est brillamment mise en avant, de même que ses doutes.

Nous découvrons ainsi une jeune fille qui ne peut pas vivre par elle-même et qui dépend totalement de son frère auquel elle est vraiment très attachée, tant au niveau de la dépendance physique que moralement. Le jour où elle le perd, tout bascule et on ressent pleinement sa tristesse, mais aussi à quel point elle maudit sa propre impuissance.

C'est là tout l'enjeu de ce personnage: sortir de son impuissance et faire face à son propre côté obscur. Car si Nunnally est une jeune fille gentille et douce, la perte de son frère ravive sa colère et on découvre un antagonisme à l'égard de Britannia qui n'a rien à envier à Lelouch.

Maintenant la question se posait au sujet du Geass: quel pouvoir peut bien permettre à cette jeune fille impuissante de pouvoir lutter ? Que peut elle elle-même bien souhaiter comme pouvoir dans sa condition ?

Si Lelouch avait obtenu le pouvoir de commander, le pouvoir de Nunnally se manifeste sous la forme d'un gigantesque Knightmare surpuissant, sorte de corps de substitution qui lui confère une mobilité hors-norme. C'était juste une idée brillante et il fallait vraiment y penser !

Maintenant, les choses ne s'arrêtent pas là car, bien entendu, Nunnally ne passe pas tout son temps sur des champs de bataille et elle en passe une bonne part à l'Académie Ashford. Et si la série animée ne faisait qu'évoquer l'idée que Nunnally n'avait aucun chance de survie dans le monde actuel prôné par Britannia où le fort domine le faible, le manga nous montre directement Nunnally être battue par d'autres étudiantes qui n'ont aucune pitié à taper une handicapée et qui avancent haut et fort le rang social de leur famille. Voilà le monde prôné par Britannia et voilà pourquoi Nunnally n'a pas la moindre chance dans un monde pareil !

Heureusement, Nunnally s'est trouvée une alliée pour la protéger en la personne d'Alice, une étudiante de son âge qui est pour elle ce que Suzaku est pour Lelouch: sa meilleure amie, mais aussi celle qui deviendra sa plus farouche adversaire.

Car, derrière ses apparences de simple étudiante, Alice fait partie en réalité de la légion étrangère de l'armée de Britannia, des pilotes de Knightmares possédant un Geass qu'ils peuvent utiliser directement en situation de combat. Des adversaires inédits qui s'avèrent particulièrement redoutables.

Les autres personnages phares de l'animé sont aussi présents et, si le manga développe en priorité les psychologies des personnages de Nunnally et d'Alice, tous possèdent leur histoire.

Enfin, si Lelouch est mort, Zero, lui, est bien présent et c'est juste une pure tuerie. Plus charismatique et démoniaque que jamais, la moindre de ses apparitions montre un être hautain et surpuissant qui se considère clairement comme supérieur aux autres hommes. Et malgré notre connaissance de l'univers de Code Geass, l'auteur parvient à créer un véritable voile de mystère sur ce personnage qui n'est pas forcément celui que l'on croit.

Nightmare of Nunnally retrouve aussi un élément qui faisait défaut aux autres adaptations mangas de Code Geass: les affrontements de méchas (voire les affrontements tout court). Là aussi, c'est juste brillant: les combats retrouvent l'intensité des premiers épisodes de la série animée (ce qui n'est quand même par rien), même si le format papier a tendance à les rendre confuses par moments. Mais quel plaisir de retrouver ces moments purement épiques et cette dimension grandiose qui avait fait les belles heures de l'animé !

De manière générale, lire un tome de Nightmare of Nunnally donne la même impression que regarder un épisode de la série animée, tant dans le plaisir immense trouvé dans la lecture que dans la narration où, inconsciemment, les musiques de la série commencent à résonner dans nos têtes et où le rythme de lecture s'installe tout naturellement tel un montage.

C'est donc une véritable expérience qui saura faire plaisir à tous les fans de l'animé désireux de retrouver l'ambiance de la série mythique.

Maintenant, Nightmare of Nunnally s'impose clairement comme une relecture de l'histoire de Lelouch of the Rebellion et si, pour le moment, ça a vraiment des airs d'histoire alternative avec les mêmes événements qui se produisent mais qui se déroulent différemment, le manga arrive à intégrer ses propres éléments à la mythologie déjà en place.

Car c'est l'histoire de Nunnally et non celle de Lelouch et, si on retrouve de nombreux personnages de l'animé, l'auteur a intégré son propre casting autour de Nunnally: Nemo qui fait office de sorcière complice, Alice qui tient le rôle de la meilleure amie du moment et plus farouche adversaire en devenir, la légion étrangère...

On est à la fois en terrain connu et en même temps ça dévie vers quelque chose de différent, une histoire différente qui se forge à partir des mêmes événements, une mythologie différente qui s'installe très progressivement.

Et tout cela est remarquablement géré, l'auteur commençant par nous installer dans nos repères avant de nous faire dévier progressivement dans son propre univers, sa propre vision de Code Geass.

C'est donc tout un monde qui se crée autour du personnage de Nunnally, à laquelle l'auteur Tomomasa Takuma donne une toute autre dimension, arrivant à faire découvrir au spectateur qui est vraiment Nunnally, de comprendre ses sentiments, ses pensées, ses ennuis quotidiens et combien la présence de ses proches est importante pour elle, non seulement par dépendance physique, mais surtout comme support moral.

Tomomasa Takuma a repris ce personnage secondaire de jeune handicapée qui avait un grand impact sur les personnages principaux, et il a réussi à la tourner en héroïne sublime qui réagit à son tour en fonction de son entourage.

A noter enfin que le style de l'auteur est vraiment très agréable avec des dessins très plaisants et un certain sens de la mise en scène, ce qui contribue encore à alimenter ce bilan déjà très positif.

Au final, ce premier tome de Nightmare of Nunnally est une vraie réussite. Vraiment très bon dans l'ensemble, il n'est pas dénué de certains défauts (des combats un peu brouillons par moments), mais il pose les bases d'une relecture du mythe Code Geass qui s'annonce vraiment très riche et surprenante et, plus que tout, il donne vraiment envie au lecteur de découvrir la suite.


Oeuvres associées:

Le topic de la série animée Code Geass - Lelouch of the Rebellion (2006-2008), de Goro Taniguchi (réalisation) et Ichiro Ohkouchi (scénario):

http://www.cinefeeling.net/t2682-code-geass-lelouch-of-the-rebellion


Dernière édition par cineternel le Mar 7 Aoû - 12:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally   [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally Icon_minitimeLun 6 Aoû - 14:44

Critique du tome 2

[Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally 51QGHt6iENL._SS500_

Nunnally, Alice et les membres du conseil des étudiants se trouvaient dans l'hôtel du lac Kawaguchi lorsque celui-ci a été pris d'assaut par le Front de Libération du Japon. Ils font désormais partie des otages.

Otage de valeur de par ses origines, Nunnally a été amenée devant le lieutenant-colonel qui tente de la pousser à révéler son identité afin de dissuader le nouveau gouverneur de la Zone 11, la princesse Cornelia, d'ordonner l'assaut. Mais, devant l'impuissance de Nunnally à sauver des vies, le Mark Nemo fait son apparition surprenante.

De son côté, Alice décide d'intervenir avec son Knightmare pour sauver les otages avant que Cornelia ne lance l'assaut contre les terroristes, cette dernière se moquant bien de sacrifier les otages pour parvenir à ses fins. Avec l'aide de son Geass, The Speed, elle parvient à franchir le barrage.

Mais en arrivant sur les lieux, elle ne trouve que les résultats d'une bataille sanguinaire et, au centre, le Mark Nemo. Croyant Nunnally morte, Alice affronte le Knightmare inconnu dans sa rage.

Pendant ce temps, Zero et ses Chevaliers Noirs font leur apparition pour protéger les otages du Front de Libération et même des Knightmares de l'armée de Cornelia.

A l'issue de cette bataille, l'Ordre des Chevaliers Noirs se dévoile aux yeux du monde, se présentant comme les sauveurs des otages et les alliés de la justice, et Alice retrouve finalement Nunnally inconsciente, ignorant tout de sa connexion avec le Mark Nemo.

Depuis son apparition remarquée lors de la prise d'otage de l'hôtel, l'Ordre des Chevaliers Noirs n'a cessé de faire parler de lui. Les politiciens corrompus, les organisations criminelles, les actes terroristes faisant des victimes civiles, la violence de l'armée impériale...

Zero condamne avec véhémence ces activités scélérates que la loi s'avérait impuissante à punir et qui, comme il le disait lui-même, ne faisaient que tyranniser les faibles.

Nombreux étaient ceux qui partageaient ses nobles idéaux. Aussi, de plus en plus de groupes de résistance, grands ou petits, rejoignaient jour après jour les rangs des Chevaliers Noirs. La puissance et l'influence de l'Ordre se faisaient de plus en plus grandes.

C'est dans ce contexte que Suzaku Kururugi, l'ami d'enfance de Lelouch et Nunnally, revient dans la Zone 11 auprès de la princesse Euphemia dont il est récemment devenu le chevalier. Sa mission consiste à combattre les actions terroristes menée par Zero et l'Ordre des Chevaliers Noirs qui sont à l'origine d'une recrudescence des actes de révolte à l'égard de Britannia.

Aspirant à éliminer une bonne fois pour toutes l'Ordre des Chevaliers Noirs, Cornelia prépare une audacieuse opération d'assaut du ghetto de Saitama, reproduisant les conditions de la bataille de Shinjuku afin de pousser Zero à intervenir.

Ayant eu vent de cette bataille par leur capacité à lire les lignes d'avenir avec Geass, Nunnaly et Nemo décident d'intervenir pour empêcher le massacre, quitte à affronter les deux camps. De son côté, Alice attend impatiemment l'apparition du Mark Nemo pour laver l'affront fait au lac Kawaguchi.



Après un très bon premier tome, ce tome 2 de Nightmare of Nunnally persiste dans cette tendance très positive. Ici, l'introduction est passée et on entre donc plus avant dans le coeur de l'histoire.

Si Nunnally est toujours le personnage central de l'histoire, le tome s'attarde davantage sur les premières interventions armées de Zero et ses Chevaliers Noirs, et il prend aussi le temps d'introduire les personnages de Suzaku et de la princesse Euphemia qui vont faire face à cette menace terroriste.

Le tome fait aussi la part belle aux séquences d'action, poursuivant l'affaire de la prise d'otage du Lac Kawaguchi avec des affrontements qui culminent par le premier duel entre Nunnally et Alice, ignorant toutes deux l'identité du pilote adverse, puis racontant l'intégralité de la bataille de Saitama où a lieu la revanche, mais aussi le premier grand affrontement de Zero contre l'armée britannienne. Cette dernière partie culmine par un affrontement impressionnant entre Zero et le Lancelot piloté par Suzaku.

D'ailleurs, Zero se révèle ici très différent de son incarnation animée. Se considérant toujours comme un dieu parmi les mortels, il se présente désormais comme le Diable Noir et se révèle capable d'affronter des Knightmares juste à l'aide de son armure. Celle-ci semble lui conférer des pouvoirs de sorcier qui entretiennent l'ambiguité quant à son identité. Identité qui est révélée en fin de tome, mais la manière dont cette révélation est amenée installe l'ambiguité et renforce la dimension mystérieuse et fantastique du titre.

Car oui, si on retrouve bien l'univers de Code Geass, Nightmare of Nunnally se déroule dans un univers parallèle à celui de la série animée, et l'auteur n'hésite pas à réinventer le mythe en y intégrant ses propres éléments. C'est donc bien une mythologie assez différente de celle à laquelle on est habitué qui est en train de s'installer progressivement, permettant véritablement au lecteur de redécouvrir l'univers sous un autre angle. On n'est donc pas au bout de nos surprises.

Un second tome qui poursuit donc directement dans la voie du premier, continuant à surprendre le lecteur par sa réinvention audacieuse et ambitieuse du mythe Code Geass tout en restant fidèle à l'ambiance générale de cet univers aimé de tous. En cela, Nightmare of Nunnally se démarque du lot en réussissant là où beaucoup d'autres mangas se sont plus ou moins cassés les dents. Espérons que ça dure !


Dernière édition par cineternel le Mar 7 Aoû - 12:27, édité 1 fois
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cineternel
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MessageSujet: Re: [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally   [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally Icon_minitimeMar 7 Aoû - 12:21

Critique du tome 3

[Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally 51hb63aYkoL._SS500_

Convaincue que Zero est son frère Lelouch, Nunnally a l'intention de retourner sur les champs de bataille pour le rencontrer de nouveau.

Mais le Geass de Nunnally a attiré l'attention du cardinal du Saint-Empire de Britannia: son propre frère. Celui-ci envoie un assassin, Mao, afin d'éliminer sa jeune soeur.

Ancien membre de la légion étrangère comme Alice, Mao s'est vue injectée des cellules de la sorcière C.C. qui en ont fait une utilisatrice artificielle de Geass. Mao possède ainsi le Geass The Refrain qui lui permet de manipuler l'esprit des gens et de leur faire revivre leurs souvenirs heureux, un pouvoir qui devient une sorte de drogue pour les elevens.

Mais comme tous les membres de la légion étrangère, Mao est rongée de l'intérieur par les cellules de C.C., forcée de recourir régulièrement à ses suppresseurs. L'Empire de Britannia utilise ces suppresseurs pour les maintenir sous contrôle, mais Mao s'était rebellée en en emportant des doses de réserve avec elle. Consciente toutefois que cela la tuera inévitablement un jour, elle entend récupérer le Code de Nemo en Nunnally pour devenir une véritable sorcière et vivre ainsi éternellement.

Mao rencontre Nunnally sur les lieux du drame de Shinjuku, où Lelouch a perdu la vie de simple mortel pour devenir le Diable Noir, un dieu déchu vivant parmi les humains. Là, Mao utilise son Geass, forçant la jeune fille à revivre ces jours d'été heureux, il y a sept ans, avec Lelouch et Suzaku.

A l'Académie Ashford, Alice reçoit l'ordre de retrouver et de tuer Mao la déserteuse. Ayant découvert la véritable identité de Nunnally, elle décide de protéger la jeune fille de tout ceux qui voudraient s'en prendre à elle.



Un troisième tome de Nightmare of Nunnally vraiment très riche, pilier central de la série, qui dévoile pleinement la mythologie du titre.

En premier lieu, le concept des utilisateurs artificiels est grandement développé dans ce tome. Loin d'être de simples utilisateurs de Geass, il y a une certaine malédiction autour d'eux qui avait été brièvement évoquée dans le tome 2 et qui est ici pleinement révélée.

Personnage assez peu charismatique dans cette version (et devenu une fille), Mao sert toutefois d'exemple de la malédiction qui attend les autres membres de la légion étrangère, à commencer par Alice. Elle préserve ainsi le rôle qu'il occupait par rapport à Lelouch dans la série animée, juste adapté selon la mythologie propre à ce manga.

Mao est aussi l'occasion de découvrir le passé de Nunnally et de développer plus précisément les liens qui l'unissent à Lelouch (brièvement évoqués avant sa mort dans le premier tome) et Suzaku (débarqué un peu soudainement dans le second tome).

Nous retrouvons ainsi une sorte d'adaptation du premier picture drama de la saison 1 et surtout du chapitre spécial du manga Lelouch of the Rebellion. J'ai tendance à préférer la version de Nightmare of Nunnally à celle du manga Lelouch of the Rebellion personnellement, arrivant à mieux représenter les émotions ressenties par les personnages, alors enfants, face à leur situation de parias.

Les événements nous sont racontés sous deux perspectives différentes: celle de Nunnally (sous l'effet du Geass de Mao) et celle de Suzaku (qui raconte leur passé commun à la princesse Euphemia, la demie-soeur de Lelouch et de Nunnally). L'auteur a fait ici un travail magnifique à retranscrire les pensées des deux personnages sur ces événements, permettant en même temps d'approfondir un peu leurs psychologies.

Ces flash-back nous révèlent aussi les circonstances du décès du père de Suzaku, ici tué par C.C., la sorcière immortelle de Britannia, pour avoir tenté de tuer Lelouch, le fils de la défunte impératrice Marianne qu'elle a connu autrefois.

Suzaku n'est donc pas responsable de ce drame, ignorant jusqu'à ses circonstances exactes, ce qui explique le caractère plus optimiste et moins troublé du personnage pour lequel les événements se sont mieux déroulés par rapport à la série animée (il est devenu le chevalier de la princesse Euphemia beaucoup plus tôt et il se laisse nettement moins faire que dans la série animée où il supportait toutes les brimades pour s'auto-flageller).

Après avoir révélé ce passé commun entre Nunnally et Suzaku, le manga nous ramène au sein de l'Académie Ashford où les deux personnages se croisent de nouveau. On nous montre aussi qu'Alice n'aime guère Suzaku, en partie dû à la rivalité entre le Département de Maintenance Technique Spécial (dépendant du prince Schneizel) et la la légion étrangère (dépendant du défunt prince Clovis), et du fait que Suzaku est probablement un utilisateur de Geass lui aussi (il est effectivement confirmé que Suzaku est ce qu'on appelle un Wired, un possesseur de Geass qui l'utilise naturellement et inconsciemment).

Le tome s'achève par le début de la bataille de Narita où Euphemia compte en finir avec le Front de Libération du Japon. Zero et ses Chevaliers Noirs sont aussi sur place, prêts à en finir avec Cornelia de leur côté.

Tandis qu'Alice attend l'apparition du Mark Nemo, le Lancelot affronte une nouvelle fois Zero. Ce dernier utilise ses pouvoirs pour révéler la vérité à Suzaku. Nous découvrons alors un long flash-back nous révélant les origines de C.C., comment elle est devenue sorcière et sa rivalité avec Jeanne d'Arc (oui, là, c'est un peu n'importe quoi par contre), jusqu'à sa vie à Britannia en tant que confidente de l'impératrice Marianne, l'attentat qui l'a tué, et enfin la mort du père de Suzaku.

Des origines qui sont bien évidemment non-officielles, totalement inventées par l'auteur du manga pour développer la mythologie propre à son titre. On peut même se demander s'il était vraiment utile de donner les réponses sur le personnage de C.C., elle est beaucoup plus fascinante en restant une énigme, comme son nom. Mais on a au moins le plaisir de découvrir un personnage radicalement différent de sa version animée, beaucoup plus glamour et démoniaque, qui n'a pas usurpé son titre de Diable Noir.

Et ce flash-back est aussi l'occasion de terminer de compléter le récit du passé des personnages et de leurs liens entre eux en y ajoutant les dernières pièces manquantes, bouclant ainsi la boucle du tome. Suzaku y apprend aussi les raisons exactes qui ont poussé C.C. à tuer son père.

A l'issue de cette confrontation, le sort de Lelouch est révélé, partageant l'existence de Diable Noir avec C.C. et se cachant lui aussi sous le masque de Zero. Il a ainsi bien cessé d'exister parmi les humains pour partager cette existence maudite avec la sorcière. Pour autant, ses actes en tant que Zero sont toujours guidés par les mêmes intentions qu'auparavant: créer un monde de paix où Nunnally pourra vivre heureuse.

En définitive, un très bon tome, vraiment très riche, qui poursuit la relecture de l'histoire de la série (tout le long de ces trois premiers tomes, nous avons vraiment assisté aux mêmes événements que la première moitié de la saison 1, racontés différemment) tout en achevant d'installer sa mythologie propre qui s'avère beaucoup plus fantastique que celle de la série originale (qui avait aussi des éléments fantastiques, cela dit).

Beaucoup de concepts propres au manga sont développés plus avant ici et le tome fait un boulot formidable à développer ses personnages et les enjeux liés à leurs existences.

Pour autant, il reste encore des mystères et on devine que ça fait partie de l'intérêt du titre de ne pas tout révéler non plus et de laisser une part d'inconnu.

Un très bon tome qui renouvelle donc l'intérêt du titre à mi-parcours. Jusque là, c'est un sans-faute avec trois tomes de très bonne qualité, même si on n'atteint pas non plus le niveau de l'excellente série animée.
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cineternel
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MessageSujet: Re: [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally   [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally Icon_minitimeMer 8 Aoû - 19:33

Critique du tome 4

[Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally 51eR4hjDA1L._SS500_

La bataille de Narita touche à son terme. Ayant découvert l'identité du pilote adverse, Nunnally rompt le pacte de force afin d'empêcher Nemo, l'incarnation de ses sentiments négatifs, de tuer son amie. Ce faisant, elle perd le Mark Nemo et son Geass, totalement à la merci de l'armée britannienne.

Nunnally est arrêtée et transférée à l'Ordre de l'Eden Vital, l'église du Saint-Empire de Britannia, pour être jugée en procès de sorcellerie. Alice refuse de croire que la douce Nunnally ait été le pilote du Knightmare adverse et elle n'accepte pas que son amie, une princesse de Britannia, soit condamnée à la peine capitale par son propre père.

Délégué par l'empereur Charles di Britannia, le cardinal Rolo vi Britannia arrive dans la Zone 11 pour présider le procès de la sorcière blanche Nunnally, accusée également d'acte de rébellion contre l'empire alors que de sang princier.

Frère jumeau de Lelouch vi Britannia, Rolo a vécu et grandi dans l'ombre, victime de la malédiction des Gémeaux princiers souvent signe de mauvais présage. Aujourd'hui, il tient enfin l'occasion de prendre sa revanche sur ces frères et soeurs renégats et de récupérer la place qui aurait dû être la sienne, de retrouver l'existence dont le destin l'a cruellement privé.

L'Ordre de l'Eden Vital dépendant directement de l'empereur, le gouverneur de la Zone 11, la princesse Cornelia, n'a pas l'autorité suffisante pour empêcher ce procès. Toutefois, à la demande de Lelouch, la princesse Euphemia et son chevalier Suzaku Kururugi décident de conclure une trêve avec Zero et de s'allier pour secourir Nunnally de ce procès de fanatiques religieux.

De son côté, Alice se lamente d'avoir été encore incapable de protéger une personne qui lui était chère, après ce qui est arrivé à sa soeur des années plus tôt. Désormais indépendante de Nunnally, la sorcière Nemo vient à sa rencontre pour lui proposer un marché: unir leurs forces pour continuer à protéger Nunnally ensemble. Pour cela, Nemo lui donne tout son pouvoir.

Alors que Zero et Suzaku attaquent le siège de l'Ordre de l'Eden Vital au cours du procès pour affronter Rolo et sauver Nunnally, Alice fait à son tour une entrée remarquée. Elle a cessé d'être une utilisatrice artificielle de Geass pour devenir le chevalier de la princesse Nunnally. Ce faisant, elle a acquis le Geass ultime, la capacité d'invoquer le démon même de l'Eden Vital: Code Geass, le plus puissant de tous les Knightmares.



Après trois tomes vraiment très bons qui proposaient une réinvention intéressante de l'histoire de Code Geass, ce tome 4 embrasse pleinement sa propre mythologie centrée sur la sorcellerie et il s'éloigne complètement des événements de l'animé.

Autant le dire tout de suite, ce tome n'est pas aussi bon que les précédents. La tension retombe pas mal et, à l'exception du premier et du dernier chapitre, l'essentiel du tome tourne autour de l'intrigue sur le procès en sorcellerie de Nunnally qui est, avouons-le, assez peu intéressant. Il ne se passe pas grand chose et il y a surtout beaucoup de parlotte sans grand intérêt.

L'alliance des personnages principaux (Alice, Zero, Suzaku, Euphemia) pour sauver Nunnally est amenée de manière beaucoup trop classique, de même que leur révolte contre l'autorité du cardinal Rolo vi Britannia.

Ce dernier constitue peut-être l'intérêt principal du titre, mais il faut se faire à l'idée que ce Rolo là est un personnage inédit qui n'a que peu de chose en commun avec le Rolo Lamperouge de l'animé. C'est vraiment un personnage différent, avec une présence qui s'affirme davantage et un diabolisme qui n'a rien à envier à celui de Lelouch dont il reprend les traits (ce qui créait la confusion sur son identité pour ses brèves apparitions dans les tomes précédents).

On retrouve toutefois l'esprit de base du personnage: tout comme Rolo Lamperouge était le frère cadet de Lelouch dans une existence mensongère, Rolo vi Britannia est une existence maudite qui a dû vivre dans l'ombre et qui aspire à récupérer son droit à l'existence.

Le choix de Rolo comme nemesis de Nunnally est en accord avec l'esprit de la série animée où Rolo avait pris la place de la jeune fille et où il ne pouvait exister en tant que frère de Lelouch que dans un monde mensonger où Nunnally n'existe pas. D'où les efforts de Rolo pour empêcher Lelouch de retrouver Nunnally car cela le ramènerait à son véritable existence, une existence où Rolo n'aurait plus eu sa place. Rolo avait trouvé sa véritable existence dans un monde de mensonges et il avait lutté jusqu'au bout pour le protéger, car il avait choisi de croire que les sentiments liés à ces mensonges étaient plus vrais pour lui que ne pouvait l'être la réalité.

Si Nunnally était la soeur de Lelouch vi Britannia, Rolo était véritablement le frère de Lelouch Lamperouge aussi longtemps que cette facette de Lelouch existait.

Si les choses sont très différentes ici, on retrouve toujours l'idée que Nunnally et Rolo ne peuvent co-exister dans le même monde et l'intention de Rolo de l'éliminer en découle directement, bien qu'il haïsse tout autant Lelouch dans cette version.

Le personnage de Anya Alstreim, l'un des 12 Chevaliers de la Table Ronde dans la série animée originale, apparait également ici sous les mêmes traits mais avec un rôle et une personnalité bien différents. Elle est le chevalier personnel de Rolo et son rôle se limite principalement à combattre pour le protéger. Elle ne retient rien d'autre de son homologue animé que le design.

Enfin, ce tome permet également au personnage d'Alice d'évoluer en faisant face à son passé et en prenant une décision qui fait d'elle une toute autre personne, un peu comme Suzaku lors de la transition entre les deux saisons de Code Geass. Cette évolution est appuyée par le fait qu'elle porte le même manteau que les Chevaliers de la Table Ronde de la version animée, même s'il ne s'agit ici que d'un clin d'oeil.

A part ça, c'est aussi le tome où on commence vraiment à réaliser à quel point la mythologie de Nightmare of Nunnally a fini par devenir très différente de celle du manga original.

Déjà, Zero n'est pas un simple déguisement pour Lelouch mais une sorte d'avatar démoniaque: si Lelouch et la sorcière immortelle C.C. sont tout deux derrière le masque de Zero, il serait en fait plus correct de dire qu'ils sont deux parties de l'entité surnaturelle qu'est Zero. C'est l'un des points qui demeurent les plus mystérieux de ce manga.

Aussi, le Geass est représenté de manière très différente de l'animé. Ici, il y a plusieurs types de Geass: les Geass "naturels" que possèdent Nunnally et Suzaku (la capacité à entrevoir les lignes d'avenir), les Geass "artificiels" que possède la légion étrangère (des capacités physiques ou mentales au dessus de la norme qui peuvent être transmises à leurs Knightmares), et enfin les Geass procurée par des pactes avec des sorcières (la capacité à invoquer par décalage quantique des Knightmares surpuissants, d'origine démoniaque).

Bref, c'est vraiment très... différent du Pouvoir des Rois et autres capacités montrées dans l'animé. Inutile d'espérer entendre Zero lancer le mythique "Lelouch vi Britannia vous ordonne... vous tous... MOUREZ !", ici Zero ne possède pas ce Geass, disposant à la place d'une armure magique capable de rivaliser en puissance avec un Knightmare et de la capacité récemment dévoilée à invoquer le Knightmare Frame "Gawain", son propre mécha.

Au final, un tome toujours bon dans l'ensemble, mais mine de rien vraiment intriguant. Il risque de laisser le lecteur en pleine confusion face à cette avalanche de nouveaux éléments inconnus, dévoilant une nouvelle mythologie intéressante et visiblement travaillée, mais aussi assez difficile à saisir.

On regrette aussi que les événements soient moins captivants que dans les trois tomes précédents, il faut attendre le dernier chapitre pour que de nouveaux rebondissements de grande ampleur relancent l'intérêt du titre et annoncent le début du final pour Nightmare of Nunnally.

A part ce chapitre qui arrive, sur le tard, à captiver de nouveau l'intérêt du lecteur, l'autre grand intérêt consiste en un flash-back assez simple mais émouvant racontant la première rencontre entre Nunnally et Alice. Et là, en à peine quelques pages de dialogues, l'auteur montre qu'il a vraiment tout compris au personnage de Nunnally et à ses sentiments, même si le personnage s'est malheureusement un peu effacé depuis le tome 3 au profit d'Alice et de Zero.

Bref, un tome moins bon que les précédents mais pas inintéressant, loin de là, et qui promet au moins un final aussi passionnant que très différent de la série animée pour cette histoire inédite se déroulant dans un univers parallèle à celui de la série animée.

Reste à voir comment Tomomasa Takuma conclura son histoire dans le dernier tome mais, avec ses hauts et ses bas, nul ne peut contester le fait qu'il a su insuffler à son oeuvre une vision très différente de la mythologie Code Geass traditionnelle, et que sa mythologie a un grand potentiel. Peut-être simplement que sa mythologie (et donc l'histoire du titre) aurait juste gagné à être davantage développée sur une série plus longue.

Sur ce, c'est parti pour le tome final de Nightmare of Nunnally...
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cineternel
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MessageSujet: Re: [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally   [Manga] Code Geass: Nightmare of Nunnally Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 1:36

Critique du tome 5 (Final)

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Le Saint Empire de Britannia n'est plus. Victime d'un coup d'état mené par l'église et par l'empereur Charles lui-même, il est devenu le Saint-Siège de l'Eden Vital. Le Sénat est dissolu. La monarchie est abolie. Les gouverneurs des différentes colonies, princes et princesses de l'ancien empire, sont arrêtés et remplacés par les cardinaux de l'église, désormais à la tête de l'armée. Une entente qui s'annonce difficile, la plupart des militaires étant issus de familles nobles.

Le chaos se répand dans les zones. La situation profite aux groupes rebelles qui n'auront pas plus belle opportunité de se soulever pour libérer leurs pays.

Dans la Zone 11, le cardinal Rolo vi Britannia a pris les fonctions de gouverneur et il mène la légion étrangère à la traque de la traîtresse Alice et de Nunnally.

Pendant ce temps, l'Ordre des Chevaliers Noirs libère le gouverneur Cornelia, le vice-gouverneur Euphemia et leurs alliés. Ayant conclu en secret des accords avec Euphemia visant à rendre le Japon à ses habitants, l'organisation Kyoto, les anciens sénateurs et les anciens princes princesses de l'empire décident de restaurer l'Empire de Britannia derrière un nouveau monarque: l'impératrice Euphemia li Britannia.

Pour arrêter le Saint-Siège de l'Eden Vital et l'Empereur Charles, l'impératrice Euphemia et l'Ordre des Chevaliers Noirs réunissent leurs forces en une grande armée de coalition. Ils font route pour l'île de Kamine où aura lieu la bataille finale.

Après avoir vaincu le cardinal Rolo, Nunnally et Alice se rendent à leur tour sur l'île Kaminé. Là, les véritables plans de l'empereur Charles, de l'impératrice Marianne et de C.C. leur sont finalement révélés.

Nunnally a en elle le pouvoir de créer un monde meilleur pour l'humanité entière. Mais est-ce là le monde de bonheur qu'elle désirait tant ?



Après un tome 4 en dessous du reste, Nightmare of Nunnally retrouve un très bon niveau avec cet ultime tome qui, on va le voir, apporte les réponses à de nombreuses questions sur le titre mais ne plaira pas à tout le monde.

Le tome 5 reprend donc sur la fin de l'intrigue sur le cardinal Rolo. Ce n'est pas la partie la plus intéressante du tome, mais elle permet de mettre les relations entre Alice et les autres membres de la légion étrangère à l'honneur. Cela est d'autant plus intéressant que, maintenant qu'Alice possède à son tour le pouvoir d'une sorcière, sa compréhension de l'ordre du monde est différente et qu'elle est devenue capable de discerner et de comprendre certains phénomènes. Une capacité qui est brillamment mise en avant et qui lui permettra de triompher des tours de Rolo.

Suite à cela, nous découvrons la vérité sur Rolo. Là, l'auteur a tenté de donner une mort touchante à son personnage en en faisant une figure du grotesque, mais ces ultimes révélations sont assez mal amenés et gâchent le potentiel des fausses origines du personnage dévoilées dans le tome précédent, même si ça correspond toujours à l'idée que Rolo trouve sa véritable raison d'être dans une existence mensongère.

Là enfin comment la partie la plus intéressante de ce dernier tome: l'intrigue sur l'Eden Vital. Comme Lelouch durant la saison 2 avec le monde de C, Nunnally et Alice se rendent dans ce monde métaphysique où les attendent Charles, Marianne et C.C./Nemo.

C'est là que de très nombreuses réponses sur la mythologie du titre sont apportées et qu'on découvre une vraie richesse métaphysique derrière.

Tout d'abord, l'auteur a jugé bon de développer la jeunesse de Charles et de Marianne pour expliquer comment ces deux idéalistes sont devenus des fanatiques religieux avec des intentions de déicide, chose qu'on n'attendait pas forcément. A priori, on ne penserait jamais ces révélations indispensables et, pourtant, elles apportent indéniablement quelque chose à l'histoire, une sorte de parallèle entre les destins de Charles et de Lelouch et Nunnally qui ne cessent de se répéter.

Les intentions des deux générations ne sont pas si différentes: mettre un terme à ce cycle interminable de violence. Pour cela, la solution proposée par Charles et Marianne est simple: l'Eden Vital. Mettre un terme aux existences individuelles et réunir l'ensemble de l'humanité en une seule entité, une conscience collective (dieu).

Et là, les détracteurs de Evangelion vont hurler parce que, oui, on a droit à de grands discours métaphysiques. Et si vous voulez avoir les vrais réponses aux questions soulevées sur la mythologie du titre, il va falloir les comprendre. Aussi, un passage à lire à tête reposée et à ne pas hésiter à relire parce que, pour peu qu'on fasse cet effort, il y a une véritable richesse derrière et on comprend beaucoup mieux tout ce que l'auteur a mis en place tout au long de son manga.

J'adore vraiment ces oeuvres qui refusent de se livrer si facilement au lecteur/spectateur, qui refusent de lui donner des réponses claires et accessibles et qui lui demandent de faire un effort de son côté pour les comprendre. Les japonais sont friands de ce genre de séries, c'est ce qui fait la richesse de plusieurs de leurs oeuvres, très "en marge". Et en même temps, ça ne trahit pas l'esprit de l'animé original puisque la scène retranscrite était déjà assez métaphysique, juste à un degré moindre.

Le problème de cette partie, par contre, c'est ce qui se passe en parallèle, la grande bataille finale menée entre les deux armées.

Je trouve que l'auteur de Nightmare of Nunnally a fait des efforts tout le long de sa série pour faire des batailles qui retrouvent le souffle épique et le sens du grandiose de la série animée, avec une vraie mise en scène. Le problème étant que ces batailles étaient parfois confuses à la lecture, mais ça ne retirait rien à leurs qualités.

Seulement là, cette grande bataille finale est très décevante, il manque un véritable souffle épique. On ne croirait jamais à une grande bataille entre les deux armées les plus puissantes au monde.

Le problème étant en partie liés aux ennemis qui ne sont autres que les Chevaliers de la Table Ronde. Dans cette version, ils ont un charisme de zombies parce que... Bah, ce sont des zombies.

Et ça, perso, je n'aime pas du tout ! Je sais que l'intention de l'auteur était de réinventer la mythologie Code Geass pour créer sa propre histoire, et il a souvent eu de très bonnes idées (pour le plus grand malheur des puristes), mais ça c'est l'idée de trop.

Dans la série animée d'origine, les Chevaliers de la Table Ronde est l'élite de l'armée de Britannia, la fierté de l'empire. Ce sont des guerriers nobles, valeureux et charismatiques parmi les meilleurs que la Terre ait portée.

Trois des personnages récurrents de la saison 2, Suzaku Kururugi, Gino Weinberg et Anya Alstreim, en faisaient partie et cela donnait lieu à des batailles dantesques contre l'Ordre des Chevaliers Noirs.

Mais dans Nightmare of Nunnally, les Chevaliers de la Table Ronde, ce sont des morts-vivants, les plus valeureux guerriers de l'histoire de l'empire que le Geass de l'empereur Charles a maintenu en vie. En gros, ça fait un peu cliché, mais il a monté sa propre armée de morts-vivants pour dominer le monde.

Et comme ils ont un charisme de zombie et que Suzaku, Zero et la bande ne peuvent pas les tuer, cette bataille n'a aucun sens. Puisqu'au final, l'issue ne dépend pas d'eux mais de Nunnally et d'Alice.

Là, on sent clairement que l'auteur a été inspiré par Le Seigneur des Anneaux, mais je pense sérieusement que ces Chevaliers de la Table Ronde ont été mal amenés, même si ça sert l'idée cachée derrière la spécificité du Geass de Charles (son incapacité à tourner le dos au passé, se détournant ainsi de l'avenir).

Ca rejoint une critique que j'avais fait sur le tome précédent: pour une histoire aussi riche et avec un potentiel aussi énorme, cinq tomes, c'est vraiment trop peu. Surtout si les trois premiers installent progressivement l'univers propre au titre.

Les intentions étaient là, les ambitions aussi, et ce tome 5 fait un boulot formidable pour emmener l'histoire vers la conclusion qu'elle mérite avec les réponses attendues sur la mythologie propre au titre. Les réponses sont là et la mythologie tient la route, riche, travaillée et pertinente avec l'histoire racontée.

Seulement, en cinq tomes, l'histoire est peut-être allée trop vite et certains éléments qui auraient pu être développés davantage n'ont pas été exploités pleinement, alors que le potentiel était indéniablement là.

Je pense sincèrement que Nightmare of Nunnally est une série qui aurait pu gagner à durer plus longtemps pour prendre le temps de développer davantage son histoire.

Le tome s'achève sur la conclusion de la série qui dévoile le sort des personnages principaux après la guerre. Tomomasa Takuma a été intelligent de ne pas ignorer les événements de la série animée et de les prendre en compte dans sa conclusion. Si les événements du manga se sont déroulés différemment, la fin est aussi forcément différente, mais elle fait tout de même écho à la conclusion magistrale de la série animée avec certains parallèles.

Le Zero Requiem n'a pas lieu dans Nightmare of Nunnally, et on nous montre combien cela manque dans les efforts des personnages pour construire l'avenir. Cela est en accord avec les enjeux du titre qui consistaient à voir les personnages cesser de jouer aux dieux et de se reposer sur le Geass pour parvenir à leurs fins, mais de le faire par leurs propres moyens, même si cela est long et difficile.

L'évolution de Nunnally arrive aussi à son terme. D'un personnage faible qui a besoin d'être protégé dans un monde où le fort domine, elle a tenté de s'élever au dessus de sa condition en obtenant le pouvoir du Geass. Mais ce n'était qu'une manière de plus pour elle de fuir. Sur la fin, elle trouve enfin par elle-même la force de se relever et d'ouvrir les yeux, récupérant tous ses sens, signe que son évolution est achevée et qu'elle n'a plus forcément besoin d'être protégée.

La question se pose alors de la légitimité de son chevalier. Dans l'animé, Lelouch savait qu'il ne pouvait rester indéfiniment aux côtés de Nunnally pour la protéger et il lui cherchait un chevalier, pensant à Suzaku.

Dans Nightmare of Nunnally, ce rôle de chevalier est tenu par Alice, mais l'auteur a évité de s'en tenir aux idées convenues. Car si Alice tente au début de protéger Nunnally, elle ne se révèle pas très efficace. En revanche, elle constitue un important support moral qui donne à la jeune fille la force d'espérer et de lutter.

Alice mérite donc pleinement sa place de chevalier de Nunnally et l'auteur a brillamment su amener ça. Car si, une fois remise de sa cécité et de sa paraplégie, Nunnally n'a plus besoin d'un protecteur, elle a en revanche besoin d'une personne qui partage ses idées et qui la soutienne, quelqu'un qui l'accompagne dans sa route pour créer un avenir meilleur. Ca a toujours été le véritable rôle du personnage d'Alice.

Enfin, la fin de Lelouch, si elle est très différente de l'animé, n'en est pas moins digne de lui: mythique ! Voilà un personnage qui, quelque soit l'incarnation, aura toujours autant la classe et qui trouvera toujours le moyen de nous surprendre !

Au final, un très bon tome 5 qui conclut de manière convaincante cette série digne d'intérêt pour les fans de Code Geass. Comme pour chaque tome, il y a des choses brillantes et des choses moins réussies, et la série aurait probablement gagné à durer plus longtemps pour développer davantage son univers (le potentiel était là), mais pour une série courte qui affichait de telles ambitions, la conclusion est à la hauteur de ce qu'on pouvait en attendre dans l'ensemble.

A bien des titres, Nightmare of Nunnally s'impose clairement comme le manga dérivé de Code Geass le plus ambitieux et le plus audacieux. A ce titre, Tomomasa Takuma n'a pas peur de nous proposer une oeuvre différente et il impose clairement de véritables partis-pris d'auteur.

Si l'oeuvre finie n'est peut-être pas aussi aboutie qu'elle aurait pu l'être si la série avait duré plus longtemps, le résultat est toutefois bien au rendez-vous et Nightmare of Nunnally constitue certainement ce qui se rapproche le plus d'une réussite en matière de manga dérivé de la série animée Code Geass. Un très bon manga en somme, même s'il se destine surtout aux fans de l'animé.

Il faut croire que ce mérite a été reconnu par le réalisateur de la série animée, Goro Taniguchi, en personne pour que celui-ci ait voulu collaborer avec monsieur Takuma pour la création d'un préquel officiel à sa saga fétiche (Shikkoku no Renya).
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