Ookami Kakushi est une série animée de 12 épisodes, dérivée d'un visual-novel sur PSP issu d'une collaboration entre Konami (éditeur, développeur), Ryukishi07 (scénariste) et Peach-Pit (character-designers).
Uzul (je sais pas si vous connaissez, je suis pas spécialement fan non plus) dirait qu'il existe deux types de visual-novels. Les bons visual-novels qui plongent dans leur ambiance et qui affichent un scénario étonnamment complexe. On pense ainsi à Higurashi No Naku Koro Ni, une série à l'ambiance mystérieuse et horrifique réussie avec une histoire saisissante et bourrée de rebondissements, ou à Umineko No Naku Koro Ni, sorte de roman policier fantastique qui plonge le lecteur/spectateur dans une prise de tête de tous les instants avec ses grands thèmes métaphysiques. Et puis les mauvais visual-novels qui échouent à créer une ambiance particulière, encore moins à y plonger le lecteur/spectateur, et dont l'histoire part dans tous les sens sans trop qu'on sache où elle se dirige, jusqu'à finir sur un dénouement totalement absurde et téléguidé.
Ookami Kakushi avait tout pour être un mystery/horror visual-novel réussi: Konami est un très bon développeur de jeux vidéo, Ryukishi07 est un des auteurs de visual-novels les plus cultes de ces dernières années, étant justement l'auteur des deux visual-novels suscités (Higurashi et Umineko), et Peach-Pit est un duo de mangakas reconnues et récompensées, auteurs entre autres du manga Rozen Maiden. On était donc en droit d'attendre ce qui peut se faire de mieux en la matière.
Je n'irais pas critiquer le visual-novel en soi puisque je n'y ai jamais joué et que je ne pourrais jamais (sorti uniquement sur PSP au Japon). Par contre, en ce qui concerne la série animée, le désastre est proportionnel aux attentes suscitées et ce n'est pas un maigre mot de le dire.
Durant cette présentation de la série, la catastrophe est telle que l'on va finalement étudier la grande question: qu'est-ce qu'un mauvais visual-novel ?
Donc, un peu d'histoire d'abord. Ookami Kakushi se déroule dans une ville récente entourée par la forêt et les montagnes. On dit qu'autrefois dans ces montagnes vivait une espèce de loups très rares, les loups de Jouga. Le village prospère grâce à la culture d'un fruit très rare qui prolifère cependant dans la région de Jouga: les hassakus. Malheureusement, cette année, le climat est rude et la récolte est mauvaise.
Un auteur de romans à mystères emménage dans cette ville pour étudier les mystères et les légendes de la région. Il arrive avec son fils Hiroshi, le dernier des losers, et sa fille Mana, une handicapée insupportable qui passe son temps à dénigrer son loser de frère qui est décidément un très gros loser. Dès son arrivée, Hiroshi est victime d'une popularité incompréhensible auprès de ses nouveaux camarades de classe. Une de ses camarades en particulier, Isuzu, est tombée amoureuse de lui dès l'instant où il est descendu de sa voiture à l'arrivée et, depuis cet instant, elle n'arrête pas de le stalker dans quasiment toutes les scènes. C'est sûr, il y a quelque chose d'anormal dans cette ville: un loser démesurément populaire, une camarade de classe amoureuse qui passe son temps à le stalker... On aime les losers dans cette ville ? Inquiétant ! Vachement inquiétant !
Qui dit mystery/horror visual-novel dit aussi des moments de meurtres mystérieux et sauvages. Ainsi, la nuit, une jeune fille habillée en costume de cérémonie, accompagnée d'étranges esprits, pourchasse de pauvres gens dans la rue et les abat avec une faux. Et ce qui est formidable, c'est que ces moments ne sont absolument pas inquiétants. Le coup de grâce est souvent donné hors-champ et la violence est édulcorée au possible. Au final, on voit juste une petite fille étrange dont le hobby est d'attaquer et de tuer des personnes au hasard dans la rue, et qui s'avère être Nemuru, une camarade de classe d'Hiroshi. Qui sait, c'est peut-être normal dans le fond. Hiroshi était tellement un cas désespéré dans son nouveau lycée et tellement stalké dans tous les sens par sa nouvelle copine qu'il n'a pas pris la peine de faire le tour des clubs. Il y en a peut-être un dont le but consiste à former de futurs psychopathes en tenue de cérémonie. Peut-être que ce lycée est spécialisé dans les cas sociaux.
Bon, donc, il se passe des choses mystérieuses dans cette ville et, en parfait idiot, Hiroshi ne se doute de rien. Tout au plus est-il étonné quand il se rend compte que ses camarades disparaissent au fur et à mesure, ayant soi-disant déménagés (emportés par les démons ? lol !). Mais il ne lui vient pas à l'esprit qu'il va tous les jours en cours avec des cas sociaux (autres que lui, j'entends). A la limite, moins il y en a, mieux ça vaut pour lui.
Très vite cependant, Hiroshi rencontre le frère d'Isuzu, un jeune étudiant très amical mais qui va s'avérer avoir d'étranges troubles du comportement lorsqu'il montre une attirance homosexuelle à l'égard d'Hiroshi qui finit par prendre des proportions inquiétantes lorsqu'il passe son temps à renifler l'odeur "délicieuse" du jeune homme sur un de ses vêtements, seul dans sa chambre la nuit. Après tout, il est le frère d'une stalkeuse, alors il faut croire qu'il y a quelque chose de vraiment pas net dans cette famille.
Mine de rien, j'ironise mais cette partie reste de loin le seul bon passage de la série. Le seul en tout cas où l'on ressent vraiment une atmosphère inquiétante avec un personnage qui nous est d'emblée sympathique mais qui affiche vite des signes d'une personnalité troublée. La série pousse le vice jusqu'à une tentative de viol où le frangin attaque littéralement Hiroshi. Ce dernier est décidément tellement con qu'il ne tente même pas de se défendre et qu'il se contente de dire "Arrête, s'il te plait !" (bien sûr qu'il va pas s'arrêter ! Il essaie de te violer, c'est un malade mental ce type !) sans rien faire. Ce qui lui sauve la mise, c'est le délicieux arôme enivrant des hassakus qui font reprendre ses esprits à l'agresseur qui s'excuse aussitôt. Moralité de l'histoire: la meilleure arme contre les violeurs, c'est de manger des fruits. Une bonne haleine de hassaku, y a rien de mieux pour calmer les ardeurs ! Dans ce village, du moins.
En tout cas, franchement je ne trouve pas cette première partie de la série si catastrophique. On en est encore au stade où on découvre l'intrigue et les mystères de la ville en sentant qu'il se passe des choses pas vraiment normales, et l'intrigue du frère avec sa chute est franchement plutôt réussie, permettant bien de comprendre le sort de la ville par le biais ce personnage tragique dont les pulsions sexuelles prennent le pas sur la raison, faisant de lui une proie pour la "faucheuse" Nemuru. Et le fait que cette découverte de la malédiction de la ville passe par le frangin de la stalkeuse... de la copine du héros je veux dire, devrait aussi augmenter l'impact dramatique, d'autant que cette dernière est elle aussi attirée par Hiroshi.
Cette première partie de la série aurait ainsi pu être réussie, il y avait en tout cas, dans les grandes lignes, des éléments intéressants qui auraient pu être développés d'une manière convaincante par la suite. Malheureusement, ce qui la plombe totalement, ce sont les personnages et toutes les scènes censées les développer en les représentant dans leur vie quotidienne. La série Higurashi avait pris le parti-pris réussi de jouer sur un humour parodique totalement assumé dans ces passages. Ookami Kakushi aborde ces scènes sur un ton nettement plus sérieux où les personnages sont représentés dans des scénettes où il se passe... rien les trois quarts du temps. A tel point que si on les retirait, tout ce qui changerait au fond, c'est qu'on supprimerait des longueurs inutiles sans rien perdre du scénario. Ce qui nous épargnerait ainsi de nombreux moments ennuyants.
Ce qui est quand même inquiétant pour la série c'est que, généralement dans les mystery visual-novels, ce genre de scènes a une importance primordiale, notamment dans la phase introductive de l'histoire. C'est là qu'on découvre les personnages principaux, ceux par qui on va découvrir l'histoire et ses rebondissements, aussi il est important de créer des personnages intéressants et attachants qui ont de véritables personnalités. Higurashi et Umineko avaient des galeries de personnages réussies que l'on prenait plaisir à suivre. Mais, dans Ookami Kakushi, je ne sais pas dans quel état d'esprit Ryukishi07 a conçu ses personnages, mais on a rarement fait plus vide (seuls deux personnages sortent vraiment du lot: le frangin métrosexuel et l'intriguante Nemuru).
Hiroshi est franchement le plus mauvais personnage principal qu'il m'ait jamais été donné de voir dans une série animée. Il ne fait rien, il se contente de regarder et de subir les événements et la moindre de ses décisions est totalement incohérente et stupide, rendant encore pire chacune des situations où il se retrouve impliqué malgré lui. Ryukishi07 nous avait pourtant habitué à des personnages principaux forts, que ce soit le détective Battler avec sa classe ultime digne d'un Phoenix Wright ou Keiichi qui était un garçon impulsif et borné mais attachant. Là, Hiroshi est l'illustration même du type de personnage qu'on appelle "a pain in the ass". Il n'y a rien à en tirer, il n'a aucune personnalité et il repousse chaque fois un peu plus les limites de la connerie à mesure que la série avance. Et même quand il décide sur la fin d'avoir une attitude plus active face aux événements, il le fait d'une manière totalement stupide qui ne fait que mettre sa vie en danger inutilement au lieu d'aider. Sérieusement, difficile d'imaginer pire personnage principal.
Isuzu, c'est là aussi le pire personnage de copine du héros que l'on puisse espérer. Il y a souvent dans les séries un ou deux personnages féminins (voire plus) qui s'éprennent du personnage principal masculin, dont une tellement timide qu'elle n'ose pas l'avouer directement mais qu'elle fait néanmoins des efforts pour attirer l'attention. Ce genre de personnage s'avère plus ou moins intéressant selon les cas, mais c'est un stéréotype désormais fortement ancré et, au mieux, elles servent de décor. Mais j'ai rarement vu un personnage comme Isuzu. Première chose qu'elle fait dans la série, c'est de se jeter dans les bras d'Hiroshi sitôt qu'il vient d'arriver à son nouvel immeuble et sort de voiture, comme si c'était un amant parti à la guerre depuis plusieurs années et qu'elle désespérait de voir revenir un jour vivant. Dès cet instant, elle a décidé qu'elle aimait Hiroshi et elle ne s'en cache pas, insistant pour l'accompagner tous les jours à l'école dès le premier jour, s'agrippant à lui à tout instant et le stalkant absolument partout où qu'il aille. Une fille pareille, n'importe quel gars normalement constitué se dirait qu'elle a un sérieux problème et tenterait de la fuir. Hiroshi, lui, il est certes gêné par ces marques d'affection mais il est tellement incapable de quoi que ce soit qu'il la laisse faire, ce qui pousse Isuzu à se montrer encore plus entreprenante. Pour parachever le tout, sa personnalité est tellement immature qu'elle en devient insupportable. Si l'intention était d'en faire un clone de Rena Ryugu, c'est franchement raté !
Il y a aussi un autre personnage, Kaname, qui apparait déjà un peu plus normale, le style de personnage de la bonne copine à la Tomoyo (de Card Captor Sakura), confidente des personnages. Elle manque de personnalité, certes, mais c'est toujours agréable de trouver un personnage qui ait des remarques censés et l'attitude d'une personne normale. Seulement, son hobby à elle, c'est que c'est une véritable freak des phénomènes occultes. :coucou:
Enfin, on ne peut pas oublier le personnage mystérieux emblématique du titre, au même titre que Rika Furude d'Higurashi ou la sorcière Béatrice de Umineko. Ici, il s'agit de la chasseuse Nemuru, l'un des deux seuls personnages intéressants de la série (avec le frangin métrosexuel d'Isuzu) et le seul qui ait véritablement du charisme. Jeune fille introvertie et qui détient la clé des secrets de la ville, elle intrigue. Est-elle un être surnaturel ? Un esprit ? La série dévoilera peu à peu la profondeur cachée de ce personnage, même si au final les grosses révélations ont de quoi décevoir.
La série introduit aussi plusieurs personnages secondaires manquant tous cruellement de personnalité, le pire étant la petite soeur handicapée de Hiroshi, tellement insupportable et méprisante dans ses propos qu'on aimerait la baffer autant qu'on aimerait secouer la loque qui lui sert de frère.
Il y a toutefois un autre personnage qu'il est important de préciser car il aura une certaine importance par la suite. Un personnage d'antihéros que Hiroshi va rencontrer bien assez tôt et qui va l'informer de certains secrets sur le village. Lui-même a perdu une personne chère, assassinée par la fille à la faux, et il enquête aujourd'hui pour la retrouver. Dans ses recherches, il a réussi à s'infiltrer à plusieurs niveaux par rapport aux personnalités influentes de la ville. Il rencontre toutefois une jeune femme pure, Kaori, qui lui rappelle son amour perdu et qui va le faire douter. Jusque là un grand classique de l'antihéros et on se doute que cette femme va le faire douter et qu'il va finir par devenir un "bad good guy" et un allié pour le héros. Il en prend en tout cas vite la direction.
Une première partie donc qui présente des idées plutôt prometteuses par rapport aux mystères du village, mais sérieusement handicapée par un traitement franchement douteux et des personnages inintéressants. Cette première partie s'étend sur les six premiers épisodes, avec une sorte de pic où on se dit que la série commence enfin à décoller vraiment durant les épisodes 4 à 6. L'épisode 6, centré sur le personnage de Isuzu, est par ailleurs plutôt réussi et laissait vraiment espérer que le niveau de la série remonte vraiment par la suite. Les mystères sont bien en place et on attend maintenant des réponses, d'autant que les derniers rebondissements ont enfin réussi à prendre le spectateur en haleine.
Et c'est là dessus que démarre la seconde partie de la série, celle qui va définitivement la tuer et plonger dans les abîmes de la médiocrité tout ce qu'elle a pu toucher. A partir de là, les événements commencent à s'enchaîner n'importe comment. Les premières grosses révélations commencent à venir et, si la série arrivait encore à faire illusion jusque là, c'est là où on se rend compte à quel point l'histoire est d'une médiocrité absolue. Sérieusement, je ne reconnais pas du tout le travail de cet auteur inspiré qu'est Ryukishi07. Les réponses apportées semblent avoir été pensées dans un état second sous l'effet de je ne sais quel substance, le genre de réponses grand guignolesques qui suit la même logique que celle où on pense avec les pieds et où on marche sur les mains. D'habitude, le travail du scénariste consiste à chercher la cohérence de son oeuvre. Ici, Ryukishi07 semble avoir pris le parti-pris d'aller dans le sens inverse, de jeter délibérément le spectateur dans une succession d'idées farfelues qui n'ont aucune cohérence entre elles et où l'ensemble semble chercher à éviter de faire sens, comme si on cherchait à perdre le lecteur dans une sorte de dimension parallèle où les règles de la narration ne sont pas du tout les mêmes. Une sorte de travail tellement en avance sur son temps qu'il resterait une énigme insoluble 2000 ans après. Mine de rien, c'est une expérience unique car je n'ai jamais rien connu de pareil.
Sans trop spoiler, c'est comme si, dans l'univers d'Ookami Kakushi, l'horreur était subitement devenue un sous-genre de comédie. Chaque mystère, chaque élément qui aurait pu être inquiétant est traité d'une manière totalement illogique et qui devient même involontairement comique.
Dans la première partie, on était assommé par une espèce d'intrigue de romance bidon à laquelle on ne croyait pas du tout mais qui était bien là entre Hiroshi et Isuzu. Celle-ci s'est interrompue nette suite à un rebondissement intéressant durant le sixième épisode et, à partir de là, on pouvait s'attendre à des progrès dans la manière dont les personnages allaient réagir et dont la romance allait évoluer d'ici la fin alors que tout semble y faire obstacle. Bah, le personnage d'Isuzu disparait purement et simplement dès l'épisode suivant pour ne revenir que lors du final. Et, loin de proposer une conclusion à leur intrigue, l'histoire semble avoir oublié jusqu'à son existence car elle ne lui fait pas la moindre allusion, comme s'il ne s'était rien passé entre eux. Alors que Isuzu avait un dilemne qui la hantait dans la première partie de la série, lorsqu'on la retrouve, c'est comme si tout avait déjà été réglé et qu'il n'y avait plus aucun problème.
Et c'est loin d'être la seule frustration qui ressort de cette deuxième partie de la série. On se rappelle de Nemuru, la chasseuse, et on se demandait ce qui se cachait derrière l'apparence surnaturelle de ses manifestations. Bah, vous allez exploser de rire quand vous saurez ce que ça cache. Ce rôle était le mystère principal de la série, vous allez vite comprendre à quel point cette série est un désastre.
Spoiler:
J'avoue que l'idée des loups-garous violeurs à apparence humaine qui transmettent leur "maladie sexuellement transmissible" par voie bucale est juste hilarante à défaut d'être inquiétante. C'est d'autant plus ridicule de se dire que Nemuru les tue pour empêcher ces frustrés sexuels de passer à l'acte. Logiquement, ça devrait pourtant aller mieux pour eux s'ils les laissaient faire.
Je vous épargne cette histoire d' "odeur sexy" véhiculée par Hiroshi qui lui vaut d'être courtisé par toute la ville et d'être l'objet de toutes les attentions (tentatives de viol), c'est juste malsain quoi ! (plié de rire, j'ai mal au ventre, mon dieu ! )
On se rappelle aussi au passage de l'intrigue sur la sorte d'antihéros qui aura joué jusqu'à un certain stade un rôle ambigu, infiltrant les instances dirigeantes de la ville à tous les niveaux possibles mais présentant certaines ambiguités. Grosse déception là aussi !
Spoiler:
Bah d'un seul coup, sans qu'on comprenne pourquoi, les ambiguités disparaissent et il devient un méchant caricatural qui sort des répliques dignes de Maurice Sarfati dans Nicky Larson ("Oh que je suis méchant ! Oh ouais, que je suis méchant ! Hé hé hé ! Ah ah ah !").
Hiroshi, qui avait certains doutes sur Nemuru tout en voulant croire en elle, agit de manière totalement incompréhensible en confiant l'identité de la tueuse au gars qui veut justement la tuer pour se venger, et lui demande peu après d'attendre car il n'est pas sûr des intentions de la jeune fille. Mais cet imbécile en a déjà trop dit, et à la mauvaise personne !
L'attitude contradictoire de Hiroshi pousse vite le gars à se méfier de ses retournements de veste incessants (non pas que je lui donne tort !) et il décide de l'éliminer en même temps que Nemuru, Hiroshi tombant dans un piège qui se sentait à vingt mètres sans comprendre pourquoi son "allié" se montre subitement aussi cruel envers lui. Sauf qu'avec son peu de personnalité, il reste là à ne rien faire comme un con, sans agir, pendant des heures, sans chercher à s'échapper, attendant que quelqu'un vienne le tirer de là.
Comble de l'incompréhensible, le gars qui tenait véritablement la ville par les couilles décide soudain de la détruire purement et simplement. Il dispose pour cela de plusieurs fenêtres d'actions et, après passé de nombreux mois à préparer le terrain, son grand plan de la mort qui tue, c'est de détruire le village et ses habitants en... ouvrant le barrage, chose qu'il aurait très bien pu faire dès le début de la série (il lui suffisait d'entrer dans le complexe, de tuer les gardes et d'appuyer sur un bouton). Puis, visiblement très con, il quitte la salle pour fuir les environs, laissant la voie libre aux habitants pour entrer dans le complexe et refermer le barrage sans problème. Sérieux, c'est quoi ce plan de merde ?
Je vous épargne le final grand guignolesque au possible, bourré de discours clichés et de rebondissements bidons. La scène du grand sacrifice, à défaut d'être dramatique, est une anthologie du burlesque avec une mise en scène pompeuse au possible.
Au final, on ne cherche même plus à comprendre ce personnage, il n'y a aucune cohérence dans ces actes (il est con, point) et, de ce fait, ça plombe encore davantage les enjeux de l'histoire. Et autant Ryukishi07 avait réussi à créer un personnage de méchant formidable et mémorable dans la série Higurashi, autant là on a droit à un des pires personnages de méchant jamais crée pour un animé, au même titre que Hiroshi est l'un des plus mauvais personnages de héros jamais crée.
On dit parfois des animés peu convaincants qu'on les trouve indigestes. Bah le terme n'a jamais été aussi bien employé qu'ici. Tout ce qui se déroule dans cette partie semble avoir été conçu pour être aussitôt vomi par les fans de Ryukishi07 (et, je viens de vérifier sur le net, ça n'a pas loupé. Tout le monde se moque de cette série pour son ridicule qu'elle n'assume totalement pas. On lit d'ailleurs des critiques extrêmement drôles sur cette série).
Malgré une première partie très maladroite, la série faisait certaines promesses, du moins de faire un effort pour des développements et des rebondissements intéressants. Ces promesses n'ont pas été tenues et, pire encore, chaque épisode alourdit encore un peu le degré de spectacle affligeant proposé par la série, la plongeant encore plus dans un ridicule absolu traité avec le plus grand sérieux (au moins, cette série aura laissé nombre de ses détracteurs morts de rire, laissant des critiques hilarantes de très haute volée sur le net).
Cerise sur le gâteau, la série fait 12 épisodes mais l'intrigue s'achève au 11ème. Le final de la série est en réalité un épisode parodique qui ne cherche même plus à se prendre au sérieux et, tout de suite, les nombreuses conneries passent beaucoup mieux dès lors que ce degré de débilité ultime est assumé.
Au final, qu'est-ce qu'un mauvais mystery visual-novel horrifique ? Bah, c'est un étrange contraste entre une série qui montre qu'elle se prend au sérieux alors que, de toute évidence, elle ne se prend vraiment pas au sérieux. Où les personnages ne fonctionnent pas, où l'ambiance ne fonctionne pas (le comble pour un visual-novel dont c'est censé être la définition même) et où l'histoire elle-même n'a aucune cohérence.
Le résultat est vraiment catastrophique et risible à l'absolu, et il parait inconcevable que ce massacre ait été écrit par le même auteur génial qui, il y a quelques années, nous a livré les deux séries aussi novatrices et réussies que sont Higurashi et Umineko. Pourtant, pour une raison qui échappe à tout le monde, force est d'admettre qu'il a vraiment fait de la merde ici (du moins en ce qui concerne le scénario).
Reste cet ultime message de tolérance qui conclut l'oeuvre: "Nous pouvons vivre en paix et en harmonie avec les autres." (même s'ils essaient de nous tuer)