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| [Manga] Berserk | |
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cineternel Utilisateur
Messages : 2785 Date d'inscription : 23/05/2010
| Sujet: [Manga] Berserk Mer 24 Oct - 15:34 | |
| BerserkTome 1: Arc du Guerrier Noir (1/3)L'HistoireIl porte une épée plus grande que lui. Il est muni d'un bras artificiel en acier. Guts, le guerrier, est enrobé de feutrine noire... A son passage, déluge de sang et montagnes de cadavres lui font place.
Portant la marque du sacrifice, Guts est pourchassé inlassablement par des hordes de démons, incapable de trouver le sommeil. Guidé par son stigmate et par son désir irrépressible de vengeance, Guts pourchasse et élimine les Apôtres, monstres à l'apparence humaine. Son objectif est de trouver les cinq "God Hand".
Traquant sa nouvelle proie, un monstre mangeur d'hommes à la tête d'un groupe de pillards qui rançonne une petite ville, s'approvisionnant en richesse et en "nourriture humaine", Guts sauve par hasard la vie de l'elfe Puck qui, se méprenant sur ses intentions, décide de le suivre.
Il réalise vite que, loin d'être un saint, Guts est un homme détestable et d'une grande violence qui ne se soucie guère d'autrui, qui méprise ouvertement les faibles et qui n'a aucun scrupule à sacrifier une ville entière et ses habitants pour parvenir à ses fins. Quelles épreuves ont bien pu transformer cet homme en un fléau pareil ?CommentairesSi on demandait de nous citer un chef d'oeuvre de la dark fantasy destiné aux adultes, notre interlocuteur nous répondrait sans hésitation "Berserk". Oeuvre légendaire de Kentaro Miura, Berserk est sans conteste l'une des meilleures bandes-dessinées jamais crées et facilement l'une des plus audacieuses et des plus abouties. Nombreux sont ceux qui vénèrent l'arc de L'Âge d'Or, considéré comme un chef d'oeuvre absolu et comme le véritable commencement du "mythe" Berserk. Or, si l'arc de L'Âge d'Or marque le début de cette grande épopée à nulle pareille, ce n'est pas par là que notre histoire commence. Le premier tome de Berserk nous introduit dans un univers dominé par l'ultraviolence. L'être humain est devenu un monstre envers ses pairs, cruel, sadique et assoiffé de sang. Les pauvres et les démunis n'ont qu'à crever sous les bottines des puissants. Tel est le monde de Berserk, un Mad Max médiéval en beaucoup beaucoup plus extrême... Pas à mettre entre toutes les mains ! Dans ce monde existent aussi des démons, se cachant parmi les humains en prenant leur apparence, mais bien peu sont au courant de leur existence. Le premier tome nous introduit notre héros, le "guerrier noir" Guts, qui revient déjà tout droit de l'enfer et qui a une vengeance à assouvir. On découvre d'emblée un personnage salement amoché et traqué sans relâche par des hordes de démons sans qu'on sache comment le malheureux a pu en arriver là. L'existence toute entière de Guts est un véritable cauchemar. Dans son introduction, Guts est assez "unique" comme personnage principal. On prend Mad Max ou Hokuto no Ken par exemple, ce sont des univers d'ultraviolence aussi mais le protagoniste est un personnage tourné vers les autres, une figure de sauveur. Là-dessus, Berserk se montre exceptionnellement mature car Guts n'est pas à proprement parler une bonne personne. Evoluant dans un univers d'ultraviolence, il a été forcé de s'y adapter pour survivre et s'est plutôt bien "fondu dans le moule". Ne vous méprenez pas: Guts est en tout point similaire à ces ordures qui prennent plaisir à torturer autrui. Ce qui fait qu'il "passe" pour un héros aux yeux du lecteur, c'est qu'il poursuit un objectif qui lui fait combattre ces ordures, mais il se soucie peu d'aider son prochain et, ultimement, il n'hésite pas à se servir des vies d'autrui pour parvenir à ses fins, allant jusqu'à sacrifier une ville entière. Sa réputation n'est à aucun point usurpée, cet homme est un véritable fléau. Il ne se soucie que du résultat et, si quelqu'un vient à perdre la vie dans le combat d'un autre, c'était qu'il est trop faible pour survivre en ce monde et qu'il méritait donc bien de mourir. Si Guts apparait ainsi d'emblée comme un salaud intégral pendant tout ce premier tome, ça cache en réalité une personnalité beaucoup plus complexe qui n'est pas encore développée pour l'heure, et le manga y reviendra en temps et en heure. Mais ce qui est surprenant, c'est de voir combien les attitudes et les paroles les plus froides et cruelles de Guts dans ce tome prennent un tout autre sens, beaucoup plus tragique, plus tard. Tel le "Un être mourant dans un combat qui n'est pas le sien n'est qu'un rebut. Quel intérêt y a t-il à survivre sans mener l'existence que l'on désire, d'ailleurs ?"Pour contrebalancer avec la froideur du guerrier noir et pour servir de personnage référent au spectateur, Guts va vite se trouver accompagné malgré lui par un abruti insupportable et bavard comme pie, l'elfe Puck. Ce dernier, sauvé par hasard par Guts, se met en tête de l'accompagner et va le stalker pendant un temps jusqu'à ce qu'il l'accepte. Bien que rebuté par le caractère profondément associal de Guts, Puck reconnait son formidable talent de guerrier et il a été amené à réaliser que, dans un monde pareil, il sera plus en sécurité en accompagnant Guts, même si ce dernier va au devant de grands danger, que laissé seul à son sort, ce qui lui a déjà coûté cher par le passé. Exprimant la compassion dont est incapable Guts et posant de nombreuses questions pour essayer de le comprendre, Puck va représenter une gêne pour le guerrier noir mais il tolère toutefois sa présence du moment qu'il arrive à l'ignorer. Puck est toutefois l'un des rares personnages à sentir que derrière les paroles cruelles de Guts se cache une profonde souffrance: colère, tristesse, peur... Tout cela mélangés en quelque chose de profondément sombre et enfoui. Ce premier tome, qui fait plus de 220 pages, comporte trois chapitres. La première intrigue fait 90 pages et sert en quelque sorte de pilote à la série. On y découvre pour la première fois Guts en train de forniquer avec une belle femme à poil. Cette dernière se transforme alors en monstre hideux et particulièrement terrifiant qui tente de le dévorer. "Je t'ai bien niqué, mon mignon !"Sourire bien sadique de Guts. "Tel est niqué qui croyait niqué !" L'instant d'après, il ne reste rien d'autre du monstre que son cadavre en train de flamber. Ce ne sont que les premières pages et Guts vient déjà de tuer un Apôtre, un de ces monstres hideux dont le design n'est pas sans rappeler les xénomorphes d'Alien en beaucoup plus terrifiants et glauques et qui se cachent sous l'apparence d'êtres humains, ici pour tromper ses proies. On découvrira plus tard l'origine de ces êtres, mais il est encore trop tôt pour révéler cette dimension qui aura son importance par la suite et qui est intimement liée à la quête vengeresse de Guts. Puis, nous voyons Guts arriver dans une ville et passer devant un chariot amenant des femmes et des enfants comme "nourriture" au protecteur de la ville, un Apôtre mangeur d'hommes, sa prochaine cible. Si cette ville n'a que faire de sacrifier les siens pour assurer sa sécurité, quel mal y aurait t-il alors que Guts sacrifie les vies de ses habitants pour débarrasser le monde de ce monstre ? Le guerrier noir est de retour ! Après cette première approche très dure du personnage, l'intrigue du second chapitre s'attarde à le développer davantage et à nous faire découvrir un personnage maudit, qui vit jour après jour un véritable cauchemar sans pouvoir connaître le répit. Je ne vais pas en dire davantage car ça spoilerait mais le déroulement des événements lors de cette intrigue est assez surprenant et surtout extrêmement intense. L'auteur réussit magistralement à nous faire "sentir" Guts, l'un des personnages de fiction les plus torturés qui ait jamais été crées. Enfin, le dernier chapitre de 60 pages démarre l'intrigue principale de cet arc du Guerrier Noir qui se poursuivra sur les tomes suivants, opposant Guts à un nouvel Apôtre, le "Comte". Si ce premier tome est principalement une introduction, on sent que derrière ces événements se cache une intrigue particulièrement complexe qui se dévoilera plus tard. Des éléments sont introduits dont le lecteur ne sait pas encore quoi en faire mais dont Guts réalise toute l'importance et, lisant ce tome pour la seconde fois, je reste frappé par la cohérence absolue de ce tome par rapport aux événements de l'arc de L'Âge d'Or. Tout est parfaitement cohérent et les événements sont même plus intenses et intéressants au cours de cette seconde lecture où on comprend Guts que lors de la première où ce type est une véritable énigme et où on le découvre par l'intermédiaire de Puck. Aussi, alors que dans la première lecture, on est ébahi comme Puck par la puissance incroyable de Guts, pour les lecteurs qui connaissent l'arc de L'Âge d'Or, on sait par quoi Guts est passé, on sait tout ce qu'il a traversé, les souffrances innommables qu'on lui a fait subir, et son attitude et sa puissance dans ce tome sont donc parfaitement logiques et en continuité parfaite avec les événements de l'arc de L'Âge d'Or, et on pourrait très bien relire directement cette partie juste après pour sentir totalement la cohérence et la fluidité du truc. Un travail hallucinant et parfaitement maîtrisé, en tout point exemplaire ! Enfin, ce premier tome marque aussi le premier contact du lecteur avec cet univers de dark fantasy médiéval et ultra-violent. S'il n'est pas aussi développé et intense que l'arc de L'Âge d'Or (un chef d'oeuvre absolu celui-là !), ce premier tome propose néanmoins à lui seul de nombreux purs morceaux de bravoure (la confrontation contre le second Apôtre, la bataille épique contre une armée d'incubes pendant une nuit entière...) et une quantité incroyable de répliques chocs marquantes et remarquablement traduites (à la violence graphique est associée la violence du langage, dans une traduction française très pertinente et absolument pas censurée). Bref, si l'histoire n'est pas encore aussi développée qu'elle le deviendra par la suite, ce premier tome pose néanmoins quantité d'éléments sur lesquels sera bâtie l'une des histoires les plus formidables qui ait jamais été racontée. Kentaro Miura inaugure là une oeuvre d'une qualité rare, d'une puissance démesurée, quelque chose d'unique en son genre. Excellent en tout point, du contenu jusqu'aux dessins de l'auteur très détaillés et à sa mise en scène extrêmement efficace, Berserk apparait dès ses débuts comme un manga incroyablement prometteur, et un chef d'oeuvre il est devenu inévitablement, mais même là personne n'imaginait encore le monument incroyable qu'allait devenir le titre, véritable panthéon de la bande-dessinée. Une série juste incontournable ! Sinon, pour la note, si je compare par rapport à n'importe quelle BD, je mettrais bien évidemment cinq étoiles. Maintenant, c'est Berserk et le niveau de qualité est EXTREMEMENT élevé. Si je devais noter "naturellement" chaque tome, ils auraient tous cinq étoiles et ça serait pas terrible pour démarquer l'intérêt général de chaque tome par rapport aux autres, donc je vais faire ce qui me parait inévitable et pratiquer deux notations distinctes. Note classique: Note Berserk:
Dernière édition par cineternel le Jeu 25 Oct - 0:05, édité 2 fois | |
| | | cineternel Utilisateur
Messages : 2785 Date d'inscription : 23/05/2010
| Sujet: Re: [Manga] Berserk Mer 24 Oct - 19:42 | |
| Tome 2: Arc du Guerrier Noir (2/3)L'HistoireGuts fait la connaissance de Vulgus, un homme qui voue une haine implacable contre le Comte après que ce dernier l'ait autrefois torturé et assassiné sa famille sous ses yeux. En possession de la béhérit qui a changé son seigneur en Apôtre, il supplie Guts d'accomplir sa vengeance.
Ne s'intéressant guère à la requête du vieil homme mais poursuivant un but similaire et se reconnaissant dans sa détresse, Guts promet de tuer le Comte, mais il laisse Vulgus à son sort et s'empare de la béhérit. Vulgus est rapidement arrêté et condamné à mort dans un effort pour piéger le guerrier noir, lequel vient tranquillement profiter du spectacle et entendre les dernières paroles du condamné le suppliant de mettre un terme aux abominations le suppliant de trancher la tête du démon.
Capturé dans une tentative vaine de sauver la vie de Vulgus, l'elfe Puck est offert en cadeau à la fille du Comte, Thérésia. Les relations entre Thérésia et son père sont difficiles depuis la mort de sa mère sept ans plus tôt, et la jeune fille vit désormais coupée du monde extérieur, enfermée dans sa cage dorée. Trouvant enfin un compagnon dans sa solitude, Thérésia lui ouvre son coeur et lui explique les événements sordides qui ont entraîné le changement brusque de son père, autrefois un homme bon et pieux.
Pendant ce temps, Guts entre dans le château pour prendre la tête du Comte...CommentairesL'arc du Guerrier Noir se poursuit avec la suite de l'intrigue sur le Comte qui recouvre intégralement le tome. Après la soudaine apparition de Vulgus à la fin du tome précédent, le personnage est davantage développé et on découvre un être torturé dont la colère et la rage font écho au propre passé de Guts. Si, sur le moment, le lecteur est laissé dans le flou quand aux événements auxquels ce passage fait référence, dès lors qu'on connait les événements de l'arc de L'Âge d'Or, on réalise à quel point cette scène peut être intense pour Guts qui revient lui-même de l'enfer. On découvre aussi la jeune Thérésia, la fille du cruel Comte et une jeune princesse vivant dans une cage dorée et qui rêve de quitter le nid pour découvrir le monde extérieur. Si on trouve là un certain stéréotype, le personnage est cependant loin d'être conventionnel et, pris dans le conflit entre Guts et son père, va rapidement devenir tragique. Dans l'ensemble, le tome fait doucement avancer l'intrigue et est chargée par trois affrontements proéminents contre le Comte et son bras-droit le plus redoutable. Ces affrontements, très longs, qui dominent le tome sont remarquablement mis en scène et opposent Guts à des monstres toujours plus redoutables et plus hideux. Kentaro Miura sait dessiner des monstres qui soient véritablement terrifiants et... bien dégueux. Les xénomorphes d'Alien, c'est un amuse-gueule à côté de ces horreurs ! Et autant le dire, Guts en bave sec pour arriver à s'en défaire. Cela est normal après tout, ces êtres appelés les "Apôtres" ont dépassé et renoncé à leur condition humaine pour obtenir une existence proche de celle des dieux (les fameux God Hand). Les êtres humains ne sont pas censés pouvoir les vaincre et, aussi formidable combattant qu'il soit, Guts reste un humain. Mais la rage qui l'anime, elle, n'a rien d'humaine et les épreuves qu'a traversé autrefois Guts en ont fait un être qui, dans le fond, est peut-être bien un "monstre" dans l'âme, bien qu'il reste un être fait de cher et de sang et on ne peut plus mortel. Bref, tout ça pour dire, Guts en bave sévère mais il tient le coup. Le château peut bien s'écrouler tout autour de lui, il tient toujours (à peine) sur ses jambes. Coriace, le bougre ! Mais, comme je l'ai dit, sa colère et sa rage n'ont rien d'humaine et il est déjà venu à bout de deux Apôtres. Le Comte domine l'affrontement mais il a tout de même du soucis à se faire. Un tome donc dopé aux morceaux de bravoure (bien dégueux) qui poursuit l'intrigue du Guerrier Noir, cet arc introductif à l'univers de Berserk. Le meilleur reste à venir ! Note classique: Note Berserk: | |
| | | Elijah Utilisateur
Messages : 25031 Date d'inscription : 05/06/2010 Localisation : Spectre
| Sujet: Re: [Manga] Berserk Mer 24 Oct - 21:19 | |
| Je comprends pas bien pourquoi tu mets 2 notations La notation berserk c'est une note de bourrain? | |
| | | cineternel Utilisateur
Messages : 2785 Date d'inscription : 23/05/2010
| Sujet: Re: [Manga] Berserk Mer 24 Oct - 21:26 | |
| Parce que c'est Berserk, à savoir l'une des plus grandes bandes-dessinées jamais crée (si ce n'est la plus grande...) ! L'arc de L'Âge d'Or, je sais que je ne vais mettre pratiquement que des cinq étoiles tellement le niveau de qualité est hallucinant, la seconde note est donc pour établir une plus grande distinction entre l'intérêt des différents tomes au fur et à mesure.
Bon, là le tome 2, c'est vrai qu'il était plus moyen par contre. Un très bon manga de manière générale, mais plutôt moyen par rapport au niveau habituel de Berserk (qui est vraiment très élevé). | |
| | | cineternel Utilisateur
Messages : 2785 Date d'inscription : 23/05/2010
| Sujet: Re: [Manga] Berserk Jeu 25 Oct - 17:52 | |
| Tome 3: Arc du Guerrier Noir (3/3) - Arc de L'Âge d'Or (1/12)L'HistoireGuts éprouve de grandes difficultés à vaincre le Comte, transformé en monstre. Il est mis à terre. Plus rien ne peut empêcher sa défaite à présent.
L'arrivée impromptue de Thérésia change la donne. Prenant la gamine en otage, Guts parvient à asséner un coup décisif à son adversaire et à séparer sa tête du reste de son corps monstrueux. Le Comte est vaincu mais le guerrier noir ne compte pas s'arrêter là. Voulant faire subir au Comte ce qu'il a fait subir à d'autre, Guts prend un malin plaisir à torturer la tête, profitant de sa quasi-immortalité, lui infligeant des souffrances interminables sous les yeux effrayés de sa fille.
De désespoir, effrayé par une mort qui semble à présent inévitable, le Comte utilise sa béhérit pour invoquer les cinq God Hand. Transportés dans une dimension inconnue, Guts, Puck, Thérésia et le Comte se retrouvent face aux cinq dieux.
Les God Hand acceptent d'octroyer l'immortalité au Comte si celui-ci accepte de sacrifier au Malin la personne qui lui est la plus chère, renonçant ainsi au dernier lien qui l'unie à sa nature humaine. La marque du sacrifice apparait alors menaçante devant Thérésia. Il ne suffit au Comte que de dire quelques mots pour sceller leurs sorts à tout deux.
De son côté, Guts se trouve à nouveau face à face avec le dieu Femto, l'être qu'il a connu autrefois sous le nom de Griffith et qui lui a infligé la marque du sacrifice, responsable de tous ses malheurs. Dans un sale état suite à l'affrontement contre le Comte, Guts trouve néanmoins dans sa colère et sa rage la force de se redresser et de faire face à son nemesis, l'épée tendue.
Quelle sera l'issue de ces événements pour Thérésia et Guts ?
20 ans plus tôt...
Une troupe de mercenaires itinérants passe devant un arbre où sont pendus des cadavres. Par miracle, ils trouvent un enfant nouveau-né sous le cadavre d'une morte. Initialement, le chef de la troupe, Gambino, pense d'abord le laisser à son sort, mais sa femme Sis, qui a récemment subi un avortement, recueille l'enfant. Pour les compagnons de Gambino, cet enfant né d'une morte est signe de mauvais présage.
Trois ans plus tard, Sis meurt de la peste. Le jeune Guts est alors attiré dans un monde de violence, élevé à la dure et entraîné par Gambino pour survivre sur les champs de bataille. Mais Gambino éprouve autant d'affection que de haine à l'égard du jeune garçon qu'il tient pour responsable de la mort de Sis et, se sentant perpétuellement menacé à cause des superstitions des hommes de la troupe sur son compte, Guts ne se sépare plus de son épée, sachant qu'un jour viendra où l'on tentera de se débarrasser de lui.CommentairesQuel grand volume que celui-là ! Entre le climax de l'arc du Guerrier Noir et le début magistral de l'arc de L'Âge d'Or, on navigue en pleine perfection tout du long de ces 230 pages ! Tout est parfait ! Le tome reprend directement là où le précédent s'était arrêté et amène vite un rebondissement décisif: l'apparition des God Hand et notamment d'un certain Griffith. Beaucoup d'éléments évoqués dans les deux premiers tomes commencent alors à trouver un début d'explication, mais surtout on découvre une relation extrêmement intense entre Guts et son nemesis ultra-charismatique, de celles qui lient des personnages comme Cloud Strife et Sephiroth par exemple. La rencontre avec les God Hand est aussi l'occasion de découvrir le passé du Comte et les raisons qui l'avaient poussé à renoncer à son humanité. On découvre ainsi un homme noble et aimant qui fut dévasté en découvrant que sa femme faisait secrètement partie d'un groupe d'impies qui se livraient à des orgies au cours de rituels sataniques. Cet événement, qui détruisit l'âme de cet homme, marqua sa renaissance en tant qu'Apôtre par le sacrifice de la garce, devenant un monstre dont l'humanité n'existe plus qu'à travers la présence de sa fille Thérésia, son seul "véritable" amour en ce monde. Cette même fille qu'il doit à présent sacrifier pour éviter de faire face à une mort devenue inévitable. Déjà, les âmes de ses victimes s'apprêtent à venir des enfers pour l'y conduire. Sa peur de la mort sera t-elle plus forte que son amour sincère pour sa fille ? Car un ultime acte d'amour et de compassion après avoir commis tant d'atrocités le condamnerait à une damnation éternelle. Thérésia, de son côté, se prend tout dans la face au cours de ce tome. La jeune princesse pure surprotégée par son père, enfermée dans sa chambre malgré son envie de partir à la découverte du monde extérieur, découvre violemment toute la cruauté de ce monde et sa vision idyllique de ses parents sombre en éclat. Son père est un monstre et sa mère une putain satanique tuée par les mots de ce dernier. Malgré tout, l'amour de son père a son égard est resté sincère jusqu'au bout et, lorsque tout est fini, il ne lui reste plus rien. Sa vie est détruite, elle est seule au monde et elle souffre. Il ne lui reste plus que deux options: se trancher les veines avec le couteau que lui tend Guts, mettant ainsi un terme définitif à ses souffrances, ou vivre avec sa peine. La réponse choisit par la jeune fille est tout autre. Son enfance vient de briser en éclat et c'est avec un visage mature et cruel qu'elle dévisage l'homme qui a détruit sa vie, lui faisant la promesse de revenir un jour et de le tuer pour ce qu'il a fait. C'est la signification qu'elle a trouvé au couteau tendu par Guts, cet homme abject qui a torturé son père sous ses yeux avant de le tuer. Sachant que Thérésia trouvera dans sa haine la force de continuer à vivre, Guts part en ayant bien reçu le message. Mais au fond de lui-même, il est profondément attristé d'avoir fait subir à la jeune fille ce que d'autres lui ont fait et d'en avoir fait un monstre dominé par la haine et un ennemi mortel. Suite à cette brillante conclusion de l'arc du Guerrier Noir, le tome démarre une très longue intrigue flash-back: l'arc de L'Âge d'Or. Pour le coup, l'histoire revient 20 ans en arrière, aux origines de Guts, enfant né d'une morte trouvé sous un arbre. Il y a déjà là un sens symbolique véritablement fort. L'arbre aux pendus est bien sûr à mettre en parallèle avec l'Arbre de Vie de la Kabbale qu'on peut trouver évoqué dans de nombreuses séries. Ici, on a l'inverse: l'arbre de mort où ont lieu les exécutions par pendaison. C'est là qu'est trouvé Guts, l'enfant né d'une morte, d'où les superstitions des hommes de Gambino autour des mauvais présages et de l'enfant maudit. Guts est plus ou moins l'antéchrist. Et les malheurs ne tardent pas à arriver quelques années plus tard lorsque la femme qui l'a recueilli et qui l'a élevé comme une mère meurt de la peste dans d'atroces souffrances. Dorénavant, tout change pour Guts, ayant perdu cette présence protectrice et soumis à un univers d'hommes et de violence où tous le craignent et le conspuent. Cette introduction, aussi magistrale dans l'idée que brillamment exécutée, permet d'entrer dans l'arc de L'Âge d'Or avec l'impression de poser les yeux sur un véritable chef d'oeuvre en devenir. Tout est d'une perfection hallucinante et, comme le jeune Guts, on est emporté dans cet univers de violence et de cruauté. Le fait que Guts se retrouve très jeune sur les champs de bataille est loin d'être anodin aussi car ce décor représente d'une certaine manière son existence toute entière. De par sa naissance, sa vie toute entière est une bataille où il est entouré d'ennemis. La seule personne à lui témoigner de l'affection est Gambino, mais cette affection est mêlée à de la haine et les deux se mélangent sans cesse dans la manière dont Guts est traité, Gambino l'élevant à la dure pour en faire un homme capable de survivre, mais prenant plaisir à le battre. Ce sadisme indissociable de la série donne une force incroyable au personnage de Guts dont on commence à comprendre les différentes mentalités qui ont forgé le guerrier noir qu'il est devenu plus tard, même si cette évolution s'opérera tout le long de l'arc. Dans l'ensemble, que dire ? On croyait que Berserk avait atteint son apogée avec la fin en climax de l'arc du Guerrier Noir et pourtant, dès les premières minutes de l'arc de L'Âge d'Or, on est transporté dans une toute autre dimension qui atteint un sentiment intense d'absolu. Que ça y est, on a atteint le stade où une oeuvre est devenue parfaite et s'apprête à entrer dans la légende. Qu'on tient entre les mains la première pierre d'un des plus grands chefs d'oeuvre que le monde de la bande-dessinée ait jamais connu. Que dire des émotions aussi intenses suscitées par le début de cet arc ? Il s'en dégage un parfum de nostalgie, et surtout un sentiment de vie et de plénitude de tous les instants, comme s'il y avait dans ces pages une âme qui se dégageait et qui envoute le lecteur. On ne lit pas ces pages, on les vit. Guts existe, il cesse d'être un héros de papier pour prendre des dimensions, une psychologie, une âme. On redécouvre ce personnage. De plus, ce qui frappe, c'est le changement de genre entre les deux arcs. L'arc du Guerrier Noir était en plein dans la dark fantasy avec des monstres hideux et dégueux et un héros solitaire et bourrin. Ce retour dans le passé nous amène à une époque où les monstres ne vivaient pas encore avec les hommes, où chacune de leurs apparitions étaient un événement rare, et où l'homme trouvait sa plénitude sur les champs de bataille. On est en plein dans l'heroic fantasy cette fois et on retrouve vite des batailles absolument dantesques à l'aura épique telle qu'on pense immédiatement au Seigneur des Anneaux. Entre des dessins absolument fabuleux et une mise en scène puissante et diablement efficace, ces purs morceaux de bravoure sont à vous en transporter l'âme. Que dire de l'ensemble d'un tome pareil au final ? Excellent ! Parfait ! Fabuleux ! Grandiose ! Orgasmique ! C'est très clairement là qu'on sent, qu'on réalise pour la première fois qu'on tient un véritable chef d'oeuvre entre les mains, l'une des toutes meilleures bandes-dessinées au monde, et que celle-ci va continuer à gagner en puissance avec les tomes suivants ! D'une intensité démesurée ! Et on en a pour 12 tomes comme ça ! Banzai ! Note classique: Note Berserk: | |
| | | cineternel Utilisateur
Messages : 2785 Date d'inscription : 23/05/2010
| Sujet: Re: [Manga] Berserk Ven 26 Oct - 15:18 | |
| Tome 4: Arc de L'Âge d'Or (2/12)L'HistoireÂgé de 9 ans, Guts vient de réussir brillamment son premier siège. Pour toute récompense, Gambino le vend à Donovan, l'un de ses compagnons d'armes, le temps d'une nuit. Souillé, Guts prend bientôt sa revanche en tuant personnellement Donovan, mais il ne peut croire que Gambino l'ait vendu.
Lorsque Gambino perd sa jambe, tout commence à changer. Dépressif, ne pouvant plus se battre et dépendant des autres, sa violence à l'égard de Guts augmente jusqu'à vouloir le tuer pour le malheur qu'il a fait s'abattre sur lui. Se défendant, Guts tue accidentellement son bienfaiteur, l'une des rares personnes à lui avoir jamais témoigné de l'affection.
Poursuivi par ses anciens compagnons d'armes pour parricide, le jeune Guts est laissé pour mort après être tombé d'une crevasse et il doit désormais lutter seul pour survivre.
Des années plus tard, Guts, devenu un mercenaire solitaire, participe à la prise d'un fort, s'illustrant joliment en abattant le champion de l'armée ennemie sous les yeux de Griffith, le jeune leader de la Brigade du Faucon engagée par l'armée ennemie pour défendre le fort.
Son contrat rempli, Guts reprend son voyage d'errances. C'est alors qu'il est attaqué par des membres de la Brigade du Faucon, tentant de le dépouiller de son salaire. Se défendant brillamment face aux meilleurs hommes (ou femme) de la brigade, il attire l'attention de Griffith. Voyant en lui une addition inestimable pour sa brigade, Griffith est prêt à tout pour qu'il les rejoigne, relevant le défi en duel de Guts. Si Guts perd, il lui appartiendra et c'est à Griffith qu'il reviendra de décider du champ de bataille où il creusera sa tombe.CommentairesAprès un tome 3 d'une qualité exceptionnelle, Berserk se poursuit avec un tome 4 qui lui est encore supérieur, riche en moments d'anthologie. Et le tome commence très fort avec le viol du jeune Guts, la source de sa haine envers les personnes qui oseraient poser la main sur lui. Si Kentaro Miura, d'habitude, a tendance à montrer des scènes de sexualité très crues et parfois très dérangeantes car remarquablement traitées, ici il se contente exceptionnellement d'en montrer le minimum et de suggérer beaucoup, certainement dû à la censure qui, cette fois, serait particulièrement sévère avec la représentation d'un acte sexuel pédophile. Reste que l'impact de cette scène et l'horreur qu'elle véhicule ensuite sur le jeune Guts seront fortement montrées à plusieurs reprises dans les cauchemars du personnage. Les suites de ces événements, qui conduiront peu à peu Guts à devoir fuir la troupe de mercenaires de Gambino, sont tout aussi dramatiques et, après moults péripéties, nous retrouvons le jeune garçon seul, abandonné, laissé à sa mort dans un environnement hivernal. Là, le jeune garçon qui a tout perdu se retrouve à lutter contre la tentation d'une mort facile et se défendre contre une meute de loups. Ce combat du loup solitaire contre les animaux sauvages a une véritable connotation symbolique et poétique, de même que les moments brillamment mis en scène où Guts erre dans l'inconnu dans la thundra, sous le ciel nocturne étoilé, aussi bien mentalement que physiquement. Mais l'histoire prend un nouveau tournant inattendu lorsque notre loup solitaire, devenu quelques années plus tard un chien fou qui agite son épée dans tous les sens, rencontre la troupe de mercenaires connue sous le nom de Brigade du Faucon et fait la connaissance de son leader, le charismatique Griffith. Guts y trouve à sa surprise une troupe constituée uniquement de mercenaires très jeunes et il se montre vite très surpris par Griffith qui ne ressemble en rien aux autres mercenaires qu'il a connu jusque là. D'un naturel méfiant et solitaire, Guts le voit comme un ennemi, mais il est toutefois fasciné par le talent de combattant exceptionnel de Griffith, par son esprit tactique génial et par l'aura particulière qu'il véhicule sur les hommes de sa brigade. Et, en même temps, il le déteste pour ça. Cela donne lieu à un combat particulièrement grandiose entre deux guerriers d'exception, un duel d'une puissance rare où chacun des deux adversaires est absolument déterminé à l'emporter et prêt à tout. Loin d'un combat barbare, ce qui aurait été facile, Kentaro Miura sait mettre brillamment en scène l'opposition de ses personnages à travers leurs actions, chaque coup échangé étant pensé et réfléchi avec un esprit tactique. On voit vraiment un duel intense entre deux egos qui refusent de plier face à l'autre, entre la volonté de domination de Griffith et celle d'indépendance de Guts. Si Guts gagne, Griffith perdra de sa superbe auprès de ses hommes. S'il perd, il deviendra l'ombre de cet homme et n'existera plus par lui-même. C'est une véritable lutte à mort au sens le plus philosophique du terme. Et l'issue que l'auteur apporte à ce duel est juste géniale, bien plus profonde et inattendue que juste des échanges de coups comme n'importe quel auteur peu inspiré l'aurait fait. L'un comme l'autre sont des adversaires coriaces, capables d'opposer une vraie résistance jusqu'au bout, et il a trouvé l'idée qui permettait justement de marquer le plus efficacement du monde la fin de ce duel, mais aussi de rendre hommage à la détermination des deux combattants qui auront été poussés jusqu'à leur dernière extrémité chacun. Un passage qui m'a vraiment fasciné aussi, suite à la défaite de Guts, est la manière dont Kentaro Miura montre son assujettissement. Cet auteur accorde un soin tout particulier aux expressions des visages de ses personnages, toujours riches et détaillés. Griffith, en particulier, est montré avec des yeux fascinants qui fixent l'ennemi et le percent du regard (parfois de manière incroyablement menaçante), tel un faucon. Sa manière de s'approprier le vaincu est montrée de manière très originale, le fixant droit dans les yeux avec son regard de faucon, tel une hypnose. D'une certaine manière, il est en train de tuer l'âme et la dernière volonté de résistance de Guts qui, une fois assujetti, porte les mêmes yeux, comme hypnotisé, montrant ainsi son appartenance désormais à la Brigade du Faucon. Avec cette nouvelle allégeance arrive aussi un nouvel environnement et de nouveaux personnages qui nous sont présentés ici. Dirigée par l'ultra-charismatique Griffith, la troupe s'illustre aussi à travers quelques membres proéminents comme Judeau, l'un des membres les plus amicaux et perspicaces de la troupe et lanceur de couteaux hors-pair, Pippin le géant au grand coeur, Carcus le fourbe de la bande, ou encore le très jeune Rickert à l'âme pure. Tous ces personnages sympathiques et attachants font véritablement vivre la brigade, apportant à cette troupe un élément de vie quotidienne qui la démarque vite de celle de Gambino où aucun personnage (autre que Gambino) n'était vraiment important et où Guts n'avait pas sa place et se trouvait perpétuellement menacé. Mais plus que tout, le personnage qui fascine parmi les membres de la brigade (outre Griffith), c'est le personnage de Casca, la jeune femme-soldat qui a abandonné toute trace de féminité pour devenir un mercenaire à part entière et qui voue une admiration farouche envers Griffith. D'un tempérament de feu, brutale et insolente mais loyale et surtout fière, l'arrivée de Guts au sein de la brigade va s'avérer un élément déclencheur important dans son évolution. Jusque là bras-droit de Griffith, Casca l'a entendu vouloir à tout prix une personne à ses côtés, quelque chose qu'il n'avait jamais dit à personne auparavant, et elle voit d'office Guts comme un ennemi. Un ennemi car il met sa position en danger, mais aussi un rival qui pourrait atteindre une plus grande proximité avec Griffith qu'elle ne pourrait jamais l'avoir. Car si Griffith exerce une véritable fascination parmi ses hommes avec son charisme hors-norme, il demeure un homme très secret, et il est alors étonnant de le voir s'ouvrir aussi vite à un quasi-inconnu ayant rejoint tout récemment la troupe. De plus, son attitude et ses mots envers Guts sont extrêmement ambigus, exprimant son estime pour lui et son envie de l'avoir à ses côtés avec des mots semblables à ceux d'un amant, créant une ambiguité quasi-homosexuelle à leur relation et à la manière dont Griffith voit Guts qui lui "appartient" désormais. De plus, alors qu'elle a depuis longtemps rejeté toute trace de féminité, ayant toute l'attitude d'un garçon farouche, Griffith ordonne à la jeune fille de "tenir chaud" à Guts pendant sa période de convalescence après leur face à face. Ce rôle de femme qu'elle se voit obligée de tenir est vécue comme une véritable humiliation par Casca, la pire chose au monde qu'on pouvait lui faire subir, et de ce fait elle hait instantanément Guts. Elle le hait parce qu'à cause de lui elle a été ramenée à sa nature de femme contre son gré, et elle le hait parce que, ayant dû dormi nue auprès de lui dès son arrivée, leur relation a aussitôt été fixée. Du coup, Guts ne peut être autre chose qu'un "homme" aux yeux de Casca avec la connotation sexuelle que cela implique, l'image même de ce qu'elle a toujours voulu fuir. Le fait d'avoir d'emblée défini cette relation comme telle n'est bien sûr pas anodin, la relation qui va s'établir avec Guts allant devenir inévitablement différente de celle qui l'unit aux autres membres de la brigade. Avec eux, elle est un homme, il n'y a pas de distinction entre les sexes, elle est leur égal. Avec Guts, quelque soit leur relation (bonne ou mauvaise), elle est une femme et la présence de Guts la ramène à sa part de féminité, ce qu'elle va être amenée à rejeter ou à accepter en même temps qu'elle accepte ou rejette Guts. Bien que leur relation soit d'office exécrable, Casca voue une loyauté et une admiration sans faille pour Griffith et tolère donc la présence de Guts selon son souhait, allant jusqu'à s'infliger cette humiliation sur son ordre. Toutefois, cette situation est là aussi loin d'être anodine car elle témoigne de la relation entre Griffith et ses hommes. S'il les porte en estime en tant que camarades de guerre, il ne les voit guère comme autre chose que ses instruments et il manie là Casca comme un pantin sans se soucier de ses sentiments et de ses émotions. On trouve là une véritable évocation implicite du caractère instrumentaliste de Griffith, sur ses hommes comme sur autrui, et dans le fond Guts n'y fait pas exception non plus (même s'il y aura quelques ambiguités par la suite). Cela illustre bien que la relation entre Griffith et ses hommes, au-delà de l'admiration, n'est pas réellement une relation d'amitié mais bien de maître à vassaux. La question étant de savoir si Guts, jusque là indépendant, s'y adaptera ou s'il n'a dans le fond pas réellement sa place au sein de la brigade. La fin du tome marque la première mission de Guts au sein de la troupe et, très vite, une certaine relation de confiance s'instaure entre ce stratège hors-pair et ce chien fou qui commence à être domestiqué. Au final, un tome tout simplement exceptionnel, riche, profond, et qui introduit une nouvelle galerie de personnages tout simplement fascinants. L'histoire marque un tournant important, les moments d'anthologie pleuvent à n'en plus finir, et le lecteur navigue sur ce flot de perfection de page en page. On suit avec un plaisir inégalable ce récit magistral de la jeunesse de Guts qui approfondi et complexifie énormément ce personnage, lui donnant une véritable envergure là où le lecteur des deux premiers tomes pouvaient craindre un stéréotype du "badass". Eh bien non, on le redécouvre ici comme un être plein de nuances et, à mesure que sa mentalité et ses relations avec les autres se construisent, nous apprenons à le connaître et nous découvrons cet être qui, jusque là, fermait totalement ses sentiments. Le constat final est juste... parfait. On tient la perfection entre nos mains et ça augure du meilleur pour la suite ! Quelle grande épopée, quel puissant chef d'oeuvre, quel monument que cet Âge d'Or qui mérite amplement son nom ! Une bande-dessinée comme on en voit rarement, une aventure humaine intense et pleine de vie ! Un véritable coup de génie de l'auteur qui nous fait redécouvrir son oeuvre d'un autre oeil ! Note classique: Note Berserk: | |
| | | cineternel Utilisateur
Messages : 2785 Date d'inscription : 23/05/2010
| Sujet: Re: [Manga] Berserk Sam 27 Oct - 16:31 | |
| Tome 5: Arc de L'Âge d'Or (3/12)L'HistoireExiste t-il une loi supérieure en ce monde qui gouverne le destin des hommes ? Une Main de Dieu ? Les hommes peuvent-ils se libérer par leur propre volonté ? Depuis la nuit des temps, les hommes brandissent l'épée pour adoucir les souffrances dérisoires de leur coeur. Depuis la nuit des temps, les hommes manient l'épée, espérant ainsi mourir le sourire aux lèvres.
La guerre entre les royaumes de Midland et de Tudor allait sur son centenaire. Durant ces temps de conflit, la Brigade du Faucon menée par Griffith illustre brillamment sa bravoure au cours des combats, assurant à elle seule la victoire lors de certaines batailles.
Guts se souvient que, trois ans plus tôt, Griffith lui avait annoncé son intention de devenir roi de son propre pays. Un rêve apparemment inaccessible pour les hommes de basse naissance. Et pourtant, Griffith a en sa possession comme pendentif une béhérit rouge qu'on appelle aussi l'oeuf du roi conquérant et, leader de la Brigade du Faucon, il est parvenu à réunir en quelques années une troupe de gens venus de tous horizons pour l'aider à accéder à son rêve. De l'avis de plusieurs d'entre eux, il y a des personnes qui sont naturellement promises à une grande destinée et Griffith fait partie de ceux-là.
A présent, Griffith entame le début de cette gigantesque ascension. Il est fait chevalier et anobli par le roi de Midland, la première fois qu'un tel honneur est rendu à un gueux. En conséquence de son ascension sociale, la Brigade du Faucon devient la troupe la plus puissante de l'armée de Midland et cesse son activité de mercenaires pour devenir des soldats. Mais cela vaut aussi au jeune leader de se faire de nombreux ennemis au sein de la noblesse.
Guts, quant à lui, a changé au cours des trois années passées au sein de la Brigade du Faucon. Le chien enragé a été accepté au sein de la bande, y trouvant un esprit de camaraderie qu'il n'avait jusque là jamais connu. Il est aujourd'hui le commandant d'une troupe de 1000 hommes. Toutefois, il garde certains détracteurs en tête desquels figure Casca, l'autre commandant de Griffith, qui l'accuse de mettre en péril les actions de la Brigade par son tempérament solitaire et imprévisible au cours des batailles, convaincue qu'en dépit de tout il n'a pas changé. Guts affirme pourtant ne plus être le même homme qu'autre fois.
Au cours de l'attaque d'une forteresse, la victoire de la Brigade du Faucon semble assurée, mais celle-ci bute sur un seul ennemi qui ravage à lui seul plus d'une cinquantaine d'hommes. Voyant ses troupes se faire décimer, Guts pénètre dans le donjon et confronte cet adversaire: Zodd l'Immortel, un Apôtre à l'apparence démoniaque qui sème la dévastation sur les champs de bataille depuis près de 300 ans.
Adversaire formidable, Zodd l'Immortel n'a rien en commun avec tous les hommes que Guts a affronté jusque là et l'affrontement se révèle particulièrement intense et difficile pour le jeune homme. Admirant la bravoure de Guts et reconnaissant la béhérit rouge portée par Griffith, Zodd prophétise au jeune guerrier le destin qui l'attend: le jour où l'ambition de Griffith s'effondrera, l'heure de sa mort aura sonné. Une mort à laquelle Guts ne pourra se soustraire.CommentairesLes tomes de L'Âge d'Or se suivent et le niveau ne diminue décidément pas. Bien au contraire, chaque nouveau tome vient s'ajouter à cette fresque unique d'une des plus grandes épopées jamais racontée, digne des plus grandes oeuvres littéraires. Un tome centré avant tout sur les ambitions et l'ascension de Griffith, personnage charismatique et mystérieux, tour à tour enfant enjoué et redoutable prédateur au regard menaçant. On apprend à le découvrir davantage à travers le regard de Guts et des membres de la Brigade du Faucon. Plus qu'un leader charismatique, Griffith est perçu comme un véritable prophète, capable de rassembler autour de lui des gens venus de toutes horizons et de toute classe sociale. Seule la noblesse commence à le percevoir comme une menace à leur domination, la Brigade du Faucon s'illustrant brillamment en ces temps troublés. La guerre centenaire opposant les royaumes de Midland et de Tudor est bien évidemment une allusion à la Guerre de cent Ans qui opposa la France à l'Angleterre. Ce parallèle est appuyé par le fait que l'auteur et plus tard l'équipe du film se soient directement inspirés sur des lieux français au cours de leurs repérages, basant le château de Windham sur celui de Versailles, celui du prince Julius sur le château de Vincennes, et enfin le château où Guts affronte Bazooso sur la ville de Carcassonne. Ce parallèle est aussi appuyé directement au cours d'une bataille où tout semble perdu par l'armée de Midland. Sentant la défaite inévitable, le Roi de Midland se met à espérer la venue d'un sauveur pour repousser l'invasion. C'est alors qu'apparait l'armée prophétique: la Brigade des Faucons. Un passage qui rappelle évidemment une page historique de l'Histoire de France où le chef des francs Clovis, voyant la défaite approcher, conjura Dieu de lui accorder la victoire. Les troupes ennemies prirent alors peur de manière inexplicable et bâtir en retraite, octroyant la victoire aux francs. Tout comme Clovis s'était alors fait baptiser, le Roi de Midland porte sa foi en Griffith et décide de le sacrer chevalier et de l'anoblir. La première marche d'une longue ascension semée d'embûches pour le jeune homme ambitieux et idéaliste. Evidemment, le tome étant porté sur la guerre, on voit pas mal de champs de batailles. Et là, le titre nous livre des batailles absolument grandioses mais aussi incroyablement violentes. La guerre, ce n'est pas joli, et l'auteur n'hésite pas à nous montrer des têtes volées, des membres tranchés, des champs de batailles recouverts de cadavres sur lesquels les chevaux sont bien forcés de piétiner de leurs grands sabots. J'ai même envie de dire que ce tome est limite plus violent que les précédents (comme quoi, c'était possible !). Mais le climax du tome, c'est bien sûr l'affrontement opposant Guts et Griffith au surprenant Zodd l'Immortel. Si on avait déjà croisé des Apôtres dans l'arc du Guerrier Noir (situé chronologiquement après L'Âge d'Or), c'est toutefois la première apparition chronologique du surnaturel dans l'histoire et la première fois que Guts se trouve confronté à un tel adversaire monstrueux. Démesurément puissant, le redoutable guerrier parvient à peine à lui tenir tête, ce qui est déjà un exploit en soi. Zodd est facilement l'un des Apôtres les plus charismatiques de la série, autant par son apparence démoniaque qui lui donne un vrai sentiment de puissance bestiale que par le rôle qu'il joue, celui d'un guerrier quasi-invincile qui a vécu une longue vie de trois siècles et qui désespérait de retrouver un jour un adversaire à sa mesure. Doté d'un véritable sens de l'honneur, il est celui qui révèle pour la première fois à Guts sa destinée à travers une prophétie encore obscure sur le béhérit rouge que Griffith porte comme un pendentif porte-bonheur. Et puis surtout, la longue séquence le mettait en scène est juste absolument brillante, du couloir jonché de cadavres démembrés dans tous les sens qui annonce l'apparition d'un adversaire excessivement puissant et féroce jusqu'à l'affrontement qui demeure l'un des plus marquants de la série et de l'heroic-fantasy en général. Enfin, pour terminer, si Guts n'est pas vraiment au centre des enjeux de ce tome, il reste toutefois le personnage principal. Devenu désormais le bras-droit armé de Griffith, se battant pour servir les ambitions d'un autre, Guts a énormément changé, il n'est plus le sociopathe de haut niveau d'autrefois et il a été accepté par la plupart des autres membres de la brigade. Toutefois, ces changements ne restent pas sans conséquence, l'ayant fait aussi évoluer en tant qu'individu, et Guts n'est jamais totalement sûr que sa place soit bien parmi eux, se voyant davantage comme un visiteur de passage au sein de la Brigade des Faucons que comme un membre prédestiné à en faire partie, comme c'est le cas de tous les autres. Peut-être est-ce pour cela qu'il a tant de mal à se conformer à l'étiquette qui sied à l'évolution sociale grandissante de Griffith. Enfin, la relation entre Guts et Griffith est pas mal interrogé, Guts sentant que Griffith est différent de toutes les personnes qu'il a connu et tentant de trouver des réponses sur qui est vraiment cet homme mystérieux. Aux yeux de ses hommes, c'est quasiment un prophète. Aux yeux de Guts, il voit surtout un homme et un camarade de bataille, et peut-être est-ce pour cela que les deux sont si proches et que Griffith n'hésite pas à se confier à lui là où il demeure un mystère pour tous les autres. Néanmoins, Guts est loin d'avoir déchiffré toute l'énigme, s'interrogeant notamment sur le fait que Griffith n'hésite pas à mettre sa vie en danger pour se porter à son secours, quelque chose qu'aucune des personnes qu'il a connu jusque là n'aurait fait. De ce fait, Guts s'interroge pas mal sur la relation qui les unit, basée sur la confiance mais plus forte que tout ce qu'il avait connu précédemment. Est-ce de l'amitié ? Ces deux-là sont tellement mystérieux et secrets qu'on ne le saura jamais vraiment. En définitive, un tome toujours aussi riche et fabuleux qui s'inscrit dans la continuité directe des précédents pour construire une histoire fabuleuse. Beaucoup de nouveaux éléments sont amenés, dont l'apparition du fantastique, et les personnages sont grandement approfondis, à commencer par ce personnage fabuleux et fascinant appelé Griffith, sorte de figure de Messie énigmatique. Les séquences de batailles sont dignes des plus grandes oeuvres d'heroic-fantasy et le tout est dominé par cette mystérieuse prophétie qui s'avérera déterminante lors du dénouement de l'arc. En un mot, juste splendide ! Jusque là, l'arc de L'Âge d'Or est un sans-faute, la perfection à tous les niveaux ! Note classique: Note Berserk: | |
| | | cineternel Utilisateur
Messages : 2785 Date d'inscription : 23/05/2010
| Sujet: Re: [Manga] Berserk Lun 29 Oct - 16:30 | |
| Tome 6: Arc de L'Âge d'Or (4/12)L'HistoireSuite aux récents exploits de sa Brigade du Faucon, Griffith entre dans les bonnes grâces du roi de Midland. Son ascension sociale est très mal perçue par l'ensemble de la noblesse. Le comte Julius, frère du roi et chef de l'armée du Dragon Blanc, se voit retirer le privilège de commander l'escorte de la chasse automnale, une tradition du royaume. Fou de rage, il commandite l'assassinat de son rival.
Le jour de la chasse automnale, Griffith sympathise avec la princesse Charlotte, fille unique du roi et héritière du trône. La tentative d'assassinat échoue et Griffith, démasquant les coupables, décide de mener une vendetta personnelle à sa manière. Il commande à son meilleur homme, Guts, de faire un sale boulot pour lui: assassiner le comte Julius. L'échec n'est pas toléré, pas plus que la possibilité d'être démasqué.
Guts s'acquitte tant bien que mal de sa tâche mais, dans la folie du moment, tue aussi le prince Adonis, le jeune fils innocent de Julius et futur époux de la princesse Charlotte. Horrifié par ce qu'il a commis, Guts tente de trouver des réponses auprès de Griffith. Mais, le surprenant en compagnie de Charlotte, les mots qu'il entend ne sont pas ceux auxquels ils s'attendaient.
Plus tard, les hostilités reprennent entre les royaumes de Midland et de Tudor. Désormais à la tête de l'armée, Griffith mène l'assaut. Mais l'un de ses commandants, Casca, va au front alors qu'elle est en période de règles. Atteinte d'une forte fièvre, elle est incapable de se battre efficacement contre un adversaire redoutable. Guts arrive à son secours mais, la jeune femme perdant connaissance au pied d'un ravin, ils sont entraînés tout deux dans une chute mortelle...CommentairesL'ascension sociale de Griffith se poursuit. Il est désormais dans les petits papiers du roi et il parvient même à séduire la jeune et innocente princesse Charlotte, héritière du trône. La noblesse le regarde avec méfiance, ne tolérant que ce gueux puisse accéder aux plus hautes instances de l'armée, et décide de mettre rapidement un terme à son ascension. Mais Griffith est habité par un rêve de grandeur et de domination et il ne laissera personne se mettre en travers de son chemin. Aussi demande t-il à Guts d'effectuer un sale boulot pour lui: éliminer son ennemi actuel au sein de la cour, le prince Julius, frère du roi. Cet événement marque un tournant décisif dans la relation entre Guts et Griffith. Alors que, jusque là, les deux hommes étant liés par une conscience mutuelle sur le champ de bataille, dorénavant Griffith confie à Guts un travail d'assassin. Là, Guts n'est même pas le compagnon d'armes de Griffith, il n'est que son ombre, celui qui exécute ses basses oeuvres tandis qu'il se fait bien voir à la cour. Cet homme qui apparait magnifique, tel un ange descendu du ciel, dévoile ainsi sa face obscure qui va s'abattre peu à peu sur la cour. L'opération d'assassinat aura la conséquence de le débarrasser non pas d'un mais de deux rivaux: le prince Adonis, le très jeune fils de Julius, est également assassiné par accident. Là où Guts est profondément choqué par ce qu'il a commis, Griffith ne semble guère s'en émouvoir, se réjouissant presque d'un acte qu'il n'avait pas demandé mais qu'il semble avoir désiré secrètement et qui arrange bien ses affaires: désormais, la princesse Charlotte a perdu son futur époux. La voie est libre pour lui de poursuivre ses ambitions. Mais ce qui choque le plus Guts, alors qu'il venait chercher des réponses, est d'entendre Griffith confier à Charlotte sa foi en la poursuite de ses rêves. Que tout être humain porte en lui un rêve et que c'est en poursuivant celui-ci que l'on trouve un sens à son existence, même s'il faut au passage piétiner du pied les rêves des autres pour y parvenir. Et qu'un véritable ami pour lui est une personne qui soit son égal, qui se bat elle-aussi pour son propre rêve, et non un de ses compagnons d'armes de la Brigade du Faucon qui sont d'excellents subordonnés mais qui ne vivent que pour exaucer son propre rêve à lui (Griffith). Profondément désillusionné par ces paroles, Guts réalise l'erreur de ses choix, devenant la lame d'un autre pour servir un rêve qui n'est pas le sien et dont il ne tirera aucun profit personnel. Pire, les événements de la nuit lui ont fait réaliser qu'être l'ombre de Griffith allait peu à peu le détruire de l'intérieur, jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus d'existence propre. Il ne peut vivre plus longtemps pour le rêve d'un autre sans risquer d'être écrasé par ce dernier. Alors que la conscience propre de Guts commence à s'éveiller, la seconde partie du tome voit Guts et Casca se retrouver séparés du reste de la brigade suite à une violente bataille. Handicapée par ses règles et par une violente fièvre, Casca est ramenée encore une fois et elle le vit très mal, d'autant qu'elle a été secourue par Guts, l'homme qu'elle déteste plus que tout. Vivant la main tendue de Guts comme une humiliation à sa fierté, Casca finit cependant par s'ouvrir et par lui raconter comment elle a rejoint la Brigade. Cette histoire, reflétant la propre enfance tragique de Guts, raconte comment une pauvre paysanne, arrachée à ses parents et sur le point d'être violée par un puissant seigneur, vit l'apparition d'un envoyé de dieu venu la tirer de sa misère. Cette vision idyllique de Griffith, qui est partagée par les autres membres de la Brigade, contraste pas mal avec le visage diabolique caché du bonhomme qu'on avait pu apercevoir peu avant, contribuant à enrichir un personnage complexe. Alors que Guts commence à douter de Griffith, l'adoration que Casca lui porte lui fait réaliser qu'il ne vit pas vraiment dans le même monde que les autres membres de la Brigade. Cependant, la glace entre Guts et Casca commence à se briser à travers ce moment d'intimité au cours duquel il apprend à découvrir celle qui le prenait tant de fois de haut. Enfin, il est important de noter la manière très mature, très subtile, par laquelle Kentaro Miura approche les règles de Casca, les traduisant avant tout par des actions afin de les rattacher à la thématique dominante du personnage: celle d'une jeune femme qui a renié sa féminité pour devenir une mercenaire accomplie, mais qui ne peut toutefois pas échapper totalement à sa nature. Là encore, il est intéressant de voir comment l'opposition entre femme et mercenaire se traduit autour de ce personnage. On a vu dans le tome 4 que Casca s'évertuait à être vue comme une mercenaire par Griffith et les autres hommes de la Brigade, là où sa relation avec Guts ne pouvait qu'être celle entre un homme et une femme, ce qu'elle tentait de fuir, rejetant Guts en conséquence. Lors de leurs incessantes disputes, alors que les autres membres de la Brigade ne voient pas Casca comme une femme mais comme une camarade d'armes, Guts ne cesse de l'affubler de nom de femmes assez dégradants pour lui renvoyer son agressivité, mais il est le seul à la voir et à la considérer comme une femme. Et là encore, c'est uniquement en sa présence à lui seul que le masque de Casca tombe une nouvelle fois et que sa nature de femme se dévoile. La rage de Casca est alors moins liée au fait que Guts l'aurait vu nue ou qu'il ait remarqué ses règles, que par le fait qu'une fois encore cet homme ait percé le masque pour voir la femme derrière, cette partie d'elle-même qu'elle tente de refouler. Cela traduit bien la nature de Casca: en rejetant sa nature de femme, elle tente de fuir son passé mais elle tente aussi de devenir celle que Griffith appréciera le plus. Toutefois, elle n'est pas honnête avec elle-même et elle rejette délibérément sa nature. Avec Guts, elle pourrait s'assumer telle qu'elle est réellement, mais son amour idolâtre pour Griffith y fait opposition. Là encore, on sent bien tout le prestige de Griffith et l'impact qu'il a sur ses hommes, mais aussi la domination implicite qu'il exerce sur eux. Au final, un tome qui est entièrement tourné sur ses personnages que l'on apprend à découvrir. Les masques commencent à tomber, on entrevoit des personnalités complexes et les relations assez particulières qu'ils entretiennent entre eux, le tout accompagné d'un peu de philosophie pour illustrer la grande thématique de la série: la poursuite de ses rêves, le sens de l'existence et l'autosacrifice. Ce tome comporte aussi son lot de séquences d'anthologie brillamment traitées par l'auteur dont la mise en scène est tout simplement magistrale, donnant à ces moments une aura et une puissance d'une intensité rare (comme toujours dans Berserk). Un excellent tome encore une fois qui s'ajoute admirablement à la grande fresque de L'Âge d'Or. Les événements commencent à s'accélérer, les personnages à se dévoiler et Guts à s'interroger. Où tout cela nous mènera t-il dans cette grande épopée épique et humaine où les destinées sont amenées à se rencontrer et à s'éloigner ? Note classique: Note Berserk: | |
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