A quel point les conditions d'une séance de cinéma et votre état d'esprit influent sur votre perception d'un film ?

Je me faisais cette réflexion au détour d'un examen superficiel de mes tops des années précédentes.

Je vais prendre un exemple pratique pour illustrer de quoi je parle. En décembre 2009 sort The Limits Of Control de Jim Jarmusch. Je tiens à préciser que j'aime globalement le travail de ce cinéaste, que je sais que le film a été très froidement reçu mais l'un dans l'autre temps à perdre et puis quand même une petite envie de la voir je saute le pas.
Ca devait être sa deuxième semaine d'exploitation, je choisis la première séance du matin calme à l'UGC Ciné Cité des Halles, je prends un café à emporter avant de rentrer en salle, il doit y avoir 3 ou 4 autres spectateurs en plus de moi, la séance se déroule à la perfection (pas d'accroc technique, de spectateur casse couille), mais voilà le film n'est a priori pas bon. Je le note sévèrement (0,5/4).

Le temps passe jusqu'à il y a quelques jours. Sauf que mon souvenir a évolué et que je me retrouve surpris de la sévérité avec laquelle j'ai noté le film. Je me rappelais d'un film moyen mais en aucun cas aussi mauvais. Et c'est à ce moment là que j'ai eu cette idée, est-ce que finalement je n'avais pas plus de souvenir du contexte que du film en lui même et est-ce que le contexte très agréable n'avait pas fini par déteindre sur ma perception du film ? Je replonge dans mes souvenirs et je finis par me rappeler que cette séance correspondait en plus à mon premier jour de "liberté" après avoir quitté un job détestable que j'avais tenu pendant 4 ans, connu plusieurs semaines de chômage, après avoir été viré d'un autre parce que je ne parvenais plus à atteindre mes objectifs et avoir décliné une ultime proposition pour finalement décider d'orienter mes recherches différemment.

Et le fait est que même en fouillant dans mes souvenirs, je suis incapable aujourd'hui de faire la part des choses entre ce qui relève de mon appréciation du contexte ou de mon appréciation du film. So much donc pour les "avis objectifs".

Alors est-ce que vous avez vous aussi connu des expériences similaires, ou inverses (un mauvais contexte qui vous aurait gâché un bon film) ?

C'est une trés bonne réflexion. On a tendance à oublier que au dela des gouts, ce que tu cites influence forcément ta vision d'un film.

Première fois que j'ai vu Memento j'ai littérallement détesté. Non seulement je n'étais pas disponible, je ne tenais pas en place, mais je trouvais le procédé completement vain. Pas besoin de préciser que je suis revenu sur cette idée.

Ba carrement, et je vais même avouer que c'est un peu ce qui c'est passé pour Captain America que j'ai ressenti comme un vent de fraicheur et de simplicité dans le torrent de merde dans qu'est ma vie
Après ca ne joue pas sur la mise en scène, sur le jeu d'acteur, etc... mais en dehors du degré de sévérité par rapport à l'humeur je pense que c'est surtout le "comment on s'attache aux personnages et aux enjeux" qui change...peut être une question de variation de sensibilité

Je vais vraiment finir par croire que il y a un heureux concours de circonstance avec ce film

Captain MindFucker a écrit:

Je vais vraiment finir par croire que il y a un heureux concours de circonstance avec ce film

Yes même si tous le laisse croire, le film est bon si si j'insiste

Perso ça m'arrive très souvent d'apprécier un film ou le contraire, puis quand je le revisionne une seconde fois, mon avis peu sensiblement changer...

Je pense qu'on est tous plus ou moins comme ça, c'est humain (selon notre état d'esprit, notre perception peut être différente)

Non non, y a des films dont mon avis ne change pas du tout au tout non.

Captain MindFucker a écrit:

Non non, y a des films dont mon avis ne change pas du tout au tout non.

Oui aussi, comme pour des films comme Batman et Robin pour citer un film au hasard

Par exemple

Très bonne idée ce topic , je me reconnais pleinement la dedans, il me faut au moins 3 visions pour vraiment juger un film ...... ( enfoiré 2x )

Lorsque j'ai été voir Avatar, j'avais une sciatalgie qui m'empêchait de rester assis de longues périodes. Je devais donc me lever environs tous les quarts d'heure pour que la douleur dans la jambe s'estompe un peu. Du coup, je ne suis jamais complétement rentré dans le film et ne l'ai pas vraiment apprécié sur le coup.

Quelques mois plus tard, j'ai voulu le revoir dans de meilleures conditions, sachant bien que je n'étais dans les meilleures conditions la première fois. Mais mon avis est quand même resté le même.