Sujet: 1928 - l'Ange de la rue (Street Angel) - Borzage Jeu 31 Oct - 9:13
Street Angel USA - Franck Borzage - 1h42 min la fiche Wiki
Distribution: Janet Gaynor as Angela Charles Farrell as Gino Natalie Kingston as Lisetta Henry Armetta as Mascetto Guido Trento as Neri, Policeman Alberto Rabagliati as A Policeman
Synopsis
Napoli, une misérable jeune femme s'occupe de sa mère malade, mais sans argent, pas de médicament, elle devra alors tout tenter pour en trouver,...en sacrifiant son honneur.
"Angela mia"
<< Lancez donc la musique pour l'ambiance Italia !! >>
Après le chef d’œuvre 7th Heaven, à Paris, Borzage retrouve Janet & Charles, Chico & Diane, à Naples.Ils deviennent alors Angela & Gino, et au lieu de la Marseillaise on entendra de douces mélodies italiennes comme "Oh sole mio". N'est ce pas délicieux cette Europitude ?
C'est l'occasion de rappeler que son père était italien et sa mère suisse, alors forcément il a bénéficié de ces cultures. Mr Borzaga est devenu Borzage en émigrant aux USA, prononcez Borzaïgui
Borzage a d'abord voulu planter le décor avec en introduction une scène italienne avec force de cris, de gestes pour une histoire de vol de saucisse. Bellissima Italia ! Forza !! puis le mélo peut démarrer, le cadre de début c'est la misère, profonde et horrible, sans spoiler trop, on voit cette gamine sans argent s'occuper d'une mère mourante.
Une réflexion enclenchée par F.B. sur la délinquance et la prostitution, quel choix pour survivre pour ces enfants des rues ? finalement il n'y en a guère d'autres, Borzage est un humaniste et dans son genre un socialiste, un vrai qui montre la pauvreté crue à Hollywood et surtout il rend leur dignité à ces damnés de la terre. En cela il est en totale phase avec Chaplin cet autre "socialiste" du cinéma.
Evidemment la fille s'appelle Angela, logique, et malgré ses dérapages foireux, c'est ce que voit Gino, il voit un ange, alors qu'elle est passée très près de devenir une prostituée, une street angel. le peintre vagabond qu'elle rencontrera et lira de la pureté dans ses yeux.
Nous sommes tj en films muets, d'où l'importance cruciale de la musique, encore une fois elle est sublime et finalement comme il n'y a pas de blabla pour saturer nos tympans, et bien on l'écoute et on la reçoit en plein cœur. Ne disait on pas au début du cinéma que c'était un concert accompagné d'un film ? Après tout au début les salles de cinéma n'existant pas les films étaient projeté dans les théâtres avec orchestre, la technologie sonore allez chanbouler tout ça.
Les thèmes musicaux de Borzage sont vraiment toujours très émouvants et là c'est l'Italie, alors forcément c'est magique.
Coté technique: F.B. a comme a son habitude tourné en studio, le décorateur fût envoyé 1 mois à Naples pour s’imprégner du quartier pauvre. Il a donc réalisé un grand espace circulaire surplombé par une espèce de grue qui permit de très longs plan-séquences spectaculaires, notamment pdt les poursuites. Il avait déjà innové ds "7th Heaven" avec son ascenseur qui suivait nos héros à travers leurs 7 étages et son symbolisme de l'Amour qui élève !
1min 30 de plan sans coupure !
On retrouve beaucoup l'influence de Murnau, son voisin de plateau et partenaire à la fox, avec toutes ces ombres à la Nosferatu ou même parfois à la Caligari (Wiene), bref un Borzage très expressionniste allemand.
Pas de guerre cette fois pour séparer les amoureux, mais le passé d'Angela, décidément Borzage aime bien victimiser les femmes et créer la rencontre avec leur beau chevalier, on est tj dans ce fantasme de la chevalerie et c'est délicieux.