Fair Game de Doug Liman avec Naomi Watts et Sean Penn

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Critique. L’originalité, c’est que c’est la femme (Naomi Watts, impec) qui vit dangereusement, tandis que sa moitié (Sean Penn) s’inquiète à la maison avant de l’ouvrir à la télé. Après, « Fair Game » peine à choisir son camp, à cheval entre un thriller lambda et le drame intime d’un couple, et le résultat évoque davantage un « film du dimanche soir » qu’une Palme d’or. Dommage : c’est un peu l’année des rendez-vous manqués avec l’Amérique, à l’image de « Tree of Life », de Terrence Malick, avec Sean Penn et Brad Pitt, d’abord annoncé puis absent… Pour lui comme pour le nouveau Sofia Coppola, « Somewhere », c’est sûrement à la Mostra de Venise qu’il conviendra de poser ses valises.

http://www.leparisien.fr/festival-cannes/selection-officielle/fair-game-la-deception-americaine-21-05-2010-930664.php

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Nous savons aujourd’hui ce qu’il en est des « armes de destruction massive » dont la prétendue découverte en Irak a fondé la guerre déclenchée par l’administration Bush. Mais un mensonge d’une telle ampleur ne pouvait se suffire à lui-même. Manipulations politiques et médiatiques vinrent ajouter leur venin au chaudron. Les agents de terrain des différents services secrets avaient constaté une réalité tout autre. Parmi eux, Valerie Plame, agente de la CIA qui a enquêté en Irak. Et son époux, Joe Wilson, diplomate à la retraite auquel l’agence avait confié une mission au Niger sur un supposé commerce d’uranium enrichi entre ce pays et le régime de Saddam Hussein. L’un et l’autre ayant remis des rapports allant à l’encontre des visées bellicistes de leur gouvernement furent jetés aux chiens. L’affaire fit grand bruit. Le réalisateur Doug Liman la retrace, à partir d’octobre 2001, avec dans les deux rôles principaux Sean Penn, parfait en héros fatigué, et Naomi Watts, revêtue d’une ressemblance frappante avec la véritable Valerie Plame. Le visage de cette dernière se substituera d’ailleurs in fine à celui de la comédienne sur un écran de télévision. Pour le reste, Doug Liman, habitué du film d’action empruntant à différents genres (la Mémoire dans la peau, Mr and Mrs Smith, Jumper), conjugue turbulences du métier d’espionne, scènes de guerre à Bagdad et tourmentes de la vie sentimentale du couple Plame-Wilson. Avec l’efficacité des caméras mobiles, du montage-cut, des moments bien cadrés de la vie privée des protagonistes. Aux archives des journaux télévisés de l’époque succèdent celles du film en une chaîne de crédibilité qui accroît celle de l’ensemble. Mais l’on a déjà vu tout cela. L’échange amoureux du couple qui s’abîme dans les déclarations sentencieuses, l’appel suprême à la Constitution américaine d’un héros seul contre tous. Quant au gouvernement Bush, on reprend une petite vague de nausée, mais la coupe était déjà pleine.

Un film efficace mais déja vu pour L'humaité

http://www.humanite.fr/2010-05-21_Cultures_Jeux-de-dupes-a-Washington